2024-267. Leçons historiques du deuxième nocturne des matines de la fête de Saint André.
30 novembre,
Fête de Saint André le Protoclite, apôtre (voir aussi > ici).
« Ayant entendu Jean-Baptiste dire du Christ : « Voici l’Agneau de Dieu »,
il suivit Jésus et Lui amena son frère… »
Leçons historiques au deuxième nocturne
des matines de la fête de Saint André
(Bréviaire romain traditionnel)
Quatrième leçon.
L’apôtre André naquit à Bethsaïde, qui est un bourg de Galilée ; il était frère de Pierre et disciple de Jean-Baptiste. Ayant entendu celui-ci dire du Christ : « Voici l’Agneau de Dieu », il suivit Jésus et Lui amena son frère. Dans la suite, tandis qu’il péchait avec son frère dans la mer de Galilée, ils furent tous deux appelés, avant les autres Apôtres, par le Seigneur qui, passant sur le rivage, leur dit : « Suivez-moi, je vous ferai devenir pêcheurs d’hommes ». Sans aucun retard, ils laissèrent leurs filets et Le suivirent.
Après la Passion et la Résurrection de Jésus-Christ, André alla prêcher la foi chrétienne dans la Scythie d’Europe, cette province lui étant échue en partage ; il parcourut ensuite l’Epire et la Thrace, et, par ses prédications et ses miracles, il convertit à Jésus-Christ une multitude innombrable de personnes.
Parvenu à Patras, ville d’Achaïe, où il fit embrasser à beaucoup de monde la vérité de l’Evangile, il s’adressa avec une courageuse liberté au proconsul Egée, qui résistait à la prédication de l’Evangile, reprochant à cet homme, qui voulait qu’on le reconnût comme juge de ses semblables, de se laisser tromper par les démons au point de méconnaître le Christ Dieu, juge de tous les hommes.
« O bonne croix, qui as tiré ta gloire des membres du Seigneur !
Croix, longtemps désirée, ardemment aimée, cherchée sans relâche…
rends-moi à mon Maître, afin que par toi me reçoive Celui qui par toi m’a racheté ».
Cinquième leçon.
Alors Egée, irrité, lui dit : « Cesse de vanter le Christ, que des propos analogues n’ont pu empêcher d’être crucifié par les Juifs ». Comme André continuait néanmoins à prêcher généreusement Jésus-Christ, démontrant qu’il s’était offert lui-même à la croix pour le salut du genre humain, Egée l’interrompit par un discours impie et l’engagea à conserver sa vie en sacrifiant aux dieux. André lui répondit : « Pour moi, il est un Dieu tout-puissant, seul et vrai Dieu, auquel je sacrifie tous les jours sur l’autel, non les chairs des taureaux ni le sang des boucs, mais l’Agneau sans tache. Quand tout le peuple des croyants a participé à Sa chair, l’Agneau qui a été immolé, n’en demeure pas moins entier et plein de vie ».
Egée, enflammé de colère, ordonna de jeter l’Apôtre en prison. Le peuple en eût facilement délivré André, si lui-même n’eût apaisé la foule, la suppliant avec instance de ne pas l’empêcher d’arriver à la couronne tant désirée du martyre.
« Il fut donc attaché à la croix, et y resta suspendu vivant pendant deux jours,
sans cesser de prêcher la loi du Christ… »
Sixième leçon.
Peu de temps après, étant amené devant le tribunal, comme il exaltait le mystère de la croix et reprochait au proconsul son impiété, celui-ci, ne pouvant le supporter plus longtemps, commanda qu’on le mit en croix et qu’on lui fît imiter ta mort du Christ.
Arrivé au lieu du martyre, et apercevant de loin la croix, André s’écria : « O bonne croix, qui as tiré ta gloire des membres du Seigneur ! Croix, longtemps désirée, ardemment aimée, cherchée sans relâche, et enfin préparée à mes ardents désirs, retire-moi d’entre les hommes, et rends-moi à mon Maître, afin que par toi me reçoive Celui qui par toi m’a racheté ».
Il fut donc attaché à la croix, et y resta suspendu vivant pendant deux jours, sans cesser de prêcher la loi du Christ ; après quoi, il s’en alla à Celui dont il avait souhaité d’imiter la mort.
Les prêtres et les diacres d’Achaïe, qui ont écrit son supplice, attestent qu’ils ont entendu et vu toutes ces choses, ainsi qu’ils les ont racontées.
Ses ossements furent transportés, sous le règne de l’empereur Constance, à Constantinople, et plus tard à Amalfi. Son chef fut apporté à Rome, sous le pontificat de Pie II, et placé dans la basilique de Saint-Pierre [note ci-dessous].
Note :
Le Chef de Saint André avait été offert, avec d’autres reliques (un petit doigt et quelques petites parties de la croix), par Thomas Paléologue, despote de Morée renversé par les Turcs, au pape Pie II en 1461, en échange de l’engagement à une croisade qui devrait reprendre Constantinople. Le pape accepta le cadeau en promettant de restituer les reliques lorsque la Grèce serait libérée. C’est ainsi que le chef de Saint André fut conservé dans la chapelle aménagée dans le « pilier de Saint André » de la basilique vaticane. En 1964, Paul VI, par souci « œcuménique », restitua le Chef de Saint André aux Byzantins dans son reliquaire d’origine. Il se trouve donc vénéré depuis dans la cathédrale orthodoxe de Patras, avec la majeure partie de la croix de son martyre.
Patras, cathédrale Saint-André : reliquaire du Chef de Saint André
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