2025-50. Notre chère cathédrale Saint Vincent de Viviers.
27 février,
Au diocèse de Viviers : fête de la dédicace de la cathédrale Saint Vincent (double de 1ère classe avec, en dehors du carême, octave commune) ;
Ailleurs : fête de Saint Gabriel dell’Addolorata (cf. > ici et ici).
Blason du Vivarais
Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,
Vous le savez déjà, notre Mesnil-Marie est sis dans le diocèse de Viviers, dont le territoire actuel – résultat des découpages révolutionnaires -, correspond à celui du département de l’Ardèche.
Le nom latin de Viviers : Vivarium (dont le sens originel désigne une réserve de gibier, puis un vivier, dans la même acception que le nom commun français), avait vraisemblablement été donné à ce lieu, au bord du Rhône, où était aménagé un petit port, parce qu’il était, à l’époque gallo-romaine, l’endroit duquel partaient les approvisionnements vers la capitale de l’Helvie, Alba Augusta Helviorum (aujourd’hui Alba-la-Romaine), située à 4 lieues au nord-ouest.
Selon l’ancienne tradition de l’Eglise du Vivarais, une première évangélisation eu lieu dès le 1er siècle (avec l’évêque Saint Janvier), dont les successeurs établirent leur siège épiscopal à Alba : nous connaissons aujourd’hui l’emplacement précis de la première cathédrale, placée sous le vocable de Saint Pierre, dont les vestiges – pour être protégés, en attendant mieux – ont dû être recouverts de terre.
Il y eut ensuite, au second siècle, le long et fécond apostolat du sous-diacre Saint Andéol (+ 1er mai 208) qui avait été disciple de Saint Polycarpe (cf. > ici) et condisciple de Saint Irénée (cf. > ici), à Smyrne, avant d’être envoyé dans les Gaules à la demande de ce dernier.
Au commencement du Vème siècle, les évêques quittant Alba – ville construite dans une plaine fertile, dépourvue de fortifications et donc exposée aux pillages et dévastations des barbares -, s’établirent sur l’imposant rocher dominant le petit port de Vivarium, aisément fortifiable et défendable du fait de ses côtés abrupts : ainsi naquit la cité épiscopale de Viviers.
La photographie ci-dessus, vous montre, par un beau soleil printanier, la belle petite de Viviers (un peu moins de 3.700 habitants à l’heure actuelle), qui est l’un des trois « secteurs sauvegardés » du territoire de l’ancienne « Région Rhône-Alpes » (avec le vieux Lyon et le cœur historique de Chambéry) : elle permet d’embrasser d’un seul coup d’œil le site de l’antique cité épiscopale, avec le Rhône, et avec la petite plaine alluviale qui le borde au pied du rocher fortifié de Viviers.
Ci-dessous, ce découpage du même précédent cliché permet de visualiser, depuis, à l’extrême gauche, l’espace aujourd’hui en herbe où fut jadis le « château vieux » (à gauche d’une tour ronde partiellement en ruines), tout ce qui fut le quartier épiscopal et canonial.
Serré autour de la cathédrale Saint-Vincent – signalée par son campanile (à la fois clocher et tour de guet) en avant de sa façade -, comme une sorte d’acropole, fortifié, dominant les toits de la ville médiévale, elle aussi enclose dans ses fortifications, se trouvait ici, en effet, la cité religieuse, composée de nombreuses demeures de chanoines, des bâtiments annexes à la cathédrale (à une époque il y eut un cloître) et bâtiments communautaires du chapitre, ainsi que l’ancien palais épiscopal, lequel, ayant subi des évolutions diverses au cours des siècles, fut transformé en grand séminaire dans la seconde moitié du XVIIe siècle (on en aperçoit la façade ouest immédiatement à droite du campanile).
Sans entrer dans trop de détails historiques et architecturaux, un ultime découpage de cette même première photographie, permet d’avoir, ci-dessous, une vue d’ensemble de la cathédrale Saint-Vincent :
1) En avant de la façade, le campanile, avec une base carrée (XIème siècle) : au rez de chaussée duquel se trouvait le baptistère, et, à l’étage, une chapelle en l’honneur de l’archange Saint Michel. Au XIVème siècle il fut surélevé avec une partie octogonale couronnée de créneaux que l’on distingue très bien.
2) Puis, en arrière, on voit très bien la partie rectangulaire de la nef dont le gros œuvre est d’époque romane (XIème et XIIème siècles) : à l’origine il y avait là une nef centrale, flanquée de deux nefs latérales. Au XVIème siècle les huguenots firent tomber les voûtes. Les restaurations des XVIIème et XVIIIème siècles, réunirent les trois nefs originelles en une seule, surélevée, et voûtée en bel appareil.
3) Enfin, le sanctuaire et le chœur, reconstruits dans le style gothique flamboyant tardif (au début du XVIème siècle), avec pinacles et arcs-boutants.
Vu depuis la rive gauche du Rhône (donc depuis l’est), le cliché ci-dessous permet de voir le sommet du rocher de Viviers ceint de ses remparts, qui prolongent la falaise en hauteur, et d’admirer le chevet gothique de la cathédrale Saint-Vincent, entouré de ce qui subsiste de l’ancien quartier canonial (il y eut beaucoup de destructions des maisons de chanoines et de leurs bâtiments médiévaux communs lors de la prise de la ville haute par les huguenots).

