2024-208. Auteur, date de composition et vérité historique de l’Evangile selon Matthieu.
21 septembre,
Fête de Saint Matthieu, apôtre et évangéliste ;
Commémoraison du 7ème jour dans l’octave des Sept-Douleurs ;
2ème jour de la neuvaine à Saint Michel (cf. > ici).
Michelangelo Merisi da Caravaggio, dit Le Caravage (1571-1610) :
l’inspiration de Saint Matthieu, plus souvent appelée Saint Matthieu et l’ange (1602)
[chapelle Contarelli, à Saint-Louis-des-Français, Rome]
La Commissio Pontificia de Re Biblica (littéralement « Commission pontificale pour les affaires bibliques ») a été instituée le 30 octobre 1902 par le pape Léon XIII avec un triple objectif :
- 1) promouvoir les études bibliques parmi les catholiques ;
- 2) s’opposer par des moyens scientifiques aux « opinions erronées » concernant les études bibliques (en particulier en rappelant ce qui est conforme à la Tradition contre les dérives modernistes) ;
- 3) approfondir les « questions débattues » et les problèmes suscités par l’exégèse contemporaine, de manière à pouvoir conseiller le Magistère ecclésiastique dans ses décisions.
Un assez grand nombre de décrets fut publié pendant la période la plus active de la lutte contre le modernisme, sous le pontificat de Saint Pie X (15 décrets). Ils sont moins fréquents sous les trois pontificats suivants (2 décrets sous Benoît XV ; 3 sous Pie XI ; 9 sous Pie XII).
De manière habituelle les décrets portés par la « Commission pontificale pour les affaires bibliques » se présentent sous forment de longues questions, détaillant une problématique, à laquelle est ensuite donnée une réponse consistant seulement en un « oui » ou un « non », permettant donc clairement de savoir ce qu’il est permis de croire et d’enseigner, ou pas.
Après le second concile du Vatican, la Commission a été « réformée » par Paul VI, en 1971, rebaptisée « Commission biblique pontificale » (Pontificia Commissio Biblica), et – qui s’en étonnera ? – la lutte contre le modernisme n’est plus sa priorité ; ses travaux sont menés selon « une approche différente » à propos de laquelle nous n’épiloguerons pas ici…
Retenons en revanche que dans les importants décrets promulgués sous le pontificat de Saint Pie X – authentiques vecteurs de la Tradition -, il s’en trouve un, publié le 9 juin 1911 avec l’autorité du Magistère ordinaire du pape Saint Pie X, qui concerne l’Evangile selon Saint Matthieu ; décret qui rappelle donc avec fermeté ce qu’un catholique doit croire et transmettre au sujet du premier Evangile.
Ces réponses sont bien loin de ce que certains « ouvrages catéchétiques » français et certains cours de facultés dites catholiques ou de séminaires ont voulu inculquer depuis les « années soixante » du précédent siècle.
Sur l’Evangile selon Saint Matthieu :
Question 1 :
Compte tenu de l’accord universel et constant de toute l’Église depuis les premiers siècles que manifestent clairement les témoignages explicites des Pères, les titres des manuscrits des Evangiles, les versions les plus anciennes des Saintes Ecritures, les catalogues transmis par les saints Pères, les écrivains ecclésiastiques, les souverains pontifes et les conciles, et enfin l’usage liturgique de l’Eglise orientale et occidentale, peut-on et doit-on affirmer comme certain que Matthieu, l’apôtre du Christ, est réellement l’auteur de l’Evangile publié sous son nom ?
Réponse : Oui.
Question 2 :
Faut-il considérer comme suffisamment fondée par la voix de la Tradition l’opinion selon laquelle Matthieu a précédé dans sa rédaction les autres Evangélistes et qu’il a composé le premier Evangile dans la langue maternelle alors utilisée par les Juifs de Palestine à qui cette œuvre était destinée ?
Réponse : Oui pour les deux parties.
Question 3 :
Est-il possible de déplacer la rédaction de ce texte original au delà de l’époque de la destruction de Jérusalem, de sorte que les prédictions qu’on y lit au sujet de cette destruction auraient été écrites après l’événement ; ou le témoignage d’Irénée qu’on a coutume d’alléguer, et dont l’interprétation est incertaine et controversée, doit-il être considéré comme ayant un poids tel qu’il oblige à rejeter l’opinion de ceux qui estiment qu’il est davantage conforme à la Tradition que cette rédaction soit intervenue avant même la venue de Paul dans la ville ?
Réponse : Non pour les deux parties.
Question 4 :
Peut-on soutenir au moins comme probable l’opinion de certains modernes selon lesquels Matthieu n’aurait pas été composé, au sens propre et restreint du terme, l’Evangile tel qu’il nous est transmis, mais seulement une collection de dits et de paroles du Christ qu’un autre auteur, anonyme, dont ils font le rédacteur de l’Evangile lui-même, aurait utilisé comme sources ?
Réponse : Non.
Question 5 :
Etant donné que tous les Pères et les écrivains ecclésiastiques, et l’Eglise elle-même depuis ses commencements, ont utilisé seulement comme étant canonique le texte grec de l’Evangile connu sous le nom de Matthieu – ceux-là mêmes qui ont transmis expressément que Matthieu a écrit dans sa langue naturelle n’étant pas exceptés – peut-on prouver avec certitude que quant à la substance l’Evangile grec est identique à cet Evangile-là qui a été élaboré par ce même apôtre dans sa langue maternelle ?
Réponse : Oui.
Question 6 :
Etant donné que l’auteur du premier Evangile poursuit un dessein principalement théologique et apologétique, c’est-à-dire vise à montrer aux Juifs que Jésus est le Messie annoncé par les prophètes et né de la race de David, et que de surcroît, dans la manière de disposer les faits et les dits qu’il raconte et rapporte, il ne suit pas toujours l’ordre chronologique, est-il permis d’en déduire que ceux-ci ne doivent pas être reconnus comme vrais ; ou peut-on affirmer également que les récits des actions et des paroles de Jésus qu’on lit dans l’Evangile auraient subi un changement ou une adaptation sous l’influence des prophéties de l’Ancien Testament et de l’état plus développé de l’Eglise, et qu’ils ne seraient donc pas conformes à la vérité historique ?
Réponse : Non pour les deux parties.
Question 7 :
Faut-il en particulier considérer comme dépourvues d’un fondement solide les opinions de ceux qui mettent en doute l’authenticité historique des deux premiers chapitres dans lesquels sont racontées la généalogie et l’enfance du Christ, ainsi que certaines déclarations de grande importance en matière dogmatique, comme celles qui ont trait à la primauté de Pierre [Mt 16, 17–19], à la forme du baptême transmise aux apôtres avec la mission universelle de prêcher [Mt 28, 19 s], à la profession de foi des apôtres en la divinité du Christ [Mt 14, 33], et d’autres semblables qui apparaissent comme affirmées de façon particulière chez Matthieu ?
Réponse : Oui.
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Merci pour ces importantes informations bibliques et doctrinales sur l’Evangile selon Saint Matthieu.