2024-157. « C’est pas dans l’Evangile », objectent-ils…
25 juillet,
Fête de Saint Jacques le Majeur, apôtre (cf. > ici) ;
Anniversaire de l’abjuration d’Henri IV (cf. > ici).
Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,
Parmi les prétendus arguments sortant de la bouche de ceux que, pour simplifier, j’appellerai des moderno-progressistes, pour justifier la relégation de nombreux usages traditionnels, de non moins nombreuses pratiques liturgiques ou dévotionnelles, des pans entiers de la discipline ecclésiastique voire même de la doctrine, sans parler des usages ascétiques et pénitentiels pratiqués pendant des siècles, il en est un – mille et mille fois entendu par mon papa-moine depuis son enfance – qui se résume à cette locution, assénée la plupart du temps avec un ton assez péremptoire auquel s’ajoutent, selon les circonstances, des nuances d’agacement ou de pitié, voire de mépris : « C’est pas dans l’Evangile ! »
Sans prétendre à l’exhaustivité, je vous puis remémorer (j’écris remémorer parce que je pense que beaucoup de mes lecteurs qui, comme Frère Maximilien-Marie, ont été les contemporains de toutes ces « remises en question » et autres formes du prétendu « aggiornamento » conciliaire et de ses réformes subséquentes, les ont eux aussi entendu) certaines de ces assertions, souvent bien hasardeuses, avec lesquelles les fidèles ont été véritablement méprisés par ces évêques, prêtres ou religieux, qui faisaient table rase du passé et prétendaient imposer un « nouveau style » à l’Eglise, aux églises, à l’enseignement religieux, aux célébrations liturgiques ou pratiques dévotionnelles.
Ainsi, voici quelques uns de ces propos d’ecclésiastiques (je n’invente pas, tout est rigoureusement exact) entendus par notre Frère pendant son adolescence lorsqu’il parlait avec eux et leur exprimait des réticences ou son désaccord concernant leurs façons de faire qui évacuaient les usages hérités de siècles de Tradition :
- La soutane (ou l’habit religieux) : « C’est pas dans l’Evangile ! »
- La messe célébrée en latin : « C’est pas dans l’Evangile ! »
- L’agenouillement : « C’est pas dans l’Evangile ! »
- Le célibat sacerdotal : « C’est pas dans l’Evangile ! »
- La réception de la sainte communion sur les lèvres : « C’est pas dans l’Evangile ! »
- Les statues des saints dans les églises : « C’est pas dans l’Evangile ! »
- Les bénédictions d’objets : « C’est pas dans l’Evangile ! »
… etc. … etc.
Outre le fait qu’il est assez affligeant que des clercs, qui ont en principe un minimum d’éducation humaine, s’autorisent à mutiler notre belle langue française en omettant une partie de la négation, je vous dirai tout de go que cette prétendue argumentation est absolument idiote : en réalité elle ne prouve rien du tout. Ou, à la limite, c’est la seule crétinerie de ceux qui y ont recours ainsi que l’indigence de leur capacité de raisonnement et leur inculture, dont elle est l’unique attestation.
D’abord parce qu’il n’est ni exact ni conforme à la justice de se servir de l’Evangile à sa convenance pour justifier des comportements abusifs ; et ensuite parce que beaucoup de ces points sur lesquels les modernichons et progressouillards ont exercé leur fureur destructrice, même s’ils ne sont pas écrits de manière primaire et immédiate dans la lettre de l’Evangile, y trouvent toutefois, en réalité, leur source et leur justification.
Depuis ces ténébreuses années postconciliaires, un certain nombre de « laïcs engagés » se sont eux aussi engouffrés dans la stupidité de cette fausse argumentation.
