2024-134. De Saint Prosper d’Aquitaine, ami de Saint Augustin, le défenseur de sa doctrine et son continuateur dans la lutte contre les hérésies, confesseur et docteur de l’Eglise.

25 juin,
Fête de Saint Prosper d’Aquitaine, confesseur & docteur de l’Eglise ;
Mémoire de Saint Guillaume, abbé et confesseur ;
Mémoire du 2ème jour dans l’octave de Saint Jean-Baptiste ;
9ème jour du Jeûne des Apôtres (cf. > ici) ;
Anniversaire de la mort de d’Artagnan (cf. > ici) ;
Anniversaire de l’exécution de Georges Cadoudal (cf. > ici).

Saint Prosper d'Aquitaine confesseur et docteur de l'Eglise - blogue

       On a écrit de Saint Prosper d’Aquitaine qu’il ne semble paraître dans l’histoire de la Sainte Eglise « que les armes à la main contre les hérétiques » (Mgr. Paul Guérin). Ce que nous savons de lui provient presque exclusivement des renseignements qu’il fournit incidemment à son propre sujet dans le cours de ses œuvres.
Fin lettré, érudit, poète, homme d’une foi ardente et intègre, théologien, apologiste (voire polémiste), ami de Saint Augustin et ardent défenseur de ses enseignements sur la grâce, historien et chroniqueur, Saint Prosper – auquel on rajoute le qualificatif d’Aquitaine, pour le distinguer des autres saints qui ont porté le même prénom, qui sont ses contemporains et qui furent tous trois évêques : Saint Prosper de Riez, Saint Prosper d’Orléans et Saint Prosper de Reggio – est sans contestation possible l’une des plus grandes gloires de l’Eglise des Gaules au Vème siècle, et l’on ne peut que déplorer qu’il soit si peu connu, si peu lu, si peu vénéré, si peu célébré et si peu prié de nos jours.

   Originaire donc de la province d’Aquitaine, dans les Gaules, nous ne savons pas précisément où il est né et où il a grandi.
La Gaule Aquitaine est un territoire très vaste, qui, au Vème siècle, est divisé en trois provinces : l’Aquitaine première (qui englobe l’Auvergne et le Berry : il ne faut pas oublier que l’archevêque de Bourges porte le titre de Primat d’Aquitaine), l’Aquitaine seconde (qui comprend le Bordelais, la Saintonge, l’Angoumois et le Poitou), et la Novempopulanie (qui correspond grosso modo à la Gascogne).
Nous sommes en revanche certains qu’il avait reçu une excellente éducation chrétienne et qu’il avait fait des études classiques, ce qui laisse à penser qu’il pourrait être issu de la haute société gallo-romaine. Il est vraisemblablement né dans les dernières années du IVème siècle ou les premières du Vème siècle.

Carte des trois Gaules

   Prosper avait été marié ; toutefois, lorsque quittant son Aquitaine natale, il vint s’établir en Provence, aux alentours de l’an 425, il y vint seul, et nous savons qu’il n’était pas veuf.
D’après une lettre à son épouse, écrite après cette arrivée en Provence, il semble que – malgré de véritables sentiments mutuels -, ils avaient fait le choix de se séparer pour vivre dans la continence et le service de Dieu.

   C’est en Provence que Prosper, qui se lia d’amitié avec un pieux laïc prénommé Hilaire, se plongea dans la lecture des écrits de Saint Augustin sur la grâce, par lesquels le saint évêque d’Hippone combattait et réfutait les erreurs du pélagianisme.
Il se trouvait alors en effet des membres du clergé qui murmuraient contre les enseignements de notre Bienheureux Père : c’est ce qui porta Prosper, sur les encouragements d’Hilaire qui l’avait déjà fait lui-même, à écrire à Saint Augustin. P
ar dessus les flots de la Méditerranée, les deux hommes se lièrent d’amitié et, dorénavant, ils auront des échanges épistolaires réguliers.

   C’est pour répondre aux objections de ces semi-Pélagiens – au nombre desquels certains rangent (mais à tort) le futur Saint Jean Cassien – que Saint Augustin composa les traités « De la prédestination des saints » et « Du don de la persévérance ». Toutefois la polémique enfla et Saint Prosper et les autres défenseurs de la foi droite eurent beaucoup à souffrir des procédés de ces fauteurs de trouble.
C’est une chose que l’on vérifie en tous temps : lorsque les personnes de doctrine hasardeuse ou de science insuffisante s’entêtent dans leurs erreurs et s’obstinent dans leur attitude, plutôt que de reconnaître leurs torts – qu’on leur a cependant clairement démontrés – ou du moins de consentir à des débats sereins dont elles savent (même sans l’avouer) qu’elles ne pourraient y triompher, elles se réfugient dans la diffamation et s’emploient à répandre mensonges et calomnies. Ne pouvant les attaquer sur la doctrine, ils salissent la réputation de leurs adversaires afin de susciter, par des voies détournées, la défiance sur leurs enseignements.   

Saint Léon 1er le Grand

Saint Léon 1er le Grand

   Prosper et Hilaire se rendirent à Rome, en 431 (Saint Augustin était mort le 28 août 430) et y rencontrèrent le pape Saint Célestin 1er qui les encouragea, les conforta dans leur foi, et écrivit même aux évêques des Gaules une lettre en leur faveur et défendant l’orthodoxie des enseignements de Saint Augustin.
La polémique ne cessa toutefois pas : « C’est ce qui obligea Saint Prosper, à peine de retour dans les Gaules, à prendre de nouveau la défense de la doctrine de Saint Augustin. Il le fit avec tant de lumière et d’érudition, qu’on peut lui reconnaître la gloire d’avoir achevé ce que Saint Augustin avait commencé, et d’avoir désarmé ces restes de l’hérésie pélagienne » (Mgr. Paul Guérin, in « Les Petits Bollandistes », tome VII p. 347).

   Elu pape en août 440 alors qu’il se trouvait en mission dans les Gaules, Saint Léon 1er, ancien archidiacre de Saint Célestin 1er, appela Saint Prosper à Rome auprès de lui dès les débuts de son pontificat ; il en fit son secrétaire et collaborateur dans la lutte contre les hérésies, en particulier, après celle de Pélage et de ses continuateurs, celles de Nestorius et d’Eutychès.

   On ignore la date exacte de sa mort, qui survint vraisemblablement un peu après l’an 463.
« Tout porte à croire que Saint Prosper n’était ni évêque, ni même prêtre. Mais il a employé toute sa vie à combattre l’hérésie, à soutenir les vérités du christianisme et à éclaircir, par sa plume, le mystère de la grâce de Jésus-Christ : aussi l’Eglise lui donne rang parmi ses Pères et ses Docteurs » (Mgr. Paul Guérin, ibid. p. 348).

Frère Maximilien-Marie du Sacré-Cœur

Note :
Il a également été question de Saint Prosper d’Aquitaine dans une lettre mensuelle de la Confrérie Royale que l’on peut lire ou relire > ici

œuvres de Saint Prosper

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1 Commentaire Commenter.

  1. le 25 juin 2024 à 6 h 33 min Abbé Jean-Louis D. écrit:

    Merci de nous faire connaître, ou rappeler, la vie de Saint Prosper d’Aquitaine.

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