2024-236. Saint Front, apôtre et premier évêque du Périgord.
25 octobre,
Fête de Saint Front, de l’Ordre du Carmel, premier évêque de Périgueux.
Le texte qui suit constitue la lettre mensuelle adressée aux membres et amis de la Confrérie Royale le 25 octobre 2024. Vous y trouverez le résumé de toutes les antiques traditions concernant la vie, l’apostolat et les exemples de Saint Front, l’un des 72 Disciples de Notre-Seigneur, particulièrement attaché à Saint Pierre qui l’envoya dans les Gaules.
I – Le Saint.
Saint Front, de la tribu de Juda, après avoir été soldat d’Hérode, reçut le baptême de Saint Jean (cf. Luc III, 14), et décida alors de devenir ermite du Mont Carmel.
Il reçut le baptême chrétien de Saint Pierre, devint l’un des 72 Disciples, servit avec Saint Georges Notre-Seigneur et les Apôtres à la Dernière Cène et y communia, puis reçut le Saint-Esprit à la Pentecôte.
Ensuite il s’attacha à Saint Pierre, qu’il accompagna jusqu’à Rome le 18 janvier 43. Le 2 mai 44, il fut sacré par Saint Pierre, destiné aux Pétrocores [note : les Pétrocores sont les membres de la tribu gauloise qui occupait le Périgord], et partit avec Saint Georges, destiné aux Vellaves [note : les Vellaves sont les membres de la tribu gauloise qui occupait le Velay].
Hélas ! Ce dernier mourut à Bolsène. Revenu en pleurs à Rome, il reçut de Saint Pierre sa crosse, ou bâton pastoral avec charge d’en ressusciter le défunt. Ce qui eut lieu le 10 mai, date où Bolsène fête la Résurrection de Saint Georges (la moitié supérieure, conservée à Périgueux, fut détruite par les huguenots, et la moitié inférieure, conservée à Saint-Paulien, est aujourd’hui au Puy chez les Sœurs de l’Enfant Jésus) [note : voir l’article sur Saint Georges et ce bâton miraculeux, publié > ici].
Au Puy, vitrine dans laquelle est exposé la moitié subsistante du bâton miraculeux
donné par Saint Pierre à Saint Front qui ressuscita Saint Georges avec.
Tous deux traversèrent l’Italie et la Gaule. A Annecy ils fondèrent l’église, future collégiale, Notre-Dame de Liesse, et arrivèrent en Velay, où Saint Front baptisa notamment une femme de Villa (au territoire d’Espaly). Celle-ci eut une apparition de la Sainte Vierge sur le Mont Anis au Puy le 11 juillet 45 ; et Saint Front constata avec Saint Georges la guérison de cette femme et la tombée de la neige en plein été.
Puis il continua jusqu’en Périgord, arriva à Vésone (aujourd’hui Périgueux), où il construisit la cathédrale Saint-Etienne, prêcha dans tout le Périgord, et se retira dans un oratoire dédié à Notre-Dame au Puy-Saint-Front.
Sainte Madeleine vint le trouver à Moulin-Neuf pour lui délivrer un message du Ciel (sans doute sa seule sortie de la Sainte-Baume). Le contenu du message resta le secret des deux Saints.
Chassé un temps par le gouverneur, Saint Front parcourut une bonne partie de la Gaule, et, avec Saint Georges, lui aussi chassé, visita en 66 Sainte Marthe à Tarascon, qu’il avait bien connue en Palestine. Il participa alors avec d’autres évêques à la bénédiction de l’église et du cimetière des Alyscamps en Arles, où la Sainte Vierge était apparue.
Arles : les Alyscamps (état actuel)
A son départ vers janvier 67, Sainte Marthe se confessa à lui, lui annonça sa mort l’année suivante, et lui demanda d’être présent à ses funérailles.
Ils allèrent alors visiter Saint Saturnin à Toulouse, mais en fait il venait d’être martyrisé le 29 novembre 66. Et tous les deux rentrèrent chacun chez soi.
Il eut alors le bonheur de convertir le gouverneur. Ayant la vision du martyre de Saint Pierre le 29 juin 67, il lui dédia l’église de Saint-Pierre-Laneys.