Mon illustre prédécesseur, feu le Maître-Chat Lully, vous avait expliqué (cf. > ici), à l’occasion de la fête de Saint Vincent de Saragosse, qu’il n’y a que deux cathédrales, en France, qui se trouvent sous le vocable de Saint Vincent.
Il vous avait également montré, « cum grano salis », les merveilles félines que l’on rencontre dans notre vieille cité épiscopale en parcourant ses ruelles montant vers la « ville haute » (voir > ici).
Il avait également eu, de manière beaucoup moins réjouissante, l’occasion de sortir ses griffes acérées pour dénoncer le vandalisme clérical qui a défiguré l’intérieur de notre cathédrale [cf. > ici pour ce qui concerne l’étrange et ridicule « autel face au peuple » de Mgr. Blondel (évêque de Viviers de 1999 à 2015), et > ici pour ce qui concerne la destruction de la table de communion en marbre de Carrare, en mars 2017].
Plusieurs fois aussi, nous avons évoqué avec ferveur et gratitude le cher Abbé Bryan Houghton, dont la remarquable et glorieuse figure est désormais – nonobstant les turpitudes doctrinales et liturgiques du clergé moderniste – indissociablement attachée à notre cathédrale, puisque, depuis la fin de l’année 1969 jusqu’à sa mort en novembre 1992, il y a quasi quotidiennement célébré la Sainte Messe au maître-autel, faisant de la cathédrale Saint-Vincent de Viviers l’unique cathédrale de France où la Messe latine traditionnelle était célébrée régulièrement (retrouvez toutes nos publications au sujet de Monsieur l’Abbé Houghton > ici).
La silhouette de la cathédrale Saint-Vincent de Viviers depuis le sud
Mes propos de ce jour sont forcément limités, alors que, comme mon papa-moine qui, à force de m’en parler avec enthousiasme et émotion, m’a communiqué son profond amour pour notre cathédrale, je pourrais être intarissable à son sujet.
Je vous propose donc, en attendant d’autres publications sur ce blogue, si vous le désirez, de consulter plusieurs autres documents ou documentaires la concernant :
a) Une brochure de quelques pages, bien illustrée, que l’on peut feuilleter > ici (il suffit de cliquer sur le cartouche bleu : lire la publication et de zoomer à sa convenance sur le texte ou les images).
b) Une vidéo de 5 mn environ qui permet d’admirer de magnifiques vues de la cathédrale grâce à des enregistrements vidéo réalisés par drone, et d’avoir un aperçu de la vieille cité épiscopale (en particulier de la « maison des chevaliers ») en suivant les explications due notre ami le très docte professeur Yves Esquieu qui évoque Noël Albert, un chef huguenot qui a marqué l’histoire de Viviers (faire un clic droit sur l’avatar ci-dessous puis « ouvrir dans un nouvel onglet ») :
c) Une autre vidéo de 2 mn et 42 s, montrant la montée à la cathédrale à travers les ruelles médiévales et offrant un intéressant aperçu de son intérieur actuel (faire un clic droit sur l’avatar ci-dessous puis « ouvrir dans un nouvel onglet ») :
d) Encore une vidéo de 2 mn et 20 s, du même type mais avec des points de vue différents (faire un clic droit sur l’avatar ci-dessous puis « ouvrir dans un nouvel onglet ») :
e) Enfin cet dernière vidéo de 2 mn et 44 s, commentée (certes les commentaires sont sommaires) qui permet de se faire une idée générale de l’histoire de notre chère cathédrale et de voir plus en détails la marqueterie de marbre du maître-autel et certains sculptures des stalles (faire un clic droit sur l’avatar ci-dessous puis « ouvrir dans un nouvel onglet ») :
La cathédrale Saint-Vincent de Viviers a été consacrée deux fois :
- la première, le 27 février 1119, par le Bienheureux Calixte II (cf. > ici),
- puis, à la suite d’une réponse de la Sacrée Congrégation des Rites à une question de S. Exc. Mgr. Alfred Couderc (évêque de Viviers de 1937 à 1965) demandant si la consécration de la cathédrale de Viviers accomplie en 1119 était toujours valide compte-tenu des destructions des huguenots et des sacrilèges perpétrés à la révolution, il y eut une nouvelle cérémonie de dédicace qui fut célébrée le 27 février 1946.
Frère Maximilien-Marie a recueilli les souvenirs d’un prêtre qui était alors séminariste ce 27 février 1946, et qui lui a raconté qu’il faisait un froid incroyable ce jour-là, parce qu’il soufflait un mistral glacial qui tournoyait autour de la cathédrale !
Maître-autel (XVIIIème siècle), stalles en noyer (XVIIème siècle)
et tapisseries des Gobelins (XVIIème siècle) à la cathédrale de Viviers
Si d’aventure vous passiez par notre magnifique Vivarais et que, disposant d’un peu de temps, il vous prenait l’envie de visiter notre chère et belle cathédrale de Viviers, soyez certains que notre Frère Maximilien-Marie, s’il est disponible, se fera une immense joie de vous servir de cicerone pour la découverte de notre vieille cité épiscopale et de sa cathédrale qui, si elle n’a pas l’aspect imposant et foisonnant des grandes « Notre-Dame » du nord de la France, n’en est pas moins un monument attachant et riche !
Faîte du tabernacle du maître-autel
de la cathédrale Saint-Vincent de Viviers
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Quelle belle œuvre ! comme on en trouve encore partout dans le sud de la France.