2024-250. Où l’on apporte, une fois de plus, l’exemple du vandalisme postconciliaire, manifestation claire d’une volonté de détruire le catholicisme par l’éradication de sa Tradition.
11 novembre 2024,
Fête de Saint Martin de Tours (cf. > ici et > ici) ;
Mémoire de Saint Théodore Studite, abbé et confesseur ;
Mémoire de Saint Menne, soldat martyr.
Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,
Il y a quelques semaines de cela, Frère Maximilien-Marie a été sollicité pour chanter la Messe des morts aux funérailles d’une personne de nos connaissances : permettez-moi de ne pas vous donner davantage de détails à ce sujet.
Et, par le même souci d’une certaine discrétion, acceptez aussi, je vous en prie, que je ne précise pas non plus le nom du village dans l’église duquel fut célébrée cette Messe de Requiem, église de la paroisse territoriale du défunt.
Je vous montre seulement ci-dessus, deux anciens clichés cette église : une assez grande église néogothique de la fin du XIXème siècle, qui n’est sans doute pas un édifice exceptionnel, mais dont l’architecte avait fait un bâtiment cohérent, avec une réelle unité de style. En outre, un édifice parfaitement adapté à la célébration de la Sainte Messe catholique.
Et voici, maintenant, l’intérieur de cette même église après les aménagements rendus prétendument nécessaires pour la liturgie réformée postconciliaire :
Non, vous ne rêvez pas : point n’est besoin de vous pincer pour vous en assurer : il s’agit bien du même sanctuaire que sur la photographie précédente (sur laquelle les stalles n’existaient pas encore).
Le maître-autel, sur les trois degrés qui le surélevaient, ainsi que la table de communion ont disparu : les autels latéraux de la Sainte Vierge – dans le tabernacle duquel a été mise de côté (c’est bien le cas de le dire) la Sainte Réserve – et de Saint Joseph, subsistent pour témoigner de l’état antérieur du sanctuaire « nioulouque » qui semble avoir été inspiré par l’intérieur d’un temple huguenot.
Maintenant, si vous le voulez bien, aprochons-nous pour voir de plus près cet « autel face au peuple ». Frère Maximilien-Marie en a pris plusieurs photographies afin que l’on se rende bien compte…
Je ne vous cache pas que, lorsque mon papa-moine m’a montré ces photos, je me suis spontanément demandé si l’on n’avait pas utilisé une planche de surf avec quille qui aurait été posée à l’envers…
Mais j’ai dû me rendre à l’évidence : ce que j’avais pris de loin pour une quille est la partie supérieur de l’espèce de pyramide inégale (en granit poli ou en marbre, je ne sais) qui sert de pied à cet « autel » en empalant en quelque sorte la partie horizontale en bois verni, dans laquelle ne se trouve pas de pierre sacrée.
Et cette pointe de pyramide a été conçue comme système de camouflage de l’incontournable micro du « gentil animateur » d’assemblée, fonction à laquelle est bien souvent réduit le prêtre célébrant la liturgie réformée.
C’est terriblement éloquent : la pierre sacrée qui est requise pour la célébration du Saint-Sacrifice de la Messe catholique, a cédé la place à cette pointe de pyramide avec laquelle trône l’instrument par excellence de la logorrhée et des chansonnettes !
Est-il, en outre, besoin d’insister sur le symbole de la pyramide tel qu’il se trouve sur le dollar ? Le pied pyramidal de cet « autel » dont la « planche » sépare le sommet de la base n’évoque-t-il pas ceci ?
Une semblable pyramide se retrouve sur le côté gauche du sanctuaire, pour servir de pupitre à « l’animateur », tandis que l’ambon du célébrant, au côté droit, pointe deux espèces de « cornes » qui ne m’inspirent rien de très spirituel.
Vraiment, en observant tout cela, je ne peux m’empêcher de me demander ce que les commanditaires, la « Commission diocésaine d’art sacré » (sic), et les concepteurs d’un tel décor ont dans la tête.
Il me semble évident que ces modifications illustrent un changement radical de la théologie, manifestent un véritable reniement de la doctrine traditionnelle concernant la Messe, et indiquent une volonté idéologique d’éradiquer la Tradition catholique.
Je me permets ici de vous renvoyer à la bande dessinée et aux commentaires qu’avait publiés sur ce sujet mon prédécesseur feu le Maître-Chat Lully > ici.
Pour terminer, je dois tout de même vous monter de quelle manière Monsieur l’Abbé et Frère Maximilien-Marie ont dû recatholiciser ce sanctuaire saccagé pour pouvoir y assurer une célébration convenable de la Sainte Messe traditionnelle :
Ils avaient heureusement tout prévu : antependium, pierre sacrée, nappes, croix (avec un socle pour la surélever), chandeliers et cierges, canons d’autel, pupitre et missel, ornements sacerdotaux, vases sacrés, vin et eau, pains d’autel, burettes et leur plateau, clochette, plateau de communion, drap mortuaire… etc. sans compter l’indispensable boite d’épingles pour assurer la bonne tenue de l’habillement de l’autel.
Ce ne leur fut pas très facile, en effet, en raison du sommet émergent de la pyramide et du bord courbé de la « planche de surf », de bien faire tenir l’antependium et les nappes, et de disposer au final d’un espace suffisant pour le corporal. Mais ils y sont arrivés !
La conclusion qui s’impose pour moi, c’est qu’il faut dire, redire, et insister « à temps et à contretemps », pour affirmer que le saccage de nos églises est bien le signe que la réforme liturgique postconciliaire était une révolution.
Une révolution dont les vandalismes confinant au sacrilège, dans l’esthétique et l’aménagement des lieux de culte, manifeste clairement une volonté d’empêcher tout « retour en arrière » ; une révolution mue par le dessein de rompre radicalement avec la Tradition, dans sa liturgie et dans sa doctrine - « lex orandi, lex credendi » -, afin de l’éradiquer. Mais vouloir rompre avec la Tradition et l’éradiquer, n’est pas autre chose que vouloir détruire le catholicisme.
Tolbiac.
Vous pouvez laisser une réponse.
J’ai cru, lors de la première photo, y voir une pointe de faux qui traversait la planche, un peu comme une attaque à la sainte Eucharistie!
Mais où vont ils chercher toute cette laideur ?! Dans les loges?
Tout est dit.
En souhaitant que les catholiques de notre pays, en voyant ce document, comprennent qu’il faut revenir à la tradition, bien sûr en religion mais également dans les arts.
Y a-t-il eu une réaction des paroissiens de cette malheureuse église ? ou un silence assourdissant ?
Ils ne sont forts que parce que nous sommes lâches….
En résumé, vouloir rompre avec la Tradition et l’éradiquer n’est pas autre chose que vouloir détruire le catholicisme.
Tout est dit.
Que cela est triste !
Mais avez-vous vu le prochain « autel » de ND de Paris : il me semble ressembler au bureau d’une Société de moins en moins « discrète ».
Hélas, ce modernisme n’en est pas à son seul crime! Il a dévasté nos humbles églises de campagne, opérant un retour sacrilège à l’encontre de l’œuvre de Saint Martin en brisant le patrimoine catholique et le remplaçant par des « œuvres » néo-païennes dans l’esprit de leurs inventeurs et réalisateurs, soi-disant « artistes », avec ou sans intention de fond du clergé. Et le mal a été fait!
Ce que m’inspire cet autel : un triangle le transperce comme la lance du soldat romain, au Calvaire, obligé d’obéir aux ordres. Achever l’Eglise.