2024-254. L’olivier trois fois millénaire de Souk-Ahras que l’on appelle « olivier de Saint Augustin ».
13 novembre,
Anniversaire de la naissance de notre Bienheureux Père Saint Augustin (13 novembre 354) ;
Fête de tous les Saints de l’Ordre de Saint Augustin (cf. > ici).
En complément de notre publication sur la ville de Thagaste où naquit notre Bienheureux Père Saint Augustin le 13 novembre 354, nous voudrions vous présenter un témoin toujours vivant de l’enfance et de la jeunesse du futur évêque d’Hippone, si bien qu’il porte le nom d’ « olivier de Saint Augustin », car en effet il s’agit d’un arbre, d’un olivier.
A une époque, en raison de cette dénomination, certains prétendaient que l’arbre avait été planté par Saint Augustin lui-même.
Il n’en est rien, puisqu’il est beaucoup plus ancien, et nous montrerons plus loin ce que la science contemporaine nous en apprend.
Cet olivier, dit de Saint Augustin, s’élève, majestueux, sur l’un des trois mamelons de la périphérie de l’actuelle ville de Souk-Ahras, qui a succédé à l’antique Thagaste (cf. > ici).
La colline est appelée Sidi Messaoud, du nom d’un marabout du XVIIIème siècle (il est mort en 1770) vénéré comme un saint par les mahométans : son tombeau, érigé en contrebas de l’olivier, et qui était peu à peu tombé en ruines, a été reconstruit par son petit-fils en 1872.
Pendant la période française de ces territoires, l’armée avait aussi érigé sur cette éminence un petit édifice à vocation de poudrière (ainsi qu’il est nommé sur les cartes postales anciennes), toujours debout à notre époque même si son affectation a bien changé depuis.
Cet olivier, avons-nous dit, est très antérieur à Sainte Monique et à Saint Augustin, nous en avons la certitude scientifique.
En effet, en 1953, c’est-à-dire à la veille des célébrations du 1600ème anniversaire de la naissance de notre Bienheureux Père, une expertise dendrochronologique fut réalisée sur cet arbre par le Professeur Douglass dont le laboratoire était situé à Tuscan, en Arizona : cette étude a conclu que l’arbre était alors âgé de plus de 2900 ans !
Plus de 2900 ans, c’est à dire qu’il aurait été planté au Xème siècle avant notre être, à l’époque du Roi David et de son fils le Roi Salomon, et quelque deux-cents ans avant Homère.
Cet arbre avait donc déjà environ treize siècles à la naissance d’Augustin.
On peut penser qu’il est vraisemblable que le jeune Augustin ait joué ou se soit reposé sous son ombre avec ses camarades ; il n’est pas non plus insensé de penser que, après son retour à Thagaste en 388 et avant son départ pour Hippone en 391, le futur saint ait médité ou écrit à l’abri de son feuillage dense…
Olivier dit de Saint Augustin, à Souk-Ahras (état actuel)
Depuis 2005, en collaboration avec la ville d’Ostie (où mourut Sainte Monique et où elle fut ensevelie, avant que sa dépouille ne fût translatée à Rome), le site a été réhabilité et aménagé.
L’ancienne poudrière a été restaurée et transformée en un petit musée où sont exposés des tableaux représentant Saint Augustin, sa sainte mère, Monique, et ses compagnons.
De nos jours, des responsables locaux de la culture, réclament une classification de l’arbre – qui est l’un des emblèmes de Souk-Ahras – et du site comme « patrimoine national » ; certains voudraient même qu’il soit reconnu « monument historique de l’humanité ».
Arbre emblématique des pourtours de la Méditerranée, l’olivier est investi d’un symbolisme biblique très riche, depuis la fin du Déluge. Son huile, qui fut utilisée pour le sacre des Rois d’Israël, est aussi élevée par le Christ Notre-Seigneur, unique Sauveur et fondateur de l’Eglise, à l’état de matière noble pour la confection des Saintes Huiles et du Saint-Chrême, qui servent au saint Baptême, à la Confirmation, à l’ordination des prêtres et à la consécration des évêques, au Sacre des Rois, à l’extrême-onction, à la dédicace des autels et des églises… etc.
Il est heureux que, au lieu où s’éleva jadis la cité de Thagaste, ce soit à un olivier trois fois millénaire que soient de nos jours associés le souvenir et le nom de notre glorieux Père Saint Augustin.
Frère Maximilien-Marie du Sacré-Cœur.
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Bienheureux d’apprendre cette page d’histoire !
Tout cela était connu, mais peu le savaient…
Merci à ce savant Blogue de nous avoir fait connaître ce lieu et cet arbre si honorable, témoin de cet immense Saint Augustin dont l’histoire s’inscrit à l’ombre de cet arbre.