2024-258. Au Mesnil-Marie, un mois après l’épisode cévenol des 16, 17 et 18 octobre 2024.

Dimanche soir 17 novembre 2024,
6ème dimanche après l’Epiphanie transféré (cf. > ici).

Tolbiac au verre d'eau - blogue

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

       Il y a exactement un mois, en notre Mesnil-Marie, nous étions affrontés à un épisode cévenol assez dévastateur, dont je vous ai rendu compte > ici et > ici.
Certains d’entre vous nous ont fait l’honneur de s’inquiéter, nous adressant quelques messages pour nous demander si la route qui traverse le hameau est à nouveau ouverte à la circulation, et surtout si nous avons de l’eau.

   Je vous remercie pour votre sollicitude et je vais m’efforcer de répondre ce soir à ces deux questions.

I – L’accès au hameau :

   Je vous invite à retourner éventuellement consulter à la fin de mon article qui se trouve > ici, la dernière photographie que j’y publiais montrant le pont qui enjambe la rivière l’Eysse (sur lequel passe la D337 pour arriver à notre hameau par l’ouest) dévasté par la crue.
Je vous en montre maintenant une autre, prise au même endroit un mois après : si vous aimez le jeu qui consiste à trouver les différences sur deux images presque semblables, vous pourrez vous y livrer… et me faire part de vos résultats…

7 novembre 2024 - pont ouest d'accès à Condas

   En résumé, mis à part le niveau de la rivière, pratiquement rien n’a changé : la circulation est interdite sur la D337, sauf pour les riverains.
Les services de l’équipement ont disposé, en travers de la chaussée des deux côtés du pont, un monticule de terre, pour empêcher que des imprudents ne le veuillent franchir, malgré les barrières et panneaux d’interdiction qui ont été mis en place.
A la rigueur, seuls des cyclistes, à condition de descendre de leur engin et le tenir à la main afin de traverser à pied, peuvent circuler sur cette route de bout en bout.

   L’une des conséquences consiste dans le fait que cette D337, qui n’est déjà pas très passante en temps habituel, n’est utilisée que par les habitants du hameau et leurs visiteurs, ce qui signifie que nous n’entendons qu’assez rarement des bruits de moteur… et nous ne nous en plaignons pas ; tout au contraire !

   L’autre conséquence, c’est que chaque fois que mon papa-moine doit se rendre en direction du village de Borée (ce qui est le cas par exemple le dimanche matin, afin de rouler jusqu’au Puy), il doit compter une dizaine de minutes supplémentaires pour son trajet puisqu’il doit quitter le Mesnil-Marie en prenant la direction de l’est, monter au village et le traverser entièrement, puis rejoindre le lieu-dit « les Quatre Routes » pour s’engager ensuite sur la route de Borée.
Je vous ai matérialisé cela sur la carte ci-dessous. En violet figure l’itinéraire normal (un peu plus de 2 km), et en vert celui qu’il faut utiliser (presque 6 km) jusqu’à ce que les travaux de rétablissement de la circulation par ce pont soient achevés… ce qui ne nous semble pas devoir arriver à brève échéance (et nous le concevons tout-à-fait, et sans nous plaindre, puisque notre hameau demeure accessible, tandis que les services de l’équipement doivent intervenir en de très nombreux endroits du département où les chaussées ont été gravement abîmées et présentent des caractères de plus grande urgence). 

Le détour par le village pour accéder au hameau de Condas

II – L’eau courante au Mesnil-Marie :

   Pour bien comprendre notre situation, il faut se souvenir que lorsque l’association Refuge Notre-Dame de Compassion est devenue propriétaire de cette ancienne manse, il a fallu engager des travaux relativement importants pour avoir l’eau courante dans la maison, puisqu’il n’y avait rien : ni évier, ni sanitaires, ni douche, ni canalisation, ni évacuation des eaux usées… etc.

   Il n’existe pas ici de réseau d’adduction d’eau potable ni de réseau d’assainissement. C’est d’ailleurs le cas de presque tous les hameaux de notre village.
Les habitants des hameaux doivent donc se débrouiller soit avec les sources privées soit avec les antiques droits d’eaux, qui existent depuis plus d’un millénaire, pour avoir de l’eau qui coule au robinet.

   Les aménagements du Mesnil-Marie ont été pensés par mon papa-moine avec les conseils et suggestions des artisans auxquels il a accordé sa confiance.
Mon vénéré prédécesseur, feu le Maître-Chat Lully, avait rendu-compte de ces travaux (par exemple > ici) dans les pages de ce blogue in illo tempore. Il y a aussi, en particulier, un article complet consacré à notre béalière (à commencer par la signification de ce mot) et au fonctionnement de notre installation > ici.

