2024-191. Où Son Altesse Félinissime le Prince Tolbiac évoque ses activités estivales dans sa principauté du Mesnil-Marie.
Mercredi soir 4 septembre 2024,
L’octave de notre Bienheureux Père Saint Augustin ;
Mémoire de Sainte Rosalie de Palerme, vierge (cf. > ici) ;
Anniversaire de la mort de Mère Anne-Marie de Jésus Crucifié (cf. > ici).
Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,
Les études d’un chat monastique augustinien ne sont pas soumises aux rythmes et décrets de l’« éducation nationale » (sic) ni aux programmes décérébrants de « l’école de la république » (re-sic), voilà pourquoi, même si ce mois de septembre sera bien pour moi la période de la rentrée scolastique, cela ne se concrétisera qu’après les fêtes de l’Exaltation de la Sainte Croix et de Notre-Dame des Douleurs.
Je bénéficie donc d’encore quelques belles journées de grande liberté pendant lesquelles je peux gambader à ma guise à travers le hameau et dans les bois environnants.
Depuis les jours qui ont suivi le 15 août, les gîtes ou maisons secondaires du hameau se sont progressivement vidés des vacanciers qui y séjournaient ; et depuis maintenant trois jours, il ne reste plus que les bipèdes qui y vivent à l’année, soit neufs humains répartis dans cinq des quatorze maisons que compte notre hameau.
Cela signifie aussi que le total des chats, chiens, poules, canards, autres volailles et lapins de basse-cour arrive à un chiffre très largement supérieur à celui des humains… et je ne vous parle pas de tous les animaux dits sauvages, à plumes ou à poils, qui peuplent nos bois et nos haies !
A ce propos, je dois d’ailleurs vous dire que j’ai beaucoup perfectionné mes techniques de chasse au cours de l’été, et que je ne suis pas du tout mécontent de mon palmarès.
Mon papa-moine - qui ne peut s’empêcher de me faire des réflexions désobligeantes lorsque je rapporte des oiseaux, des libellules et des lézards dans la maison, et qui fait parfois tout ce qui est en son pouvoir pour me forcer à les relâcher – a déclaré qu’il habitait chez un tueur en série. Rien que ça !!!
Je l’ai sommé de mettre davantage de modération dans ses propos en lui rappelant que je ne fais qui suivre la nature que m’a donnée notre commun divin Créateur, Lui qui a voulu que je fusse, comme tous mes congénères, un prédateur efficace, dont il est bien aise de profiter des talents puisqu’il n’y a pas de nuisibles à l’intérieur du Mesnil-Marie, et que, de ce fait, les réserves alimentaires, comme celles de la sacristie, et bien sûr les livres et les ornements sacrés, ne sont pas ravagés…
Il m’a autorisé à publier sur ce blogue la photo suivante, mais n’a point voulu que je vous montrasse celles des serpents (vivants) que j’ai également capturés et parfois mis bien mal en point, après les avoir amenés dans la salle à manger…
Pendant les mois de juillet et d’août, ce qui m’est une fort plaisante distraction, ce sont les villégiateurs : ils effectuent des séjours plus ou moins longs dans leurs maisons secondaires ou bien dans les gîtes qu’ils louent dans le hameau.
Nous voyons ainsi se succéder des personnes très diverses, avec des accents du nord ou du midi, des tempéraments très contrastés, des habitudes de vie discrètes ou exubérantes : cela me permet d’étendre mon champ d’études sur ces étranges bipèdes, bien différents du spécimen monastique qui habite chez moi…
Parfois je me place sur quelque toit pour les observer de plus près, mais avec la hauteur qui s’impose et me permet d’être hors d’atteinte de leur manie de me vouloir caresser, ce qui n’est habituellement permis qu’à mon papa-moine.
Il m’arrive néanmoins quelquefois de me mettre à leur niveau, lorsqu’ils ont bien compris que je ne suis pas une espèce de peluche vivante que l’on peut tripoter à sa guise, en se donnant l’illusion qu’on m’est supérieur et qu’on m’accorde l’aumône de ce qu’on imagine devoir immanquablement me faire plaisir selon leurs comprenette humaine si limitée…
Bref ! quand je suis certain qu’ils ne seront donc point trop familiers ni condescendants avec moi, je les honore d’une plus grande proximité en leur faisant la grâce de me reposer dans l’une de leurs chaises longues.
Dans ma noble magnanimité, s’ils sont très sages, je leur accorde aussi parfois un spectacle acrobatique qui suscite leurs exclamations admiratives.
N’allez tout de même pas imaginer que ma vie estivale ne consiste qu’à s’adonner superficiellement à ces divertissements pascaliens dont le spectacle de la comédie humaine m’offre une inépuisable variété.
Je reste très assidu et scrupuleusement exact à mes heures de contemplation et d’oraison de quiétude, ainsi qu’à mes temps quotidiens d’adoration silencieuse auprès du saint tabernacle.
Et puisque j’évoque ici l’espace de plénitude et de sereine intimité qu’est notre chapelle, même si je l’ai déjà fait dans une publication spéciale (cf. > ici), je tiens encore une fois à remercier tous les amis et bienfaiteurs dont la générosité nous a permis d’acquérir et d’y installer honorablement la statue de notre bon Saint Joseph…
L’arrivée de cette statue m’a en outre valu l’incommensurable joie de disposer d’un nouveau carton pour les parties de cligne-musette !
Bon, j’ai encore une inspection à faire sur mes terres donc je vais arrêter là mon bavardage.
Après ma ronde vigilante de fin de journée, j’irai, bien sûr, me sustenter de quelques croquettes, mais ensuite – et j’ai hâte – j’irai m’abandonner à un sommeil réparateur bien mérité.
A bientôt, bien chers Amis,
et dans cette attente que le Seigneur des miséricordes vous bénisse et vous garde.
P.S. Peut-être, si vous êtes dans nos parages, aurons-nous la joie de vous accueillir au Mesnil-Marie le samedi 14 septembre pour la journée de prière à l’occasion de la fête de l’Exaltation de la Sainte Croix (cf. > ici) ?
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Bravo, Prince Tolbiac.