2025-24. Une couronne de lumière dans notre Oratoire.
2 février 2025,
Chandeleur : fête de la Purification de la Très Sainte Mère de Dieu (cf. > ici) ;
Mémoire de Sainte Hadeloge de Kitzingen (cf. > ici).
Chers Amis et Bienfaiteurs,
Avez-vous su que, pour la restitution au culte de la cathédrale métropolitaine Notre-Dame de Paris, Son Excellence Monseigneur l’Archevêque de Paris a refusé qu’y fût réinstallé le grand lustre que, en 2014 – après sa restauration -, son prédécesseur avait « banni » de la croisée du transept et qui, de ce fait, a trouvé refuge à la basilique-nécropole royale de Saint-Denis ?
Je vous renvoie à l’article que « La Tribune de l’Art » a consacré à cette triste affaire > ici.
Basilique de Saint-Denis : couronne de lumière de Notre-Dame de Paris
Au Mesnil-Marie, nous ne partageons pas (mais alors pas du tout du tout du tout) les « goûts » liturgiques et décoratifs de la plupart de Nos Seigneurs les Evêques de France ; « goûts » bien souvent sous-tendus de beaucoup d’ignorance, d’un évident défaut d’éducation, et d’effrayantes lacunes en ce qui touche l’histoire de la liturgie, mais qui, en revanche, sont nourris jusqu’à satiété d’idéologie et de suffisance.
Sans prétendre en aucune manière rivaliser avec la moindre cathédrale ou basilique, nous sommes nous-mêmes désormais très heureux d’avoir – installée depuis vendredi matin par les électriciens – notre modeste couronne de lumière dans notre Oratoire.
Un concours de circonstances tout à fait providentiel a en effet permis que les électriciens vinssent ce 31 janvier pour la suspendre et la mettre en service, alors que, depuis exactement deux années entières, mon papa-moine la leur avait confiée afin qu’ils l’électrifiassent, après sa restauration.
« Tout vient à point pour qui sait attendre », nous dit la sagesse populaire.
Installation de la couronne de lumière dans l’oratoire du Mesnil-Marie
vendredi 31 janvier 2025
(la qualité de la photo n’est pas excellente, mais du moins permet-elle de garder le souvenir de cette installation)
Ainsi donc notre propre couronne de lumière a-t-elle été mise en service juste avant que la liturgie nous donnât de célébrer, en cette fête de la Chandeleur (mot dérivé de « candelarum festa : la fête des chandelles », ainsi qu’on l’appelait de manière populaire au Moyen-Age), Notre-Seigneur Jésus-Christ Lumière pour éclairer les nations, selon la prophétie de Saint Siméon que nous avons chantée en ce jour magnifique.
Mon papa-moine a acquis ce lustre d’église en 2022 : il avait énormément souffert depuis que le prétendu « renouveau liturgique » l’avait chassé du sanctuaire, et il se trouvait épouvantablement oxydé et sale.
Un artisan spécialisé dans la restauration d’objets du culte, l’a entièrement nettoyé et réparé, puis les électriciens lui ont permis d’avoir à nouveau une fonction éclairante, parfaitement « aux normes » aujourd’hui requises, mais avec des fils électriques dits « en tissu tourné », restituant l’aspect ancien, et avec des ampoules LED qui, tout en diffusant davantage de clarté, devraient permettre une baisse appréciable de la facture d’électricité, puisque jusqu’ici notre éclairage provisoire était constitué de projecteurs de chantier de 600 watts chacun !
L’Oratoire du Mesnil-Marie avec la couronne de lumière
Les couronnes de lumière, appelées aussi lustres à roue, ou encore chandeliers à roue, existent dans les églises au moins depuis que le culte chrétien – grâce à Saint Constantin 1er le Grand – put sortir des catacombes : nous savons en effet que dans la basilique de l’Anastasis, qu’il fit édifier à Jérusalem pour englober le Calvaire et le Saint Sépulcre après que Sainte Hélène a retrouvé le bois de la Sainte Croix, Saint Constantin avait fait placer au-dessus du rocher du Golgotha un grand lustre richement orné, qui devint en quelque manière le modèle et la référence des luminaires d’église.
