2024-170. Le 15 août est-il « la véritable fête nationale » de la France ?

15 août,
L’Assomption de la Bienheureuse Vierge Marie :
Principale fête patronale du Royaume de France (cf. > ici),
(double de 1ère classe avec octave commune).

Consécration de la France à la Très Sainte Vierge

Consécration de la France à la Très Sainte Vierge Marie
(vitrail de la basilique Notre-Dame des Victoires)

       Il arrive assez fréquemment que j’entende des catholiques dire du 15 août qu’il est le jour de « la véritable fête nationale » (sic) de la France.
Cela arrive en particulier aux alentours du 14 juillet comme une forme de protestation contre cette célébration républicaine honteuse (je vous renvoie pour cela à ce que feu mon prédécesseur le Maître-Chat Lully avait écrit à ce sujet > ici), et j’entends tout ce qu’il y a de bonnes intentions derrière cette assertion qui cherche à rappeler que la France n’a pas commencé avec la révolution, que la France est – par essence – catholique et royale depuis ses origines, et qui place la consécration du Royaume à la Très Sainte Vierge Marie par Sa Majesté le Roi Louis XIII au premier rang de nos principales célébrations nationales, alors que la république impie veut mettre à la place la glorification du parjure, du crime et de la révolte contre l’ordre voulu par Dieu.

   Néanmoins, cette « bonne intention » qui consiste à dire : « Notre vraie fête nationale est le 15 août » est exactement du même ordre que cette stupidité qui affirme avec autant de naïveté que d’approximation : « Le carême, c’est le ramadan des catholiques » !

   Ne dit-on pas que « l’enfer est pavé de bonnes intentions » ?
Il me semble que de semblables procédés, qui voudraient s’opposer à l’erreur ou à l’impiété en utilisant le langage et les concepts de « l’ennemi », sont absolument contreproductifs, et même dangereux.
Dangereux, oui, parce qu’en nous engageant dans les méandres obscurs de la phraséologie révolutionnaire, ils risquent d’enfermer ceux qui les utilisent dans les pièges de l’idéologie qui la sous-tend.

   Dans la saine mentalité antérieure à l’immonde révolution, l’idée de « fête nationale » n’existe pas, pour la bonne et simple raison que l’idée de « nation » qui la fait exister n’existe pas – du moins dans le sens dont elle a été revêtue depuis -, parce que c’est une idée révolutionnaire.
L’idée de « fête nationale » est une notion conséquente aux faux principes révolutionnaires ; elle est étrangère aux principes de l’Ancien Régime.

   Certes, le mot « nation » a existé et a été utilisé avant l’idéologie issue des prétendues « Lumières », mais il était alors un quasi synonyme du mot « peuple », lequel était compris dans son sens historique et quasi ethnique.
Nul alors n’eût pensé à parler de la « nation » au sens où cela est compris de nos jours.

   Pour les révolutionnaires et leurs continuateurs (eux qui terminent leurs discours par « Vive la république ! Vive la France ! » , en mettant significativement l’une avant l’autre), ce qui prime c’est la « nation républicaine », et cette « nation » est une construction idéologique faite de « valeurs », ou prétendues telles, substituées à la patrie réelle, physique, quasi charnelle.
Lorsqu’ils parlent de « patrie » ou de « nation », ils entendent par là un système politique, un système révolutionnaire, un système opposé aux valeurs traditionnelles catholiques et royales qui ont construit la France et l’ont faite grandir pendant treize siècles : c’est ce qui explique qu’ils utilisent des expressions telles que « le territoire de la république » ou « la langue de la république ».

   Dans cette perspective, l’expression « fête nationale » a été créée comme une manipulation mentale supplémentaire afin d’assujettir les consciences à l’idéologie révolutionnaire, afin de dévoyer l’amour naturel de la patrie pour le détourner vers la célébration de la république – patrie idéologique – destructrice des valeurs traditionnelles.

