2025-6. La Vénérable Marie-Louise de Jésus, vierge, mystique, fondatrice, et zélatrice du culte de Sainte Philomène.
10 janvier,
Cinquième jour dans l’octave de l’Epiphanie (cf. > ici) ;
Anniversaire de la naissance de Sainte Philomène (cf. > ici) ;
Anniversaire du rappel à Dieu de la Vénérable Marie-Louise de Jésus.
La Vénérable Mère Marie-Louise de Jésus
(image de dévotion diffusée à Naples)
Maria Carmela Ascione naquit le 28 février 1799, et fut baptisée le jour même, dans l’ancienne commune de Barra, qui, depuis longtemps, est devenue l’un des quartiers de Naples. C’était le temps où les troupes révolutionnaires françaises du général Championnet avaient contraint Sa Majesté le Roi Ferdinand IV à s’enfuir en Sicile et avaient créé une éphémère « république parthénopéenne » (fin janvier à juin 1799).
Maria Carmela était l’aînée des dix enfants du docteur Giuseppe Ascione et de Fortunata Carrese ; elle reçut une éducation plutôt sommaire au sein même de sa famille (il y avait très peu d’écoles élémentaires pour les filles), famille au demeurant fort pieuse qui était liée au Tiers Ordre de la Pénitence de Saint Dominique.
Dès son enfance, on a noté chez elle un goût prononcé pour la prière, une dévotion marquée pour la Vierge des Douleurs, et un zèle ardent pour l’étude de la doctrine chrétienne ; elle était également embrasée du désir d’entraîner d’autres enfants dans des exercices de dévotion et l’approfondissement du catéchisme. On y a vu les premiers indices et caractéristiques de sa vocation religieuse.
A l’âge de 17 ans (1816), malgré l’opposition paternelle, elle entra chez les Bénédictines de Donnaromita (Naples) ; mais au bout de six mois, elle ne put rester dans la vie claustrale en raison du déclanchement d’une part d’une maladie du foie et d’autre part d’un état de déréliction qui fit penser à ses supérieurs que là n’était pas sa voie.
Maria Carmela retourna donc dans sa famille et pendant deux années elle vécut une intense communion physique et spirituelle aux souffrances de la Croix.
A l’âge de 20 ans (1819) elle entra comme oblate chez les Sœurs de la Retraite de la Vierge des Douleurs, d’Olivella (quartier de Naples), où après sept mois de noviciat et de mise à l’épreuve on lui donna le voile. Elle prit alors le nom de Sœur Marie-Louise de Jésus.
Mais presque aussitôt après, elle fut prise de fortes fièvres et, en huit jours, fut à l’article de la mort : on la renvoya chez elle, arguant du fait que son père pourrait la soigner, mais elle fut alors quasi miraculeusement rétablie. On lui demanda cependant de rester chez ses parents, jusqu’à ce que, en 1824, on la rappelât à la Retraite, en lui demandant de la diriger comme supérieure ; ce qu’elle accepta par obéissance. Pendant quatorze années, elle dirigea cette œuvre qu’elle fit prospérer matériellement et spirituellement.
Sa vie mystique, qui avait été précoce, nous l’avons vu, s’était intensifiée, approfondie, et fut progressivement accompagnée de dons de soulagement ou de guérison des souffrances physiques et morales, qui firent affluer vers elle les personnes qui avaient besoin de consolation et de réconfort.
Elle développa aussi, à partir de 1832, une intimité spirituelle tout-à-fait privilégiée avec Sainte Philomène, qui lui accorda de grandes faveurs et qui se servit fréquemment d’elle pour transmettre ses grâces aux fidèles qui les demandaient.
Sainte Philomène inspirant la Vénérable Mère Marie-Louise de Jésus
A partir de 1830, elle avait commencé à ressentir l’appel à fonder un nouvel institut religieux, dont, à l’âge de 33 ans, elle avait écrit les Règles (1832). En 1835, enfin, elle rencontra un prêtre, Don Luigi Navarro, qui fut vraiment l’instrument choisi par Dieu pour la guider, la conseiller et la soutenir. Avec son aide, elle put mûrir ses projets.
Lors de l’épidémie de choléra qui ravagea Naples en 1836, elle fut atteinte et on crut qu’elle allait mourir ; mais encore une fois, elle revint à la santé.
A Naples, Mère Marie-Louise de Jésus devint une sorte de phare spirituel pour les âmes, les accueillant, les écoutant, les réconfortant, les éclairant, les encourageant, les soutenant dans leur progression spirituelle.
Enfin, le 8 mai 1840, dans le quartier pauvre et très peuplé de Sainte-Lucie (toujours à Naples), après une série d’épreuves et de contrariétés dont elle avait triomphé, elle ouvrit la première maison du Pieux institut de la Très Sainte Marie des Douleurs et de Sainte Philomène.
