2024-237. Des Saints de la Maison Royale descendant de Sa Majesté le Roi Louis XV.

25 octobre,
Fête de Saint Front de Périgueux (cf. > ici) ;
Au diocèse de Viviers, fête de Saint Agrève, évêque et martyr ;
Mémoire des Saints Chrysanthe et Darie, époux martyrs ;
Anniversaire de la victoire de Charles Martel à Poitiers (25 octobre 732) ;
Anniversaire du Sacre de SMTC le Roi Louis XV (25 octobre 1722).

       Le 25 octobre est l’anniversaire du Sacre de Sa Majesté le Roi Louis XV (dimanche 25 octobre 1722).
En l’année 2024, plusieurs conférences données à l’occasion du pèlerinage annuel de la Confrérie Royale au Puy-en-Velay, ont permis aux participants d’approfondir leur connaissance de la personne de ce très grand Roi, dont on célébrait le deux-cent-cinquantième anniversaire de la mort (10 mai 1774), et de sa pensée politique.
En sus, l’un des prêtres qui participait au pèlerinage a, dans l’une de ses prédications, dressé une sorte de tableau synthétique des saints de la Maison Royale descendant de Louis XV. En voici le texte ci-dessous. 

Pierre Subleyras - Sacre de Louis XV

Pierre Subleyras (1699-1749) : le Sacre de Louis XV (25 octobre 1722)

frise lys

Des Saints de la Maison Royale descendant de Louis XV

« Le Roi tout à Dieu ! », disait la Vénérable Louise de France. 

Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit.

+

       Il y a toujours eu dans la Maison Royale de France des saints, canonisés ou non, et des personnes de grandes vertus chrétiennes. La famille de Louis XV ne fait pas exception.

   Son épouse, la reine Marie Leczinska de Pologne, fut un modèle de vertus à la Cour de France. Elle disait : « La miséricorde des Rois est de rendre la justice, et la justice des Reines c’est d’exercer la miséricorde ». Ses aumônes étaient innombrables, et Louis XV comblait les dettes qu’elle faisait parfois dans cet usage. Elle expira doucement en 1768, son chapelet à la main. Elle fut beaucoup regrettée du peuple, et sa mémoire est en odeur de sainteté.

La descendance de Louis XV

   Les filles de Louis XV furent des princesses pieuses et vertueuses. L’aînée, Madame Elisabeth, duchesse de Parme, était une femme de tête qui s’occupa avec dévouement, grâce à ses liens avec son père, des affaires de son mari et de l’éducation de ses enfants, avant de mourir de la petite vérole à Versailles en 1759.
La seconde et jumelle, Madame Henriette, souffrait des poumons et crachait du sang, sans vouloir le montrer. Elle offrait à Dieu ses douleurs pour la conversion du Roi son père, pour le ménage du Dauphin son frère (qui était trop marqué par le regret de sa première épouse) et pour la vocation de sa sœur Louise, trois choses qu’elle obtint effectivement du Ciel. Sa sœur Louise dira plus tard : « J’avais dans Henriette un beau modèle. Elle vivait comme une sainte ». Elle mourut de phtisie dans cette offrande de sa vie en 1752 en odeur de sainteté.
La quatrième, Madame Adélaïde, avait songé à entrer au Carmel, et montrait l’exemple des vertus chrétiennes. Elle soigna son père mourant au risque de sa vie, et mourut pauvrement en exil en 1800 pour avoir voulu assister librement à la Messe d’un prêtre catholique.
La cinquième, Madame Victoire, bonne et pieuse, suivait l’exemple de sa sœur Adélaïde. Elle aussi soigna son père au risque de sa vie, et mourut pauvrement en exil en 1799 par fidélité à la Messe catholique.
La sixième, Madame Sophie, pieuse et humble, suivait l’exemple de ses deux sœurs. Elle soigna son père au risque de sa vie, et mourut discrètement en 1782.
La huitième, Madame Louise (cf. > ici), vécut discrètement à la Cour les austérités du Carmel, avant d’y entrer avec la permission de son père : « Moi carmélite, et le roi tout à Dieu ! ». Son entrée au Carmel provoqua une recrudescence de vocations féminines et l’admiration des princes de l’Europe, même protestants, malgré les sarcasmes des prétendus philosophes. Elle mourut au Carmel en odeur de sainteté en 1787, et son intercession n’était plus là au début de la révolution. Elle fut déclarée vénérable en 1873.

Vénérable Mère Thérèse de Saint-Augustin - gravure avec signature

   Leur frère le Dauphin Louis IX se préparait pieusement à son métier de Roi, et s’attachait beaucoup, avec son épouse la Dauphine Marie Josèphe de Saxe, à une bonne éducation de ses enfants. A son lit de mort le Roi Louis XV lui dit : « Hélas ! mon fils, je ne sais si je pleure de douleur de votre état ou de joie de votre résignation ». Et il répondit : « A la bonne heure ! que ce soit de joie, car c’en est une véritable pour moi de ne point vieillir en ce monde ». Le Dauphin mourut de phtisie en odeur de sainteté en 1765, regretté de tous. Et la Dauphine, n’attendant que de le retrouver, mourur à son tout de la phtisie qu’elle avait contractée au chevet de son époux, en odeur de sainteté en  1767.

