2025-147. Saint Prince ou Principe, frère aîné de Saint Remi, évêque de Soissons et confesseur.
25 septembre,
Fête de Saint Prince – ou Principe – de Soissons, évêque et confesseur ;
Chez les Ermites de Saint Augustin, l’octave de Saint Thomas de Villeneuve ;
Anniversaire de la prise de Jérusalem par les troupes de Titus (25 septembre 70).
Saint Prince ou Principe
Douzième évêque de Soissons et confesseur
Notice biographique rédigée par le chanoine Henri Congnet du Chapitre cathédral de Soissons,
pour « Les Petits Bollandistes », tome XI p. 390 et sv.

« Prince ou Principe (Principius), était fils d’Emile, comte de Laon, et de Sainte Céline ou Célinie, d’une famille sénatoriale de la même ville. Il eu pour frère Remi, qui fut archevêque de Reims ; mais il y avait entre eux une grande différence d’âge ; Prince était né dans les premiers temps du mariage d’Emile avec Célinie, tandis que Remi fut un fruit miraculeux de la vieillesse de ces deux époux.
Notre saint s’était marié et avait eu un fils, nommé Loup, qui entra dans la cléricature. Saint Edibe, évêque de Soissons, étant mort (10 décembre 462), le clergé et le peuple jetèrent les yeux sur Prince pour le remplacer. Ce ne fut pas sans peine qu’on parvint à le décider à accepter la lourde charge de l’épiscopat. En tout temps, les plus saints et les plus dignes s’effraient et détournent la tête à la vue de la mitre et du bâton pastoral ; les moins habiles et les présomptueux, au contraire, acceptent sans sourciller l’honneur qui leur est offert ; les ambitieux l’obtiennent à force d’intrigues sans songer que par là ils mettent en péril leur salut éternel et s’exposent sur la terre à ne ceindre qu’une couronne d’épines, source de peines cuisantes et d’amères déceptions.
Saint Prince fut un grand et pieux évêque, et sa réputation s’étendit au loin dans les Gaules. Sans connaître personnellement Sidoine Apollinaire, évêque d’Avernum (Clermont-Ferrand), il entretenait avec ce célèbre poëte un commerce épistolaire… [Note : nous omettons ici les longues citations que fait la notice du chanoine Congnet des lettres de Saint Sidoine Apollinaire, qui montrent quelle estime les deux prélats avaient l'un pour l'autre].
L’épisode fameux du « Vase de Soissons »
- mis en avant par les livres d’histoire de la troisième république
afin de donner de Clovis l’image d’un roi juste et implacable -,
concerne l’un des vases sacrés de la cathédrale de Soissons
placé dans le butin après la défaite de Syagrius (486)
et la prise de possession de la ville de Soissons par les Francs.
Si Saint Remi le réclama à Clovis, ce n’était toutefois pas pour l’Eglise de Reims
mais pour qu’il fût restitué à Saint Principe.
C’est sous le long épiscopat de Saint Prince, que s’accomplirent à Soissons, et dans les pays voisins les événements les plus importants : la fin de la domination romaine dans les Gaules et l’établissement de la domination des Francs.
Saint Prince fut témoin de la mort d’Aegidius, comte de Soissons (464), et de la défaite de Syagrius, son fils, qui fut vaincu par Clovis, alors âgé de vingt-deux ans (486). Soissons tomba entre les mains du vainqueur et devint ainsi le berceau de la monarchie française. Syagrius qui, après la perte de son armée, s’était enfui à Toulouse, chez Alaric II, roi des Visigoths, fut livré à Clovis par ce prince barbare, et égorgé secrètement dans la prison du château d’Albâtre où avaient été renfermés Saint Crépin et Saint Crépinien.
Les vertus de Prince lui attirèrent le respect de Clovis qu’elles contribuèrent à rendre meilleur. Les entretiens du saint évêque avec Clotilde, épouse du roi, encouragèrent cette princesse et la soutinrent dans les tentatives qu’elle faisait constamment pour vaincre la résistance de son mari et lui faire embrasser le christianisme.
La gloire de le baptiser en même temps que les principaux des Francs, était, dans les desseins de Dieu, réservée au frère de Saint Prince, à l’illustre Saint Remi, archevêque de Reims. Mais Saint Prince assista indubitablement aux cérémonies de ce baptême solennel avec la plupart des évêques de la Gaule septentrionale, et, de retour à Soissons, il aida les nombreux néophytes de la cour et de l’armée à mener une vie conforme à la doctrine évangélique dont ils venaient de faire hautement profession.
Les faveurs de Clovis devenu chrétien ne firent pas défaut à Saint Prince, qui en profita pour étendre davantage l’influence de la religion et adoucir le sort des peuples.
Il bâtit des églises nouvelles, multiplia les autels ou paroisses, pour rendre l’instruction des populations plus faciles. On pense qu’il transféra le siège épiscopal de l’abbaye de Saint-Crépin le Grand en l’église de Saint-Gervais et de Saint-Protais, située dans l’intérieur de la ville.

Saint Prince mourut fort âgé, le 25 septembre, vers l’an 505, et fut inhumé par Saint Remi, son frère, dans la chapelle de Sainte-Thècle, hors des murs de Soissons.
Ses reliques ont été dans la suite transférées à la cathédrale, mais les hérétiques les ont livrées aux flammes et réduites en cendres en 1567. Le Gallia Christiana dit qu’à Douai on vénérait son bras, dans la collégiale de Saint-Amé. »

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Très intéressant à lire – et à retenir – : voici encore une page de notre Histoire de France, par la connaissance de ces Saints qui l’ont jalonnée en son origine. J’ignorais qui était saint Prince, frère de Saint Remi. Par contre, Cantalou d’adoption, je connaissais Sidoine Apollinaire, évêque de Clermont-Ferrand dont le diocèse de Saint-Flour était fit partie avant de devenir un diocèse indépendant.