   Frère Maximilien-Marie est très heureux que notre installation pour l’eau courante ne nous rende pas dépendant d’une entreprise nationale ou multinationale, mais continue à profiter d’un système plus que millénaire avec des droits hérités du Moyen-Age !

représentation schématique de l'adduction d'eau du Mesnil-Marie

   Sur le dessin ci-dessus, j’ai schématisé notre installation pour que ce soit le plus clair possible :

- en bas à droite, figuré par un cercle rouge, il y a le puisard, qui a été creusé au confluent de la béalière, qui passe au pied du rocher sur lequel est édifié notre Mesnil-Marie, et du ruisseau qui en longe les terrains (de manière à ce qu’il soit toujours alimenté, soit que le ruisseau soit à sec, soit que la béalière ne soit pas en service) ;
- la création de ce puisard a permis à quatre autres maisons du hameau d’avoir elles aussi une alimentation en eau convenable ;
- l’eau entre dans ce puisard par les côtés : elle est filtrée à la fois par les graviers et sables qui l’entourent, et par les parois perméables spécialement aménagées avec lesquelles il a été construit ;
- dans le fond du puisard, nous avons une pompe immergée, qui envoie l’eau vers notre citerne, enterrée à une quarantaine de mètres de là : la situation de cette citerne a été très précisément calculée, parce que le Mesnil-Marie est construit sur un énorme rocher, et qu’il a fallu utiliser la configuration particulière de celui-ci pour ensuite faire monter les canalisations enterrées jusqu’à la maison, en faisant en sorte que nous n’ayons pas de longues tranchées à creuser dans la roche ;
- à l’intérieur de la citerne se trouve un système de pompe-relais qui fait monter l’eau quelque cinq mètres plus haut et lui donne une pression suffisante aux robinets.

sommet du puisard endommagé lors de l'épisode cévenol

   Sur la photo ci-dessus, qui reprend de manière plus précise l’une de celles que j’avais publiées précédemment (cf. > ici), vous devinez donc, au pied du mur de soutènement de la terrasse Saint Charlemagne, l’arrivée de la béalière qui rejoint le ruisseau qui descend de la montagne. Ce dernier, devenu torrent dévastateur dans la nuit du 16 au 17 octobre dernier, a arraché le sommet du puisard (le cercle bétonné très lourd, au centre duquel se trouve une plaque de fonte, que l’on voit en équilibre au sommet de la petite cascade), l’a retourné comme une vulgaire crêpe, et déplacé d’environ un mètre.
Le puisard, ouvert, s’est alors rempli de plusieurs tonnes de pierres et de sédiments transportés par le ruisseau, ainsi qu’on peut s’en rendre compte sur le cliché suivant, après la décrue.

le puisard après la crue

   J’espère que mes explications sont claires !
Vous comprenez donc que, désormais, notre citerne ne se remplit plus par le moyen du puisard et de la pompe immergée au fond de ce dernier. Nous devons, avec les propriétaires des autres maisons auxquelles il permet d’avoir aussi de l’eau, étudier ce qu’il convient de faire, tout en tenant compte de certains facteurs :

1) on nous prédit à l’avenir des épisodes cévenols plus fréquents et plus violents ;
2) les mêmes causes produisent les mêmes effets : il nous faut donc vraisemblablement améliorer le système existant ;
3) on ne peut envisager aucuns travaux quand le ruisseau coule : or nous sommes entrés dans la saison hivernale qui est habituellement celle des intempéries « ordinaires »… qui font que le ruisseau coule ;
4) nous nous débattons actuellement, maintenant que l’arrêté de reconnaissance de catastrophe naturelle a été publié, pour faire comprendre aux assurances ce que sont ces dégâts que nous avons subis, et devons attendre le passage d’un expert ;
5) nous devons aussi trouver un entrepreneur capable de mener à bien les travaux qui auront été décidés ;
6) et nous devons aussi en plusieurs endroits de son cours, remettre en état notre béalière qui a subi elle aussi quelques dommages…

   En attendant, nous avons mis en place une installation de fortune : en amont dans le cours du ruisseau, nous avons disposé un très long tuyau d’arrosage qui siphonne directement son eau et l’achemine vers notre citerne, ce qui nous permet d’avoir de l’eau aux robinets du Mesnil-Marie ; mais cette eau ne passe plus par les filtres qui entouraient le puisard, ce qui fait que nous devons acheter de l’eau en bouteilles pour la consommation, ou que Frère Maximilien-Marie, lorsqu’il se rend dans quelque lieu de pèlerinage où se trouve une source miraculeuse (comme c’est le cas à La Louvesc avec la source de Saint Régis cf. > ici), s’y rend avec des caisses de bouteilles vides qu’il y remplit…

   Vous en conviendrez sans peine, je pense : c’est vraiment le comble du perfectionnisme religieux que de se faire des soupes et des tisanes à l’eau miraculeuse !!!

Patte de chatTolbiac.

cuisine monastique

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4 Commentaires Commenter.

  1. le 18 novembre 2024 à 9 h 57 min Goës écrit:

    Bon courage !

  2. le 18 novembre 2024 à 8 h 16 min SB écrit:

    Admiration totale devant votre ingéniosité, courage, force, patience (mais au fait, ce sont fruits et dons du Saint-Esprit que je suis en train d’énumérer !)…
    Soyez assurés de nos prières pour les habitants du Refuge, mais aussi pour tous ceux qui sont dans des situations semblables : Notre-Dame du Bon Secours, assistez-les !

  3. le 18 novembre 2024 à 7 h 35 min Thizy écrit:

    Bonjour et bon courage !
    Vous avez du mérite.
    Vivement le printemps !

  4. le 18 novembre 2024 à 6 h 56 min Abbé Jean-Louis D. écrit:

    Merci, cher Prince, pour ce magistral compte-rendu de la situation du Mesnil-Marie.
    Que tous les saints maçons du Ciel et savants taraudeurs vous viennent en aide !

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