Mon papa-moine, ces dernières années encore, à l’occasion de quelques rencontres avec certains d’entre eux, s’est vu opposer, comme par les prêtres des années 70 du précédent siècle, les mêmes contestations éculées des usages et des formes traditionnels par ce « c’est pas dans l’Evangile ! »
Je compte bien revenir, à l’occasion de prochaines publications, sur la manière raisonnable et doctrinale de répondre à cette hérésie inspirée par les égarements des prétendus réformateurs (Lutin et Calver, comme aime à dire malicieusement Frère Maximilien-Marie en feignant un lapsus), mais la plupart du temps – me faisait encore remarquer mon papa-moine -, ceux qui vous « balancent » cette objection à la tête ne donnent pas l’impression d’être « les couteaux les plus affutés du tiroir », pour reprendre une image qui m’amuse beaucoup.
Ce « c’est pas dans l’Evangile » n’est, de fait, même pas un argument de bon sens populaire tel qu’on en peut entendre dans les conversations devant le zinc du « Café du commerce ».
Pourtant, bien souvent, plutôt que de se lancer dans une discussion faisant appel aux explications raisonnées et pleines de sagesse héritées de la Tradition, mais auxquelles ce type d’interlocuteur est devenu totalement imperméable, est-il en définitive tout aussi judicieux et efficace de répondre dans le même registre…
Vous voulez jouer au « Cépadanlévangile » ? Alors allons-y :
- Les « équipes d’animation pastorale » : Ce n’est pas dans l’Evangile !
- Les « équipes liturgiques » qui imposent aux prêtres telle ou telle manière de célébrer : Ce n’est pas dans l’Evangile !
- Les paroissiennes qui tutoient les prêtres et les appellent par leurs prénoms : Ce n’est pas dans l’Evangile !
- Les bénévoles de la permanence au secrétariat paroissial qui font barrage aux personnes qui désirent rencontrer un prêtre pour un entretien personnel ou une confession : Ce n’est pas dans l’Evangile !
- Les « dames caté » qui refusent d’enseigner aux enfants les prières usuelles et les commandements de Dieu et de l’Eglise : Ce n’est pas dans l’Evangile !
- Les laïcs de la « pastorale des funérailles » qui s’opposent à ce qu’un prêtre accompagne un défunt au cimetière pour y diriger les prières traditionnelles de l’inhumation : Ce n’est pas dans l’Evangile !
- Les cantiques (ou prétendus tels) cucul-la-praline aux musiques débiles et aux paroles indigentes : Ce n’est pas dans l’Evangile !
- L’exclusion des paroisses de la Sainte Messe latine traditionnelle et le rejet des fidèles qui la demandent : Ce n’est pas dans l’Evangile !
- Le refus de donner la sainte communion sur la langue aux fidèles qui ne tendent pas les mains : Ce n’est pas dans l’Evangile !
- Le militantisme de type marxiste favorisant l’invasion de la Chrétienté par des païens venus de loin, à la place de la charité envers le vrai prochain : Ce n’est pas dans l’Evangile !
- Les vertus chrétiennes remplacées par l’humanisme de type maçonnique : Ce n’est pas dans l’Evangile !
… etc. … etc.
Là encore, la liste est très loin d’être complète de ce que l’on peut – encore de nos jours – entendre ou voir dans les paroisses ordinaires de nos provinces et de nos campagnes, jadis profondément chrétiennes mais aujourd’hui sinistrées par le modernisme et par les pratiques décadentes de soixante années de progressisme.
Bien chers Amis, il ne faut pas se laisser intimider par l’outrecuidance et la morgue de ces clercs ou de ces laïcs qui continuent le travail de sape et de ruine spirituelle et doctrinale de ce qui subsiste encore de la Chrétienté, car laisser agir la main, le pied ou l’œil qui scandalisent au point d’entraîner vers la perdition, sans qu’on les arrache et les rejette loin de soi (cf. Matth. XVIII, 8-9) : Ce n’est pas dans l’Evangile !!!
Vous pouvez laisser une réponse.
Rien d’autre à dire.
Eh oui !… nous avons dû godiller au travers de ces courants, drainant tant de scories dans les cerveaux – embués par le modernoprogressisme -, de clercs et de non clercs ! Et ce n’est pas fini… Nous n’en sommes pas au pire.
Mais nous continuons notre chemin de Vie, dans la Vérité, en continuant de godiller, en gardant le cap.