L’une de ses sœurs qui avait été novice à la Retraite l’avait suivie et elle furent rejointes par trois aspirantes, auxquelles elle pourra donner le voile trois ans plus tard.
La mission première mission des religieuses était l’enseignement du catéchisme et l’éducation élémentaire des filles du quartier de Sainte-Lucie.
Mère Marie-Louise se lia d’amitié avec une princesse russe, Zénaïde Volkonstky (1792-1862), poétesse et femme de lettres que Nicolas Gogol avait surnommée l’« impératrice des Muses et de la Beauté » : veuve, installée en Italie, convertie au catholicisme (cette conversion fit grand bruit à l’époque), elle avait reçue de grandes grâces spirituelles à travers l’amitié de Mère Marie-Louise, et, en retour, elle lui fut d’une grande aide par ses générosités.
C’est ainsi que le 11 mai 1851, une deuxième maison des Servantes de la très Sainte Marie des Douleurs et de Sainte Philomène fut ouverte dans un autre quartier populaire de Naples, à côté de laquelle, le 13 juillet 1856, fut bénite l’église de la Vierge Etoile du Matin, « Stella Mattutina ».
Un troisième couvent fut ouvert en 1852 à San Severo di Puglia (province de Foggia).
Marie-Louise de Jésus avait environ 36 ans lorsque son directeur spirituel lui donna l’ordre – bien qu’elle eût une orthographe des plus approximatives et fantaisistes -, de rédiger un commentaire des livres bibliques : la première édition des premiers volumes fut réalisée en 1839 à Imola, avec le soutien du secrétaire de l’évêque, Monseigneur Giovanni Mastaï-Ferretti, celui qui deviendra quelques années plus tard le pape Pie IX.
Le bienheureux Pontife rencontra Mère Marie-Louise à cette occasion, et par la suite il témoigna à plusieurs reprises de l’estime en laquelle il la tenait.
Ce travail de commentaire biblique ne prit fin que lorsque la religieuse napolitaine illettrée approcha de la mort et ne fut plus en mesure d’écrire !
Elle fut aussi l’auteur d’opuscules de piété et de livres pour la méditation, qui eurent une large diffusion en Italie et dont certains furent traduits en français.
En décembre 1874, une mystérieuse faiblesse s’empara de son organisme, l’empêchant de faire le moindre pas ; déjà affaiblie par des douleurs chroniques au foie et de terribles migraines, son état s’aggrava peu à peu, jusqu’à ce que, le 10 janvier 1875, elle rendît son âme à son Créateur.
Pendant trois jours, son corps resta exposé aux hommages incessants des fidèles venus des quartiers populaires de Naples, qui voyaient en elle une authentique et sainte missionnaire de l’Evangile parmi le peuple et une consolatrice attentive à toutes les souffrances.
Son corps, d’abord enterré au cimetière de Santa Maria del Pianto, fut transféré le 22 avril 1947, dans l’église « Stella Mattutina » de sa congrégation dans le Borgo Sant’ Antonio Abate.
Un procès informatif diocésain en vue de sa béatification fut commencé dès 1890 : il a connu depuis lors plusieurs étapes, jusqu’à l’introduction officielle de sa cause en 1947, mais la béatification n’est pas encore en vue.
Vous pouvez laisser une réponse.
C’est un vieux « serpent de mer » : déjà Saint Pie X fustigeait ceux qui contestaient la réalité de son existence.
Quant aux saints qui l’on vénérée et aimée, ils ne se réduisent pas au seul Saint Jean-Marie Vianney : ils sont légion !
Au-delà des saints et de leur dévotion, il y a la sanction de l’Eglise qui l’a canonisée et a autorisé son culte.
Certes, cela ne fait pas taire les détracteurs, mais ceux-ci sont des personnes impies, dénuées d’esprit surnaturel, ou des modernistes : que peut-on attendre d’autre d’eux ?
Il faut au contraire se dire que l’espèce d’acharnement qu’ils déploient contre Sainte Philomène et son culte est une preuve supplémentaire de la réalité de son existence et de l’importance de recourir à son intercession.
J’ai récemment entendu une remarque sur la non-existence de sainte Philomène. Je crois pour ma part, qu’elle a bien existé. Le saint Curé d’Ars n’a pu se tromper
Magnifique.
Rien à rajouter au commentaire précédent.
Merci de nous avoir fait connaître la vie de la vénérable Marie-Louise de Jésus. Elle est un bon argument contre les détracteurs de Sainte Philomène qui prétendent qu’elle n’aurait jamais existé.
Comme sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, et sans doute tous les saints du paradis si Dieu leur demande, Sainte Philomène passe son temps à faire du bien sur terre !