2025-106. Du Bienheureux Antoine Torriani, « médecin et chirurgien des pauvres », prêtre de l’Ordre des Ermites de Saint Augustin.

24 juillet,
Chez les Ermites de Saint Augustin, la fête du Bienheureux Antoine de l’Aquila, confesseur ;
Mémoire de la vigile de Saint Jacques le Majeur, apôtre ;
Mémoire de Sainte Christine de Tur, vierge et martyre ;
Anniversaire de l’assassinat de l’Abbé François de Langlade du Chayla (+ 24 juillet 1702).

vignette augustinienne

Au martyrologe propre des Ermites de Saint Augustin pour le 24 juillet :

   « A l’Aquila, dans l’Abruze ultérieure, la fête du Bienheureux Antoine Torriani, confesseur de notre Ordre, qui, après avoir porté l’Evangile dans différentes contrées du globe, fut envoyé à l’Aquila pour apaiser les discordes civiles, et qui, à force de charité, de prudence et d’éloquence apostolique, accomplit heureusement cette difficile mission » 

Intérieur de l'église du monastère de Saint'Amico à l'Aquila

Intérieur de l’église du monastère de Sant’Amico, à l’Aquila – état actuel :
c’est un monastère de moniales augustines contemplatives ;
on aperçoit la châsse dans laquelle se trouvent les reliques du Bienheureux Antoine, au premier plan à droite.

       Le Bienheureux Antoine (Antonio) est né, aux alentours de l’année 1424, à Milan, dans la noble famille della Torre, plus communément dite Torriani (ce qui a quelquefois – mais de manière erronée – été francisé en « Turrian »). Ses parents se nommaient François (Francesco) della Torre et Agnès (Agnese) de Guastalla : on trouve parmi ses ancêtres des personnages qui avaient eu quelque importance lors des croisades, ainsi que des dignitaires ecclésiastiques et des hommes politiques.

   Mais Antoine était peu enclin aux mondanités et aux honneurs : très pieux depuis l’enfance, il était davantage porté vers les études et le service charitable de son prochain ; il choisit la médecine, à laquelle il fut formé à l’université de Pavie, obtenant son diplôme à l’âge de 22 ans seulement.
Il exerça alors pendant environ deux années, à Milan, se constituant rapidement une large clientèle, dont de nombreux pauvres, auxquels, outre les soins médicaux, il fournissait le gîte et le couvert.

   Il fréquentait le couvent Saint-Marc (convento San Marco) de Milan, où les Ermites de Saint Augustin étaient établis depuis près de deux siècles, et il  entendit l’appel à devenir moine augustin. C’est à Milan qu’il suivit sa formation théologique et qu’il fut ordonné prêtre.
Peu après, il demanda à être transféré au couvent Saint-Nicolas, à Foligno, où il reçut des grâces signalées de la Très Sainte Vierge.
Si tous les Ermites de Saint Augustin doivent se distinguer par une profonde piété mariale, le Père Antoine se fit remarquer par la ferveur avec laquelle il en fut un ardent promoteur.
Il se rendit en pélerinage à la Sainte Maison de Lorette (cf. > ici), puis, en 1454, il accomplit le pélerinage aux tombeaux des Saints Apôtres Pierre et Paul, à Rome, et, de là, partit pour Saint-Jacques de Compostelle.

   Sa renommée commença alors à se répandre, parce que, tout au long du chemin de ces pèlerinages, il se mettait au service des malades, qu’il soulageait ou guérissait. Ces guérisons n’étaient pas uniquement dues à sa science de la médecine et de la chirurgie, mais beaucoup appartenaient véritablement à la catégorie des miracles.

   Le Père Antoine, favorisé de nombreuses grâces mystiques, resta en Galice jusqu’en 1464 ; puis, pendant une dizaine d’années, il fut prédicateur intinérant en Espagne, en France et en Italie.
On le retrouve à Rome en 1474 : le Prieur Général de l’Ordre lui donne alors pour obédience de se rendre à l’Aquila, dans les Abruzzes, et d’y endosser la charge de prieur du couvent.
C’est la dernière étape de son pèlerinage terrestre, et elle va durer vingt ans.  