Et de fait l’année suivante, le dimanche 31 juillet 68, pendant la grand’messe à Périgueux, alors que le diacre s’apprêtait à lui demander sa bénédiction pour l’Evangile, Saint Front fut appelé par Notre-Seigneur « Allons aux funérailles de notre sœur Marthe », décédée le vendredi 29.
Les Tarasconnais reconnurent Saint Front ; Notre-Seigneur prit la tête de Sainte Marthe, et Saint Front les pieds, et ils l’inhumèrent.
Revenu à lui à Périgueux devant le diacre qui s’étonnait de sa léthargie, il raconta tout cela aux Périgourdins et envoya chercher ses gants et son anneau qu’il avait oubliés. Les Tarasconnais gardèrent un gant en mémoire du miracle.
Il poursuivit son apostolat et chassa un dragon, le Coulobre, à Lalinde ; il alla même en Espagne jusqu’à Valence.
Puis il mourut saintement le dimanche 25 octobre 72, comme annoncé. Saint Georges, averti ce jour-là pendant sa messe par une vision de sa mort, vint aux funérailles en l’oratoire Notre-Dame, aujourd’hui cathédrale Saint-Front (où la vie et la bilocation de Saint Front sont représentées, ainsi qu’en la collégiale Sainte-Marthe de Tarascon).
Plusieurs lieux d’Italie et de France portent son nom en mémoire de son passage.
Saint Front met en fuite le Coulobre de Lalinde
II – Son enseignement.
Que nous enseigne Saint Front ?
D’abord à être bien fidèles à notre devoir d’état malgré les difficultés, devoir de père, mère, fils ou fille, maître ou élève, patron ou employé, sujet, chrétien, etc., comme lui-même fut bon fils, soldat, ermite, chrétien, évêque. C’est avec la prière le principal moyen de notre sanctification et le principal moyen de relever la France.
Ensuite à avoir une grande confiance en la Providence, même si la société va mal, comme lui-même chassé par le gouverneur n’en continua pas moins son apostolat et au retour convertit le gouverneur. La France reviendra à son Dieu et à son Roi quand ce sera le moment voulu par Dieu et peut-être hâté par nos mérites (cf. Henri V et Saint Pie X). Prions Saint Front, qui fut présent à la Dernière Cène, d’obtenir réparation et pardon pour les blasphèmes contre cette dernière. Et prions la Reine Martyre qu’elle pardonne l’impiété accomplie contre elle.
Puis à être bien dévots au saint scapulaire de Notre-Dame du Mont Carmel : à l’époque de Saint Front le scapulaire n’existait pas encore, mais Notre-Dame protégeait déjà son Ordre. Ce fut le premier carme qui mit les pieds dans le futur Royaume de France et pria Notre-Dame du Puy le jour même de sa première apparition, le 11 juillet 45. Faisons-nous imposer le scapulaire, pour nous inciter à nous sanctifier sous la protection de notre Mère ; continuons cette longue tradition du pèlerinage ponot et demandons instamment à Notre-Dame du Puy notre sanctification et celle du saint Royaume de France, entrons pour nous y aider dans la Confrérie de la Reine du Puy.
Demandons à Notre-Dame de reverser une partie des fruits de nos mérites au Prince, à la Princesse et à la famille Royale (et ce d’autant plus si nous avons fait la consécration du Saint esclavage à Marie selon Saint Louis-Marie Grignion de Montfort ou si nous avons fait le vœu de consécration à la Couronne de France dans la Confrérie Royale). Leur tâche est plus lourde que la nôtre, il est normal que filialement nous les aidions ainsi, et la Sainte Vierge, Reine de France, ne saurait refuser une telle prière.
En 1429 tout le Royaume priait, à commencer par le Roi Charles VII ; et sur la demande de Notre-Dame du Puy en vue de son jubilé, Dieu envoya Saint Michel à Sainte Jeanne d’Arc.
« Seigneur, sauvez le Roi. Et exaucez-nous au jour où nous Vous invoquerons ».
(Ps. XIX, 10)
Abbé Gabriel Equin +
Périgueux : la cathédrale Saint-Front avec ses cinq coupoles
qui ont inspiré l’architecture de la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre
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Seigneur, sauvez le Roi !