2024-192. De Sainte Limbanie et du Bienheureux Ange de Foligno que nous fêtons le 6 septembre dans l’Ordre de Saint Augustin.
6 septembre,
Fête de Sainte Limbanie de Chypre, vierge,
et du Bienheureux Ange de Foligno, prêtre et confesseur de notre Ordre ;
Commencement de la neuvaine préparatoire à la fête de Notre-Dame des Douleurs (cf. > ici).
Martyrologe augustinien pour le 6 septembre :
« A Gènes, la fête de Sainte Limbanie, vierge de notre Ordre, remarquable par son admirable pénitence et sa très haute contemplation, dont l’âme s’envola au Ciel le 14 août, en la vigile de l’Assomption de la Bienheureuse Vierge Marie, mais qui est honorée aujourd’hui dans notre Ordre.
A Foligno, le Bienheureux Ange de Foligno, prêtre de notre Ordre, célèbre pour ses pénitences, son humilité et sa patience face aux offenses, qui rendit son âme à Dieu le 27 août en la vigile de notre Bienheureux Père Saint Augustin ; le pape Léon XIII approuva le culte immémorial qui lui était rendu et sa fête fut assignée à ce jour ».
Sainte Limbanie (Limbania) est surtout connue et vénérée à Gènes où l’on a la certitude qu’elle était honorée d’un culte en 1294, dans l’église conventuelle de Saint Thomas (San Tommaso). Les leçons de son office (approuvé en 1609) enseignent qu’elle vécut au XIIème siècle et qu’elle était originaire de Chypre, mais sans donner davantage de précisions.
Encore adolescente, alors que ses parents avaient résolu de la marier, Limbanie, qui avait consacré à Dieu sa virginité, s’enfuit en s’embarquant clandestinement sur un navire génois.
C’est ainsi qu’elle débarqua dans la capitale ligure, où elle ne connaissait évidemment personne : elle fut alors confiée aux bénédictines du couvent de Saint Thomas (San Tommaso), mais sans entrer dans la communauté.
Limbanie choisit pour cellule une cavité sous le sol de la cuisine, où elle menait une vie de pénitence extraordinaire : on raconte en particulier qu’elle se flagellait avec des barres de fer.
Semi recluse, le temps qu’elle ne passait pas à la contemplation et à la prière, elle le consacrait à venir en aide aux hommes et aux animaux qui travaillaient dans le port voisin. C’est la raison pour laquelle, outre le bateau avec lequel elle est habituellement représentée – allusion à la manière dont elle s’était enfuie de Chypre -, on la représente en compagnie d’animaux, et on l’invoque aussi pour la protection des animaux, nos compagnons familiers ou nos aides dans les travaux.
Fray Miguel de Herrera (1696 - vers 1780), moine augustin mexicain
qui travailla pour plusieurs couvents et monastères de la région de Puebla :
Sainte Limbanie entourée d’animaux (1725)
[musée d'art de Philadelphie]
On la représente également tenant à la main un peigne en fer, symbole de sa vie de pénitence, mais aussi outil pour brosser le pelage des ânes.
En effet, la Via della Canellona, importante artère commerciale conduisant à Ovada, vers le Piémont et vers la Lombardie, partait directement de la place sur laquelle donnait la façade de l’église Saint Thomas, dans laquelle, après sa mort, fut vénéré le tombeau de Sainte Limbanie : ainsi au Moyen-Age et à l’époque moderne, le sel et le corail qui arrivaient par voie maritime au port de Voltri, puis, au retour, le vin et les céréales qui seraient embarqués à Voltri, transitaient par là, transportés à dos d’ânes ou de mulets en longues caravanes.
Les muletiers se recommandaient donc à Sainte Limbanie avant leur départ pour qu’elle les protégeât durant leur voyage, puis la remerciaient à leur retour.
Sainte Limbanie sur un bas-relief de la première renaissance,
représentée avec la brosse pour le pelage des animaux
A sa mort, un 14 août (mais nous ignorons de quelle année), déjà vénérée par les gens du port pour la sainteté de sa vie et sa charité, les Bénédictines l’ensevelirent sous l’autel de l’église conventuelle.
En 1344, un procès canonique fut instruit concernant les miracles qui lui étaient attribués, puis, en 1432, un autel fut consacré en son honneur. En 1562 fut fondue une cloche portant son effigie. Vers 1600, parut un livre publiant les miracles qu’elle avait accomplis et accomplissait.
En 1509, les Bénédictines étant parties, ce sont les Augustines qui s’installèrent à Saint-Thomas : c’est ainsi que Sainte Limbanie, qui n’avait pu être religieuse augustine puisqu’elle avait vécu à une époque où les moniales augustiniennes n’avaient pas encore été fondées, devint une Augustine d’adoption.
Sa fête était célébrée dans l’église de Saint-Thomas le 16 août, mais le 16 juin dans le diocèse de Gênes, tandis, comme nous l’avons vu en commençant cette notice, que l’Ordre de Saint Augustin l’assigna au 6 septembre.
Lorsque, au XIXème siècle, le couvent de Saint-Thomas fut entièrement démoli pour faire place à la création du chemin de fer, les reliques de Sainte Limbanie furent transférées dans l’église de Voltri.
Chef reliquaire d’argent de Sainte Limbanie
œuvre du XVème siècle restaurée et complétée au XIXème siècle
Le Bienheureux Ange de Foligno (Angelo da Foligno) est née à Foligno, dans la noble famille Conti, en 1226. On ne connaît que peu de choses de son enfance et de sa jeunesse, ni du moment précis où il entra dans la vie religieuse.
Il est contemporain de la création de l’Ordre des Ermites de Saint Augustin (16 décembre 1243 & 9 avril 1256). Appartenait-il à l’une de ces communautés érémitiques vivant sous la Règle de Saint Augustin dont le Saint Siège voulut la réunion et la constitution en ordre mendiant, ou rejoignit-il l’Ordre après qu’il a été constitué ? On ne le sait pas.
En revanche on sait que ce prêtre d’une grande piété, distingué par sa patience, son esprit de prière et sa mortification, fut employé par l’Ordre pour fonder plusieurs couvents augustiniens en Italie centrale, dont le couvent Saint-Augustin dans sa ville natale, et des documents attestent sa présence à Gubbio en 1293 et 1297. C’est à peu près tout !
Toutefois, après sa mort, survenue à Foligno le 27 août 1312, âgé de 86 ans, en la vigile de notre Bienheureux Père Saint Augustin, il fut inhumé dans l’église conventuelle et aussitôt vénéré, invoqué, prié… et des grâces furent obtenues par son intercession.
Léon XIII approuva son culte immémorial en 1881.
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