2025-56. De la statue de Sainte Hélène de la cathédrale d’Elne qui est le reliquaire de trois Saintes Epines de la Passion.
Vendredi après les Cendres,
Fête de la Sainte Couronne d’Epines de Notre-Seigneur.
L’antique cité d’Elne (en catalan Elna), en Roussillon, est riche d’un très lointain passé : autrefois nommée Illiberis (dénomination attestée au deuxième siècle avant notre ère), elle fut renommée Castrum Helenae (castrum peut-être rendu en français par « camp militaire », « camp fortifié », « château fort ») : le « château d’Hélène ».
Cette Hélène, en l’honneur de laquelle l’antique oppidum changea de nom, est la mère de l’empereur Constantin 1er le Grand : Sainte Hélène pour nous catholiques.
Ce changement de nom intervint dans le deuxième quart du IVème siècle, vraisemblablement après sa mort (+ 18 aout 330).
Nous savons que vers le milieu du VIème siècle, Elne fut érigée en évêché : mais l’actuelle cathédrale, placée sous le vocable des Saintes Julie et Eulalie, résulte d’une été reconstruction aux XIème et XIIème siècles, qui a reçu ensuite quelques ajouts à la période gothique, puis un maître-autel surmonté d’un baldaquin à la période baroque.
A partir de la fin du Moyen-Age, les évêques d’Elne prirent peu à peu l’habitude de résider à Perpignan, qui se développait aux dépens de la capitale historique de cette partie du Roussillon.
Ainsi, au début du XVIIème siècle, ils obtinrent du Saint-Siège l’autorisation de fixer de manière officielle et stable leur résidence à Perpignan, tout en continuant de porter le nom d’évêques d’Elne (dioecesis Elnensis) car la cathédrale restait à Elne. En même temps que le lieu de la résidence de l’évêque, le chapitre cathédral d’Elne reçut lui aussi l’autorisation de s’établir à Perpignan : la collégiale Saint Jean-Baptiste de Perpignan devenant en quelque manière une co-cathédrale.
L’évêché d’Elne fut supprimé par le concordat de 1801.
Le territoire du département des Pyrénées Orientales fut à nouveau rétabli comme territoire d’un évêché en 1822, en fixant le siège de l’évêque et la cathédrale à Perpignan et en prenant désormais le nom de diocèse de Perpignan-Elne.
L’antique cité d’Elne, avec son imposante cathédrale romane,
se découpant devant le Mont Canigou.
Le trésor historique de la cathédrale d’Elne possède une statue de Sainte Hélène qui constitue en même temps un reliquaire, dans lequel sont renfermées trois Epines de la Sainte Couronne d’Epines de Notre-Seigneur Jésus-Christ.
Toutefois, la plupart du temps, cette statue reliquaire est conservée dans le trésor de la cathédrale Saint Jean-Baptiste de Perpignan et n’est rapportée à Elne qu’occasionnellement, comme par exemple pour la procession du Jeudi Saint.
A ma connaissance, on est peu renseigné sur l’histoire des Saints Epines de la cathédrale d’Elne.
La statue de Sainte Hélène qui leur sert de monstrance est de toute évidence une statue de l’âge moderne (XVIIème ou XVIIIème siècle), probablement adaptée au XIXème siècle pour que la sainte impératrice mère tienne la monstrance en laquelle sont les Saintes Epines (je parle sous toute réserve, à partir de mes modestes observations personnelles).
Ces Epines sacrées ne semblent pas provenir d’un don de nos Rois (comme c’est le cas pour quatre Saintes Epines que l’on vénère aussi à Perpignan, mais dans l’église Saint-Matthieu, qui furent offertes par Philippe III de France, fils de Saint Louis).
Si quelque historien lisant ces lignes avait quelques informations certaines au sujet des Epines elles-mêmes comme de la statue de Sainte Hélène, je lui saurais gré de me les communiquer.
La statue de Sainte Hélène de la cathédrale d’Elne
avec la monstrance des trois Saintes Epines.
J’ai eu l’incommensurable privilège de prier – avec beaucoup d’ « émotion » spirituelle, je ne m’en cache pas – devant les trois Saintes Epines de la cathédrale d’Elne et de m’approcher au plus près de ces reliques sacrées : c’est à cette occasion que j’ai réalisé les photographies qui en sont ici, et que j’ai le plaisir de partager avec vous.
O Sainte Hélène, qui avez tant fait pour retrouver les insignes reliques de la Passion de Notre-Seigneur et qui les avez mises à l’honneur, à Jérusalem, à Rome et à Constantinople, obtenez-nous une dévotion comparable à la vôtre envers ces souvenirs sacrés que, grâce à vous, nous possédons encore en de nombreux sanctuaires de la Chrétienté.
Intercédez pour nous, afin que le divin Rédempteur nous remplisse de zèle et de piété, de telle sorte que nous glorifions comme vous Sa Bienheureuse Passion, que nous lui fassions porter tous ses fruits en nos vies, et que nous sachions par elle, à votre exemple, conquérir des cœurs aimants et reconnaissants au Roi divin, notre Sauveur et Seigneur Jésus-Christ !
Ainsi soit-il.
Frère Maximilien-Marie du Sacré-Cœur

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