2025-17. Le 23 janvier, nous célébrons la fête des Epousailles de Notre-Dame avec Saint Joseph.

23 janvier,
Fête des Epousailles de la Bienheureuse Vierge Marie et de Saint Joseph ;
Mémoire de Saint Barnard, archevêque de Vienne & confesseur ;
Mémoire de Sainte Emerentienne, catéchumène & martyre ;
Mémoire de Saint Raymond de Penyafort, confesseur ;
Mémoire du 2e jour dans l’octave de Saint Vincent.

Monogramme de Marie couronné - vignette blogue

       C’est une fête bien oubliée de nos jours. Malheureusement !
Certes, elle n’a jamais figuré au martyrologe romain ni au calendrier universel, mais on la trouve dans les derniers siècles du Moyen-Age au calendrier particulier de plusieurs Ordres religieux, et Jean Gerson (1363-1429), chancelier de l’Université de Paris, fit célébrer cette fête à Notre-Dame de Paris.
Au XVIIème siècle, en conséquence et action de grâces d’une victoire de l’empereur Léopold 1er de Habsbourg (1640-1705) sur les troupes ottomanes à Buda lors de la quatrième guerre contre les Turcs (1663-1664), à la demande du vainqueur, le Saint Siège accorda à tous les diocèses qui en ferait la demande la faculté de célébrer la fête des Epousailles de la Bienheureuse Vierge Marie, à cette date du 23 janvier.

   Presque tous les diocèses du Royaume de France eurent donc cette fête dans leurs calendriers propres, mais les ultramontains fanatiques de la seconde moitié du XIXème siècle – qui combattirent avec une étroitesse d’esprit quasi sectaire tant de légitimes particularismes et privilèges anciens de nos diocèses, au prétexte d’anéantir un « gallicanisme » fantasmé présenté comme la racine de tous les maux de l’Eglise -, puis les modernistes liturgiques de la première moitié du XXème siècle, œuvrèrent pour faire oublier cette célébration pourtant spirituellement si riche.

   Au Mesnil-Marie, nous la maintenons à un double titre : 1) l’ancien calendrier propre du diocèse de Viviers, et 2) le martyrologe propre des Ermites de Saint Augustin ainsi que la dévotion des Augustins français du Grand Siècle envers cette fête, laquelle, en outre, a inspiré pour leurs églises conventuelles de purs chefs d’œuvre de la peinture religieuse du XVIIème siècle.
Je pourrais même ajouter un troisième motif, qui est l’immense plaisir que l’on peut éprouver à s’opposer aux courants modernistes, ainsi qu’à toute espèce de jacobinisme spirituel destructeur des anciens privilèges.

Anonyme XVIIe siècle - mariage de la Vierge - blogue

Le Mariage de la Vierge (anonyme du XVIIème siècle) :
nous aimons très spécialement cette toile parce qu’on y retrouve tous les détails des anciennes traditions.

   Selon les plus anciennes traditions, que l’on trouve évoquées ou expressément mentionnées chez de nombreux Pères de l’Eglise et auteurs ecclésiastiques anciens, la Bienheureuse Vierge Marie se trouvait  encore dans le temple lorsque moururent Saint Joachim (âgé de 80 ans) et Sainte Anne (âgée de 78 ans), laissant leur fille héritière de leurs biens encore assez importants, bien qu’ils eussent, tout au long de leur vie, largement dépensé leur fortune en aumônes pour les nécessiteux ainsi qu’en largesses auprès des pèlerins et pour les œuvres de religion. D’après « les Petits Bollandistes » (tome XVI p. 94), la Vierge immaculée n’était âgée que de onze ans lorsqu’elle se retrouva orpheline.
Ces biens de son héritage furent alors administrés pour elle par un homme de confiance de sa parentèle (que d’aucuns pensent avoir été Saint Joseph), et elle acheva pendant encore trois années son temps de formation religieuse dans cette sorte de pensionnat d’élite pour les jeunes filles de la haute société judéenne, qui était accolé aux bâtiments du temple de Jérusalem.

   Lorsqu’elle eut quatorze ans, Dieu inspira aux prêtres de lui chercher un époux.
Selon Saint Grégoire de Nysse et Saint Siméon Métaphraste, la jeune Vierge aurait alors elle-même révélé au Grand Prêtre son vœu de perpétuelle virginité, et, reconnaissant en cela une inspiration sacrée, celui-ci aurait voulu protéger les dispositions de la divine Providence en cherchant à lui trouver un époux qui se ferait le protecteur de sa virginité consacrée.
Mais d’autres auteurs anciens pensent que la jeune fille aurait tenu secret son vœu de virginité et se serait abandonnée à la Providence qui le lui avait inspiré, pour qu’elle-même œuvrât pour lui donner un époux accordé à ces dispositions particulières.