   De leurs enfants, l’aîné, le Duc de Bourgogne, pieux enfant, supporta sans rien dire les souffrances d’une fracture de la hanche, et quand il en parla, la gangrène s’y était mise. Il mourut héroïquement à 9 ans en 1761.

   Le troisième fils, le Duc de Berry, devenu le Roi Louis XVI, gouverna avec application et piété. Il voulait résister à la révolution par fidélité aux serments de son Sacre, mais, hésitant dans ses démarches, il fut vite débordé par une entreprise diabolique. Il fut renversé et tué pour son attachement à l’Eglise catholique en 1793, et proclamé martyr par le Pape Pie VI peu après, ce qui lui donne droit au titre de vénérable.
Son épouse, la reine Marie-Antoinette de Lorraine d’Autriche, l’épaula de son mieux pendant la révolution, et mourut en martyre, après avoir reçu les sacrements clandestinement de prêtres catholiques.

   Louis XVI à sa mort avait dit : « Je pardonne aux auteurs de ma mort ». Son fils Louis XVII dit à son tout à son bourreau de gardien : « Je vous pardonnerai ». Il mourut de ses mauvais traitements en martyr en 1795.
Sa sœur, Marie-Thérèse-Charlotte, seule survivante du temple, dont elle porta l’affreux souvenir toute sa vie, pardonna toute sa vie aux bourreaux de ses parents, et mourut Reine de France par son mariage avec son cousin, une nouvelle fois en exil, en 1851 (cf. > ici).

Antoine-Jean-Baptiste Thomas - la famille royale autour de Louis XVIII en 1823

Antoine Jean-Baptiste Thomas (1791-1834) :
la Famille Royale autour de Louis XVIII (1823).

On reconnaît, 1) à gauche : la Duchesse d’Angoulême, Marie-Thérèse de France,
avec son époux Louis-Antoine d’Artois Duc d’Angoulême, futur Louis XIX ;
2) au centre, assis : S.M. le Roi Louis XVIII ;
et debout derrière lui, Charles-Philippe de France Comte d’Artois, 
futur Charles X,
portant dans ses bras Henri-Dieudonné Duc de Bordeaux, futur Henri V ;
3) à droite : Marie-Caroline de Bourbon-Siciles, Duchesse de Berry, avec sa fille aînée,
Louise Marie Thérèse d’Artois, « Mademoiselle », future épouse de Charles III de Parme.

   Le quatrième fils du Dauphin, le Comte de Provence, devenu le Roi Louis XVIII, garda toujours dans la durée de son exil confiance en la divine Providence, et mourut pieusement à Paris en 1824 (cf. > ici et suivants).

   Le cinquième fils, le Comte d’Artois, devenu le Roi Charles X, après une jeunesse dissipée, se convertit sincèrement, et sa piété lui sera reprochée ar les libéraux. Il mourut en exil, en pardonnant à ses ennemis, en 1836.
Son fils aîné, le Duc d’Angoulême, devenu en exil le Roi Louis XIX, supporta ses malheurs avec beaucoup de piété, et mourut en exil en 1844.
Le fils puiné, le Duc de Berry, ayant lui aussi une jeunesse un peu dissipée, mourut très pieusement en demandant la grâce de son assassin en 1820 (cf. > ici).
Son fils, le Duc de Bordeaux, devenu le Roi Henri V, assuma avec beaucoup d’abnégation le rôle de Roi en exil, et mourut en odeur de sainteté, probablement empoisonné par les francs-maçons, en 1883.

   La fille aînée du Dauphin Louis IX, Madame Clotilde, devint Reine de Sardaigne, et soutint avec beaucoup de piété et de courage son époux dans les malheurs de la révolution, avant de mourir en exil à Naples en odeur de sainteté en 1802 (cf. > ici). Elle fut déclarée vénérable en 1808, et ses vertus proclamées héroïques en 1983.
La fille puinée, Madame Elisabeth, songea à entrer au Carmel, mais resta dans le monde pour soutenir son frère Louis XVI. A Paris sa charité la faisait surnommer « la Sainte Geneviève des Tuileries ». Elle mourut en martyre en 1794. Son procès en béatification, introduit en 1929, a repris en 2008 (cf. > ici).

   Invoquons la Très Sainte Vierge pour le Royaume de France selon les termes de Bossuet : « Qu’elle se rende l’avocate, auprès de Dieu, de l’Eglise qui la réclame, et qu’elle détourne les malheurs qui menacent la Chrétienté. Qu’elle protège du plus haut des cieux ce Royaume très-chrétien, qu’un Roi juste et pieux lui a consacré ». 

Ainsi soit-il !

Abbé Gabriel Equin +

armes de France et Navarre dessinées pour le Sacre de Charles X

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1 Commentaire Commenter.

  1. le 25 octobre 2024 à 16 h 15 min Goës écrit:

    Que dire devant toute cette souffrance ?
    Pour nous il se prépare bien d’autres choses dans l’organisation du monde, et dont les jeunes générations auront à supporter les conséquences…
    Je leur souhaite bon courage.

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