2024-130. Leçons de matines hagiographiques de la fête de Sainte Julienne Falconieri.
19 juin,
Fête de Sainte Julienne Falconieri, vierge ;
Mémoire des Saints Gervais et Protais, martyrs ;
Dans l’Ordre de Saint Augustin, mémoire de l’octave de Saint Jean de Saint-Facond ;
Anniversaire de la mort de Michel de Saint-Pierre (+ 19 juin 1987 – cf. > ici).
Née à Florence en 1270, Sainte Julienne Falconieri est la nièce de Saint Alexis Falconieri, l’un des sept Saints Fondateurs des Servites de Marie (voir > ici), auxquels la Très Sainte Mère de Dieu elle-même, le 15 août 1233, demanda de revivifier la dévotion envers ses Douleurs et sa compassion.
Julienne, prévenue de grâces de choix dès sa plus tendre enfance, se consacra à Dieu d’abord sous une forme semi-religieuse (vœux privée, vie dans la maison familiale) avant de se retrouver conduite par la Providence à fonder la branche féminine de l’Ordre des Servites de Marie. Elle avait une immense dévotion pour la Très Sainte Eucharistie, et elle est célèbre pour le miracle que Notre-Seigneur accomplit en sa faveur au moment de sa mort, le 19 juin 1341, miracle pleinement authentifié par la Sainte Eglise, ainsi qu’en fait foi le récit présenté par le bréviaire au deuxième nocturne des matines de sa fête (bréviaire traditionnel).
Statue de Sainte Julienne Falconieri dans la basilique vaticane
Leçons du deuxième nocturne des matines
pour la fête de
Sainte Julienne Falconieri
Quatrième leçon.
Julienne, de la noble famille des Falconiéri, eut pour père l’illustre fondateur de l’église dédiée à la Mère de Dieu saluée par l’Ange (note il s’agit de l’église, très célèbre, de l’Annonciation, en italien « la Santissima Annunziata »), monument splendide dont il fit tous les frais et qui se voit encore à Florence.
Il était déjà avancé en âge, ainsi que Reguardata, son épouse, jusque-là stérile, lorsqu’en l’année mil deux cent soixante-dix, leur naquit cette enfant.
Au berceau, elle donna un signe non ordinaire de sa sainteté future, car on l’entendit prononcer spontanément de ses lèvres vagissantes les très doux noms de Jésus et de Marie. Dès l’enfance, elle s’adonna tout entière aux vertus chrétiennes et y excella de telle sorte que Saint Alexis, son oncle paternel (note : voir le lien donné dans notre introduction), dont elle suivait les instructions et les exemples, n’hésitait pas à dire à sa mère qu’elle avait enfanté un ange et non pas une femme. Son visage, en effet, était si modeste, son cœur resta si pur de la plus légère tache, que jamais, dans tout le cours de sa vie, elle ne leva les yeux pour considérer le visage d’un homme, que le seul mot de péché la faisait trembler et qu’il advint un jour qu’au récit d’un crime, elle tomba soudain presque inanimée.
Elle n’avait pas encore achevé sa quinzième année, que, renonçant aux biens considérables qui lui venaient de sa famille et dédaignant les alliances d’ici-bas, elle voua solennellement à Dieu sa virginité entre les mains de Saint Philippe Béniti, et, la première, reçut de lui, l’habit dit des Mantellates (note : les « Mantellates » ou « Mantelées » étaient de pieuses femmes qui vivaient une une vie de piété et de service en lien avec un ordre religieux, mais en restant chez elles, la plupart du temps elles prononçaient des vœux privés ; elles portaient un vêtement austère et, pour sortir, revêtaient une cape à capuchon qui les identifiaient clairement et leur valait ce surnom).
Cinquième leçon.
L’exemple de Julienne fut suivi par beaucoup de nobles femmes, et l’on vit sa mère elle-même se ranger sous la direction de sa fille. Aussi, leur nombre augmentant peu à peu, elle établit ces Mantellates en Ordre religieux, leur donnant pour vivre pieusement, des règles qui révèlent sa sainteté et sa haute prudence.
Saint Philippe Béniti connaissait si bien ses vertus que, sur le point de mourir, il ne crut pouvoir recommander à personne mieux qu’à Julienne non seulement les religieuses, mais l’Ordre entier des Servîtes, dont il avait été le propagateur et le chef.
Cependant elle n’avait sans cesse que de bas sentiments d’elle-même ; maîtresse des autres, elle servait ses sœurs dans toutes les occupations domestiques même les plus viles. Passant des jours entiers à prier, elle était très souvent ravie en extase. Elle employait le temps qui lui restait, à apaiser les discordes des citoyens, à retirer les pécheurs de leurs voies mauvaises et à soigner les malades, auxquels, plus d’une fois, elle rendit la santé en exprimant avec ses lèvres le pus qui découlait de leurs ulcères.
Meurtrir son corps par les fouets, les cordes à nœuds, les ceintures de fer, prolonger ses veilles ou coucher sur la terre nue lui était habituel. Chaque semaine, pendant deux jours, elle n’avait pour seule nourriture que le Pain des Anges ; le samedi, elle ne prenait que du pain et de l’eau, et, les quatre autres jours, elle se contentait d’une petite quantité d’aliments grossiers.
Sixième leçon.
Cette vie si dure lui occasionna une maladie d’estomac qui s’aggrava et la réduisit à l’extrémité alors qu’elle était dans sa soixante-dixième année. Elle supporta d’un visage joyeux et d’une âme ferme les souffrances de cette longue maladie ; la seule chose dont elle se plaignit, c’était que, ne pouvant retenir aucune nourriture, le respect dû au divin Sacrement la tint éloignée de la table eucharistique.
Dans son angoisse, elle pria le prêtre de consentir au moins à lui apporter ce Pain divin que sa bouche ne pouvait recevoir, et à l’approcher de sa poitrine. Le prêtre, ayant acquiescé à son désir, à l’instant même – ô prodige ! -, le Pain sacré disparut et Julienne expira, le visage plein de sérénité et le sourire aux lèvres.
On connut le miracle lorsque le corps de la vierge dut être préparé selon l’usage pour la sépulture : on trouva, en effet, au côté gauche de la poitrine, imprimée sur la chair comme un sceau, la forme d’une hostie représentant l’image de Jésus crucifié. Le bruit de cette merveille et de ses autres miracles lui attira la vénération non seulement des habitants de Florence, mais de tout l’univers chrétien ; et cette vénération s’accrut tellement pendant près de quatre siècles entiers, qu’enfin le Pape Benoît XIII ordonna qu’au jour de sa fête il y eût un office propre dans tout l’Ordre des servites de la Bienheureuse Vierge Marie.
Sa gloire éclatant de jour en jour par de nouveaux miracles, Clément XII, protecteur généreux du même Ordre, inscrivit Julienne au catalogue des saintes vierges.

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Une belle vie dédiée à Dieu et aux pauvres.
Sainte Julienne de Falconieri, obtenez-nous la grâce d’un ardent désir, dans la réception de la Sainte Eucharistie, d’une intime union avec Jésus, et un non moins désir intense de vivre dans la pureté absolue.