Tantôt placé au milieu du sanctuaire, ou bien au milieu de l’église (puis à partir de l’époque romane souvent à la croisée du transept), le lustre à roue, par sa forme circulaire, représente la Jérusalem céleste : le cercle, en effet, qui n’a ni commencement ni fin, symbolise l’éternité.
Le chiffre 12 a une part importante dans ces couronnes de lumière : il renvoie aux données numérologiques de la description des portes et des tours de la Cité céleste révélées à Saint Jean dans les visions de l’Apocalypse. La plupart des lustres à roue est donc composée d’éléments qui se trouvent par douze ou par des multiples de douze (bobèches et cierges, tours figurées ou représentées de manière symbolique, représentations de portes de villes crénelées… etc.).
De la même manière, les pierres précieuses ou semi-précieuses dans lesquelles sont taillées les portes de la Jérusalem céleste, sont évoquées par le fait que les couronnes de lumières sont fréquemment ornées de pierres ou de cabochons de couleur.
La présence d’un lustre à roue dans une église ou une chapelle, symbolise ainsi l’Eglise triomphante du Ciel qui éclaire l’Eglise militante sur terre, l’invite à marcher à sa lumière, lui permet d’avancer hors des sentiers de ténèbres, lui donne déjà – dans ses liturgies terrestres – d’avoir un avant-goût de la liturgie céleste.
Couronne de lumière du Mesnil-Marie :
détail des chaînes de suspension
La couronne de lumière du Mesnil-Marie possède au total 24 bobèches, disposées sur deux cercles superposés ; toutefois une sur deux seulement ont été munies d’une fausse bougie portant une ampoule électrique, sinon l’éclairage eût été beaucoup trop fort : ainsi nous avons douze lampes, et sur les douze bobèches libres nous allons placer de véritables bougies de cire (lesquelles, en cas de panne électrique, pourront d’ailleurs être allumées).
Les fleurs de bronze qui en sont le motif ornemental principal (il ne faut jamais oublier que le mot « paradis » vient du grec « paradeisos », qui signifie parc, jardin) ont toutes un cabochon de couleur en guise de cœur.
Vous imaginer aisément, chers Amis, à quel point notre Frère Maximilien-Marie est heureux de l’installation de cette couronne de lumière dans notre oratoire : nous tenons à ce qu’elle soit dûment bénite, évidemment, et profiterons du prochain passage d’un prêtre au Mesnil-Marie pour que ce soit fait.
Pour achever mon propos, je vous invite à méditer avec nous ces paroles de notre Bienheureux Père Saint Augustin commentant le Psaume XXVI :
« Le Seigneur est ma lumière et mon salut, que pourrai-je craindre ? » C’est Lui qui m’éclaire ; arrière les ténèbres ! c’est Lui qui est mon salut, arrière l’infirmité ! En marchant dans la force et dans la lumière, qu’ai-je à craindre ? Ce salut qui vient de Dieu n’est point un salut qu’on puisse m’arracher ; ni Sa lumière un flambeau que l’on puisse éteindre. C’est donc Dieu qui nous éclaire, et nous qui sommes éclairés, c’est Dieu qui nous sauve, et nous qui sommes sauvés. Si donc c’est Dieu qui est lumière, nous qui sommes éclairés, Lui qui est sauveur, nous qui sommes sauvés, sans Lui nous ne serions que ténèbres et que faiblesse. Ayant donc en Lui une espérance ferme, fondée, inébranlable, qui pouvons-nous craindre ? Le Seigneur est donc ta lumière, le Seigneur est ton sauveur… » (Saint Augustin, « Discours sur les Psaumes » : 2ème discours sur le Ps. XXVI, 3).
Que le Christ-Lumière soit toujours avec vous, chers Amis, et qu’Il écarte de vos âmes toute espèce de ténèbres !
Nota bene : si vous désirez nous aider pour régler les frais de restauration de cette couronne de lumière, et le travail des électriciens > ici

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Bel ouvrage !