   A rebours de l’ordre naturel, préservé par l’histoire et par le développement organique du Royaume de France, lequel était une mosaïque de peuples possédant chacun – de manière tout-à-fait légitime – leurs langues, leurs coutumes, leurs traditions, leurs costumes, leurs privilèges… etc., mais dont l’unité se faisait en la personne du Roi, la révolution a voulu instituer une « république une et indivisible » qui a détruit tous les particularismes provinciaux, qui a détruit tous les usages et coutumes immémoriaux, qui a détruit tous les corps intermédiaires, et qui ne considère plus que l’individu, seul en face de « la république » : un individu qui, là encore, n’est plus qu’un « citoyen » fait d’abstractions idéologiques, et non un être réel inscrit dans une lignée, enraciné dans un terroir, héritier de longues traditions multiséculaires.
Pour cette république, les « citoyens » sont des êtres interchangeables dont on nie les caractères particuliers : son « égalité » n’est qu’un nivellement radical tendant à la stricte uniformité.
La république est par essence dictatoriale, et le concept même de « fête nationale » n’a pour but que de travailler à cette uniformisation des individus dans le creuset de l’idéologie révolutionnaire

   Au contraire, le Royaume, lui, comme la Sainte Eglise, est une sorte de corps mystique composé de peuples, naturellement et légitimement divers et différents, qui ne doivent en aucune manière devenir tous semblables les uns aux autres, et qui trouvent leur harmonie organique et leur complémentarité dans  l’unité de la personne du Roi, dont le pouvoir est d’essence paternelle.

   Ainsi, un Royaume qui vit des valeurs traditionnelles, n’a que faire d’une « fête nationale ».
Un Royaume qui vit des valeurs traditionnelles va célébrer la fête patronale de son Roi, son principe d’unité.
Un Royaume qui vit des valeurs traditionnelles va célébrer, dans une authentique ferveur religieuse, la fête patronale du Royaume.

   Une fête patronale exprime une réalité infiniment supérieure à une « fête nationale ».
Une fête patronale nous place dans une réalité surnaturelle : elle nous situe dans la logique de l’Incarnation et de ses conséquences, elle nous insère dans l’histoire du salut, elle nous fait considérer les réalités d’ici-bas dans une perspective où les domaines temporels et spirituels, tout en étant clairement distincts, ne sont pas séparés, ne divorcent pas, ne sont pas antagonistes, mais – chacun selon son ordre, conforme à sa nature – collaborent pour que chacun des sujets de ce Royaume parvienne à son épanouissement naturel et spirituel, et réalise sa vocation terrestre et éternelle. 

   Si je proteste contre cette naïve (et quelque part touchante en raison même de cette naïveté) affirmation du caractère de « fête nationale » de cette fête de l’Assomption de Notre-Dame, le 15 août, c’est parce que c’est tellement autre chose ; nous sommes dans une réalité infiniment supérieure, infiniment plus grande, infiniment plus belle  : c’est la principale fête patronale du Royaume !

   C’est la célébration joyeuse de la collaboration du ciel et de la terre dans l’histoire d’un Royaume : cette célébration est d’abord spirituelle et religieuse, mais elle déborde en saines réjouissances humaines, et, dans l’unité d’un corps mystique, elle magnifie et rend grâces au Très-Haut pour Ses sollicitudes à l’égard de ce Royaume, pour Ses interventions dans son histoire, pour les miracles qu’Il a accomplis à toutes les générations à travers Ses saints, à travers les Rois qu’Il a oint d’un chrême miraculeux, à travers la fidélité des sujets conscients de cette « gesta Dei per Francos : geste de Dieu par les Francs », et à laquelle ils ont prêté leur concours et se sont soumis avec amour.

pattes de chat  Tolbiac.

Armes de France & Navarre

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2 Commentaires Commenter.

  1. le 15 août 2024 à 7 h 42 min Goës écrit:

    Un bon rappel !

  2. le 15 août 2024 à 5 h 22 min Abbé Jean-Louis D. écrit:

    « C’est la principale fête patronale du Royaume »! CQFD!.
    Il faut se ‘farcir’ cette incontournable explication pour, enfin, admettre notre tort d’oser parler de ‘fête nationale’.
    Merci, cher frère qui sait remettre à sa place ce qui a été détourné par l’idéologie révolutionnaire. Cela touche au Salut du Royaume et des âmes.
    Ce magnifique vitrail est à contempler : à lui seul, il exprime clairement la conclusion indéniable.
    Bonne fête de l’Assomption ! bonne fête à notre France ! et que Notre-Dame la rétablisse dans la vérité !

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