2024-280. Leçons historiques des matines de la fête de Sainte Odile, au propre de l’archidiocèse de Strasbourg.
13 décembre,
Fête de Sainte Lucie, vierge et martyre ;
Mémoire de Sainte Odile de Hohenbourg, vierge et abbesse ;
Mémoire du 6ème jour dans l’octave de l’Immaculée Conception (cf. > ici) ;
Mémoire de la férie de l’Avent ;
Anniversaire de la naissance de SMTC le Roi Henri IV (cf. > ici).
Au calendrier universel du rite romain, le 13 décembre est le jour de la fête de Sainte Lucie de Syracuse, vierge et martyre très populaire. Mais le calendrier propre de l’archidiocèse de Strasbourg célèbre le même jour la fête de Sainte Odile de Hohenbourg, sous le rit double de 1ère classe, car elle est, de par la volonté du Vénérable Pie XII (en 1946), céleste patronne de toute l’Alsace.
La vie de Sainte Odile nous ramène aux temps mérovingiens : son père, Etichon – ou Adalric -, fut le troisième duc d’Alsace et la souche de plusieurs importantes familles nobles, dont les Habsbourg, et l’ancêtre du pape Saint Léon IX (voir ce que nous avons déjà expliqué > ici), qui canonisera Sainte Odile.
Le Hohenbourg est aujourd’hui plus communément appelé Mont Sainte-Odile, et il est l’un des principaux lieux de pèlerinage (et sites touristiques) de la belle province d’Alsace.
Le Mont Sainte-Odile au faîte duquel la statue de Sainte Odile protège l’Alsace
Leçons du deuxième nocturne des matines
de la fête de Sainte Odile
(propre de Strasbourg)
Quatrième leçon :
Odile, l’honneur et la protection de sa patrie, fut le premier enfant d’Adalric, duc d’Alsace, et de Béreswinde son épouse. Comme elle était venue au monde privée de la vue, son père la repoussa ; mais sa mère, dans un sentiment plus tendre, la confia secrètement à une nourrice.
Elle fut ensuite élevée dans le monastère de Baume, non loin de Besançon. On lui enseigna dans cet asile les saintes lettres, et elle croissait en âge et en sagesse. Déjà elle était arrivée à l’âge adulte, quand elle fut baptisée par le bienheureux évêque Erhard ; et, à ce moment, elle recouvra miraculeusement la vue.
Quelques années après, elle rentra dans la maison et dans les bonnes grâces de son père. Dans ce palais, on la vit mépriser tout ce que le monde recherche, cultiver l’amour de la pauvreté au milieu de l’opulence, garder la solitude d’une anachorète au sein même d’une cour bruyante. Elle repoussa avec constance les alliances qui lui furent offertes, et ce ne fut qu’après de longs et rudes combats qu’elle obtint enfin de son père la permission de se consacrer à Dieu avec d’autres vierges.
Adalric fit bâtir à ses frais sur le sommet d’une haute montagne une église et un monastère auquel il attacha de riches domaines, et il y installa Odile pour le gouverner.
Détail d’un vitrail de l’église d’Ottrot
Cinquième leçon :
Cet asile de sainteté était à peine ouvert que l’on vit un grand nombre de vierges y affluer : la tradition en porte le nombre à cent trente. Elles vécurent d’abord en ce lieu sans aucune règle déterminée ; imiter Odile était toute leur loi. Plus tard, les sœurs délibérèrent sur le choix qu’elles avaient à faire entre la règle monastique et la règle canoniale ; la très sage Abbesse décida la question en faveur de cette dernière, étant mue à cette résolution par les conditions particulières du lieu.
Indulgente envers toutes, Odile n’était dure qu’à l’égard d’elle-même. Du pain d’orge et de l’eau, avec quelques légumes, c’était toute la sustentation de sa vie. La contemplation des choses divines l’attirait continuellement ; elle, y consacrait la plus grande partie de la nuit ; le reste était donné au sommeil. Une peau d’ours lui servait de lit, une pierre d’oreiller.
Source miraculeuse de Sainte Odile, au pied du monastère de Hohenbourg
Sixième leçon :
Animée d’une tendresse maternelle envers les pauvres et les malades, elle construisit un second monastère et un vaste hospice vers le bas de la montagne, afin d’y ménager à leur misère un asile plus commode. Et non seulement elle établit en cet endroit une communauté de vierges sacrées qui devaient donner leurs soins à ces infortunés ; mais elle-même les visitait chaque jour, leur servait à manger et leur prodiguait ses consolations, pansant même, sans dégoût, de ses propres mains, les ulcères des lépreux.
Enfin, pleine de mérites et d’années, et sentant sa mort approcher, elle convoqua ses religieuses dans la chapelle de Saint Jean-Baptiste, et les exhorta à demeurer fidèles à leurs saints engagements, et à ne jamais abandonner la voie qui conduit au ciel. Enfin, avant reçu dans ce saint lieu le Viatique du corps et du sang de Jésus-Christ, elle sortit de cette vie, le jour des ides de décembre, et, selon le calcul le plus probable, en l’année sept cent vingt.
Le corps de la vierge fut enseveli dans cette même chapelle ; et dès lors son tombeau commença d’être entouré de la plus grande vénération, et resplendit de l’éclat des miracles.
Tombeau de Sainte Odile
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Que Sainte Odile protège l’Alsace.