2024-246. De la Bienheureuse Marguerite de Lorraine-Vaudémont, arrière-grand-mère d’Henri IV le Grand.
3 novembre,
Fête de la Bienheureuse Marguerite de Lorraine-Vaudémont, veuve et clarisse ;
Au diocèse de Viviers, la fête de tous les Saints du diocèse ;
Mémoire du 3ème jour dans l’octave de tous les Saints ;
Anniversaire de la victoire de Mentana (3 novembre 1867).
Marguerite de Lorraine-Vaudémont était la fille de Yolande d’Anjou (1428-1483), elle-même fille de René 1er d’Anjou, surnommé « le Bon Roi René » (1409-1480), et du dernier comte de Vaudémont Ferri II (vers 1417-1470).
Elle était en particulier la sœur du duc René II de Lorraine (1451-1508), qui sera le vainqueur du duc de Bourgogne Charles le Téméraire en 1477.
Treizième et dernière de la fratrie, Marguerite est née en 1463 au château de Vaudémont. Elevée à la cour de Lorraine jusqu’à l’âge de 7 ans, c’est-à-dire jusqu’à la mort de son père, elle achèvera son éducation auprès de son grand-père maternel, « le Bon Roi René », jusqu’à la mort de ce dernier (1480), à la cour d’Aix-en-Provence.
Auprès de René 1er d’Anjou, homme de grande culture et mécène, elle ne baigne pas seulement dans une ambiance de raffinement intellectuel, mais elle découvre aussi la spiritualité franciscaine, qui va devenir l’axe principal autour duquel sa vie intérieure va désormais tourner.
Après la mort du « Bon Roi René », Marguerite revient en Lorraine. Le 14 mai 1488, à Toul, elle épouse René de Valois, duc d’Alençon, de neuf ans son aîné. Marguerite est alors âgée de 25 ans, âge presque anormalement tardif pour l’époque. Ce mariage a été voulu et arrangé par son frère le duc René II de Lorraine.
Un fils aîné, nommé Charles, né en 1489, et deux filles, Françoise, née en 1490, et Anne, née en 1492, forment la descendance de René d’Alençon et Marguerite de Lorraine-Vaudémont :
- Charles IV d’Alençon, épousera Marguerite d’Angoulême (1492-1525), sœur aînée du futur Roi de France François 1er : cette union fut sans postérité et la veuve de Charles, épousera en secondes noces, en 1527, Henri II de Navarre : ils sont les parents de Jeanne d’Albret, qui sera la mère d’Henri III de Navarre qui est aussi Henri IV de France.
- Françoise d’Alençon, épousera à 15 ans (1505) François II de Longueville qui mourut en 1512 ; elle épousera alors en secondes noces, en 1513, Charles IV de Bourbon-Vendôme (1489-1537) et de cette union naîtra Antoine de Bourbon-Vendôme (1518-1562), qui sera le père de notre futur Roi Henri IV de France (cf. > ici).
- Anne d’Alençon, dame de La Guerche, qui épousera en 1508 le marquis Guillaume IX de Montferrat.
On le voit : la bru de Marguerite, par son second mariage, et la fille de Marguerite, elle aussi par son second mariage, sont les deux grands-mères de notre « Bon Roi Henri ».
C’est l’année même de la naissance de sa dernière fille, Anne, que le duc René d’Alençon mourut, le jour de la Toussaint (1er novembre 1492), âgé de 38 ans seulement.
Statue de la Bienheureuse Marguerite de Lorraine,
disposée dans le tronc d’un arbre creux, près de la basilique de Notre-Dame de Sion
(sur la colline de Sion-Vaudémont)
Veuve à 29 ans, Marguerite prit en main les affaires du duché de son défunt mari, gouvernant avec efficacité (elle mena une politique de rigueur budgétaire pour remettre les finances du duché en état), fermeté, justice et charité.
Educatrice incomparable pour ses enfants (elle dut se battre pour en conserver la tutelle), généreuse bienfaitrice sensible à toutes les misères, elle est bientôt surnommée « la sainte duchesse ». Elle fonda les monastères des Clarisses à Alençon et Argentan.
En 1518, âgée de 55 ans, ayant remis le gouvernement du duché à son fils Charles, Marguerite de Lorraine se retira chez les clarisses d’Argentan, où, après son année de noviciat, elle prononça ses vœux, ne se préoccupant plus désormais que de servir Dieu dans l’humilité.
Elle s’éteignit doucement le 2 novembre 1521 en murmurant : « Entre Vos mains, Seigneur, je remets mon esprit ». Elle avait 58 ans.
Son corps exposé répandait une odeur suave et merveilleuse, tandis que son visage rayonnait d’une ravissante beauté. On nota dès lors de nombreux miracles auprès de sa tombe qui continua à exhaler des odeurs célestes pendant plus de deux siècles et demi.
En 1793, les « patriotes » violèrent sa tombe et profanèrent son corps, qui était demeuré intact, puis le jetèrent dans une fosse commune. En revanche – Dieu merci ! – le reliquaire de vermeil, en forme de cœur, qui renfermait son cœur, échappa aux pillages et profanations et il est parvenu jusqu’à nous.
Le 20 mars 1921, elle fut béatifiée par le pape Benoît XV. Elle est invoquée comme l’une des protectrices des familles, et aussi comme l’une des saintes patronnes des dentellières, car c’est à elle que l’on doit la création du fameux point d’Alençon (et le couvent des Clarisses de cette ville conserve deux superbes pièces de broderie de sa main).
Les Clarisses, ainsi que les diocèses lorrains de Nancy, Toul et Verdun célèbrent sa fête le 3 novembre.
Reliquaire du cœur de la Bienheureuse Marguerite de Lorraine
(conservé dans l’église Saint-Germain d’Argentan)
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Cet été, j’ai remplacé Monsieur l’Aumônier des Bénédictines d’Argentan durant son congé, et j’ai visité l’église de Saint Germain… mais j’ignorais la vie de la Bienheureuse Marguerite de Lorraine-Vaudémont : Je suis « passé à côté » sans m’en préoccuper ! Quel regret après avoir connu sa vie.
Là encore est la richesse de ce Blog si précieux pour connaître les fruits de tant de Saints et Bienheureuses qui marquèrent l’emprunte du Christ et enrichirent l’Eglise de France et son Histoire.