   Il exerça sa charge priorale avec une profonde humilité, mettant lui-même la main à la pâte afin d’aider ses frères dans les tâches les plus ardues. La cité était déchirée par de graves dissensions et il se dépensa pour ramener la paix civile, la concorde des cœurs, et la tranquillité sociale.
La région fut affectée par des épidémies mortelles, en 1478 et 1486, et il se dépensa sans compter pour soulager les malades, se rendant lui-même dans les lazarets.
Ses prières et ses pénitences accomplirent de nombreux prodiges.

   Les moniales augustines du monastère de Sainte-Lucie le choisirent comme confesseur et directeur spirituel : son influence éleva la communauté tout entière à un haut degré de vertu.
Il planta en terre dans leur jardin une branche d’olivier bénite le dimanche des Rameaux et, en dehors de toute règle naturelle, elle prit racine et devint un olivier florissant dont l’huile tirée de ses fruits fut bientôt utilisée pour faire des onctions aux malades et provoqua de nombreuses guérisons miraculeuses. Ainsi, durant les vingt années que dura son ministère spirituel auprès des quatre-vingt-sept moniales, pas une ne mourut et, jusqu’en 1908, date à laquelle ferma le monastère de Sainte-Lucie, toutes les moniales furent averties de l’approche de leur trépas. 

   Il fonda aussi à l’Aquila un couvent de tertiaires augustines, pieuses femmes, jeunes filles ou veuves, vivant la vie commune à proximité du couvent des Pères et qui furent appelées les « ammantellate » de Saint Augustin : un terme difficile à rendre en français, puisqu’il signifie, en un unique mot, qu’elles portaient, par dessus leur sobre vêtement de pénitence, lorsqu’elles sortaient (pour se rendre à l’église ou pour accomplir des œuvres de charité auprès des nécessiteux et des malades), une large mante noire (une sorte de cape ample avec un capuchon).
Cette institution perdura jusqu’en 1809, date à laquelle l’invasion napoléonienne chassa les « sœurs » et ferma le couvent qui ne fut ensuite jamais rétabli.

   Durant les six derniers mois de sa vie, il endura de très grandes souffrances, mais toujours avec une grande sérénité d’âme.
Il s’éteignit à l’âge de 70 ans, le 24 juillet 1494.
Alors que les fossoyeurs préparaient son ensevelissement, dans les cryptes du couvent, après la cérémonie des funérailles, ils furent brûtalement interrompus par la chute d’une énorme pierre qui tomba sur le corps du Père Antoine… qui n’en subit aucun dégât alors qu’il eût dû être totalement écrasé. Ce prodige convainquit les religieux de ne pas procéder à l’inhumation. Le corps resta donc sans sépulture… et sans corruption.
Evidemment, le culte se développa rapidement, et, de « privé » qu’il demeura au cours de la première année qui suivit son trépas, il devint « public », avec l’accord des autorités religieuses et civiles, dès le premier anniversaire de sa mort.
Ce culte, qui perdura, fut finalement confirmé et officialisé le 1er juillet 1759 par le pape Clément XIII, qui l’inscrivit au nombre officiel des bienheureux et assigna sa fête au 24 juillet, jour anniversaire de sa mort.

   Son corps fut donc d’abord conservé dans l’église de son couvent Saint-Augustin.
Les graves troubles de l’invasion napoléonienne, avec son lot de pillages, de dévastations, de sacrilèges, de suppressions de communautés religieuses, voire de destruction d’églises, furent la cause d’une première translation, en 1808, puis d’une autre, en 1838, les moines augustins ayant dû quitter l’Aquila. Finalement, d
epuis 1987, son corps est vénéré dans l’église du monastère des Augustines de Sant’Amico, avec celles de la bienheureuse Christine de l’Aquila.

Bienheureux Antoine de l'Aquila - Torriani - della Torre

Gravure de 1761 représentant le Bienheureux Antoine

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1 Commentaire Commenter.

  1. le 24 juillet 2025 à 6 h 58 min Abbé Jean-Louis D. écrit:

    Très heureux de découvrir un tel saint !
    Bienheureux Antoine Torriani, priez pour nous.

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