   Descendante d’Aaron par Sainte Anne (c’est ainsi qu’elle se trouvait cousine de Sainte Elisabeth, mère du Précurseur, dont le Saint Evangile nous dit explicitement qu’elle était de la descendance d’Aaron), la Très Sainte Vierge Marie descendait de David par Saint Joachim.
Les prêtres de Jérusalem, inspirés par Dieu, cherchèrent pour elle un époux qui fût lui aussi issu de la race royale de Juda, et, après qu’ils en eurent trouvé plusieurs, ils demandèrent au Très-Haut de leur désigner de manière indubitable parmi ceux-là, celui auquel Il voulait que la future Mère de Dieu fût liée par les liens du mariage.
C’est ainsi que, en application de la prophétie d’Isaïe (au premier verset du chapitre XI) qui annonçait depuis quelque huit-cents ans, qu’ « une fleur montera de la tige de Jessé », chacun des prétendants fut placé un bâton à la main en face de la façade du temple pendant que les prêtres faisaient monter vers Dieu une ardente supplication. Le bâton que Saint Joseph, qui était au nombre de ces descendants de David non mariés, tenait à la main a alors éclos en formant un lis éclatant de blancheur, puis une colombe plus blanche que neige descendit du ciel et vint se reposer dessus.

   C’est par obéissance aux dispositions de la divine Providence exprimées à travers l’autorité légitime des prêtres que la Vierge Marie épousa Saint Joseph ; et c’est aussi par obéissance à la divine Providence que Saint Joseph, convoqué par les prêtres, consentit à épouser la Vierge Marie.

   Si certains auteurs ont écrit que Saint Joseph était déjà un vieil homme (voire un veuf), en pensant que son âge avancé serait la garantie qu’il respecterait la virginité de sa jeune épouse (ce qui à nos yeux n’est pas probant parce qu’on trouve des hommes âgés chez lesquels les flammes de la concupiscence charnelle sont loin d’être éteintes), nous sommes plutôt enclins à croire, avec plusieurs mystiques authentiques – que la Sainte Eglise a canonisés et qu’elle recommande en raison de la sûreté de leurs voies -, qu’il était un homme d’une trentaine d’années (ayant donc environ une quinzaine d’années de plus que la Très Sainte Vierge), connu pour sa piété et ses vertus, prévenu de grâces de choix, qui avait été lui aussi mû par Dieu pour prononcer un vœu de chasteté parfaite.
Ces saints mystiques affirment aussi que Notre-Dame et Saint Joseph se confièrent l’un à l’autre qu’ils avaient prononcé ce vœu de virginité, et qu’ils furent des plus heureux de découvrir des dispositions semblables aux leurs chez leur « promis ». Cela les établissait ainsi l’un envers l’autre dans une très grande confiance surnaturelle.

   Seule, d’ailleurs, cette explication simple permet, avec les Pères, de comprendre que le mariage avait bien été célébré dans son intégralité, et que Joseph et Marie étaient bien pleinement époux, bien qu’ils n’habitassent pas sous le même toit lorsque eut lieu l’Annonciation.
Le texte évangélique, en effet, montre à l’évidence que leur mariage était une réalité entièrement accomplie, lorsque l’archange Gabriel se présenta devant Notre-Dame.
La traduction française qui use d’une expression telle que « fiancée à un homme de la Maison de David appelé Joseph » n’est pas exacte : elle est même un véritable mensonge, inspiré par l’exégèse rationaliste, protestante et moderniste !
Preuve en est que lorsque l’ange est envoyé à Saint Joseph en songe afin de dissiper son trouble, il ne lui dit pas : « Ne crains pas de prendre chez toi ta fiancée » ni : « Ne crains pas d’accomplir les derniers rites d’un mariage par étapes », mais bien : « Ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse » (Matth. I, 20).

   L’un des rôles de Saint Joseph étant de garantir l’honneur de Notre-Dame (notion totalement oubliée par les mentalités modernes qui s’imaginent qu’il est normal d’avoir des relations intimes avant le mariage, et qui ont totalement perdu la notion de « bâtardise »), en même temps que d’assurer au Fils de Dieu incarné une indiscutable parenté légale dans la descendance de David, cela n’eût point été le cas si la conception de Notre-Seigneur Jésus-Christ eût été accomplie pendant un temps de « fiançailles », et donc si l’Annonciation se fût trouvée avant l’achèvement plénier de toutes les cérémonies du mariage juif.

   Pour reprendre une expression de naguère, dans nos campagnes où l’on était très vigilant sur le respect des lois divines prescrivant de n’accomplir « œuvre de chair qu’en mariage seulement » (version rimée du sixième commandement de Dieu), et où de manière systématique les matrones, lors d’une première naissance, comptaient les mois écoulés depuis le mariage, il n’eût point été conforme à l’honnêteté des mœurs que l’on eût pu soupçonner que la Très Sainte Mère de Dieu et Saint Joseph eussent pu « faire Pâques avant les Rameaux » !

Frère Maximilien-Marie du Sacré-Cœur       

Anonyme XVIIe siècle - mariage de la Vierge - détail

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