2024-120. De la Bienheureuse Marie du Divin Cœur dont Dieu fit Son instrument pour obtenir la consécration du genre humain tout entier au Sacré-Cœur.

8 juin,
Fête de la Bienheureuse Marie du Divin Cœur ;
Mémoire de Saint Maximin d’Aix, évêque et confesseur ;
Mémoire de Saint Médard de Noyon, évêque et confesseur ;
Anniversaire du rappel à Dieu de SMTC le Roi Louis XVII (8 juin 1795 – cf. > ici & > ici).

Bienheureuse Marie du Divin Cœur - blogue

La Bienheureuse Marie du Divin Cœur (1863-1899)

Vignette Sacré-Cœur entouré de palmes - blogue

       La Bienheureuse Marie du Divin Cœur est vénérée et aimée d’une manière toute particulière en notre Mesnil-Marie. Elle est du nombre des très grandes mystiques authentiques de la Sainte Eglise catholique, et la prédilection divine a voulu qu’elle fût parmi celles dont l’influence, par la prière et le sacrifice, a été absolument prépondérante pour la communication de la grâce à l’intérieur de tout le Corps mystique et pour la sanctification de ses membres.

* * * * * * *

   Maria Droste zu Vischering est née le 8 septembre 1863 à Münster, au palais Erbdrostenhof que ses ancêtres avaient fait construire en 1753.

   Issue d’une antique famille de la noblesse de Westphalie, elle est la quatrième des dix enfants du comte Clemens Heidenreich Droste zu Vischering et de son épouse, la comtesse Hélène, née von Galen (par sa mère, Maria est cousine germaine du Bienheureux Clemens August von Galen, évêque de Munster et cardinal, qui est de 15 ans son cadet). Elle reçut le baptême deux jours après sa naissance en même temps que Max, son frère jumeau. Alors que ce dernier était plutôt d’un tempérament délicat et introverti, Maria était dotée d’un caractère vif et enjoué, emporté parfois : on sentait que coulait dans ses veines le sang d’une race faite pour porter le glaive sur les champs de bataille !

Château de Darfeld

Le château de Darfeld (Westphalie)
où la Bienheureuse Marie du Divin Cœur passa une grande partie de son enfance et de sa jeunesse avant d’entrer au couvent

   La famille Droste zu Vischering est profondément catholique, et le comte Clemens, père de Maria, fut un ferme opposant à la politique de Bismarck. En 1874, il fait reconstruire, plus grande et plus belle, la chapelle du château familial de Darfeld : chapelle où la famille et sa domesticité se retrouvent tous les jours – et plusieurs fois par jour – pour la Sainte Messe et les exercices de piété qui rythment la vie de cette famille très fervente (trois des frères de Maria deviendront prêtres).
Maria racontera plus tard à quel point elle était très particulièrement heureuse lorsque la statue du Sacré-Cœur était placée à l’honneur et somptueusement ornée pour les exercices du mois du Sacré-Cœur : déjà enfant, elle était spécialement attirée par le divin Cœur de Jésus.

   Le 25 avril 1875, à l’âge de 11 ans, Maria fait sa première communion ; puis, un mois et demi plus tard, le 8 juin, elle est confirmée. A propos de cette première communion elle écrit : « Ce jour-là j’ai entendu pour la première fois l’appel de Dieu. J’ai compris que je devais Lui consacrer ma vie ».

   C’est l’époque où, embrasée du zèle pour le salut de ceux qui n’ont pas reçu l’annonce de l’Evangile, elle regrette de ne pas être un garçon, ce qui lui aurait permis de devenir prêtre (!) et de partir pour les missions lointaines.
Sa vie spirituelle va s’approfondir et s’intensifier pendant le temps où elle est pensionnaire chez les Dames du Sacré-Cœur. Elle envisage un temps d’entrer dans la congrégation des Sœurs de Saint-Joseph de Chambéry, qui sont en train de développer un apostolat au royaume du Danemark, dominé par l’hérésie, mais un sérieux problème de santé va la contraindre pendant plusieurs années à différer son entrée au couvent…

   Sa santé l’empêche d’entrer au couvent ? Maria vivra donc autant que possible la vie conventuelle à Darfeld.
Avec la fougue et la détermination d’un chevalier teutonique au  milieu d’un champ de bataille, elle s’impose, autant que son directeur spirituel et les médecins le lui permettent, une discipline monastique, et son entourage facilite – bon gré mal gré – sa vie de recueillement et de silence, de prière et de visites aux nécessiteux.

Maria Droste zu Vischerin à l'âge de 15 ans - 1878

Maria Droste zu Vischering à l’âge de 15 ans (1878)

   C’est au cours de l’une de ces visites charitables, que cette âme particulièrement chaste et pure, prend conscience de la luxure et de ses conséquences, au travers – pauvre et misérable moyen ! – de l’une de ces « pauvres filles » tombée dans le péché impur et dans la déchéance physique et morale. C’est une sorte de « révélation »… et avec elle, c’est l’appel divin qui se précise : Maria entrera dans la congrégation du Bon Pasteur !

   Cela ne se fera pas sans susciter des incompréhensions et une certaine forme d’opposition de la comtesse sa mère : que Maria veuille être au service de l’éducation des jeunes filles, soit ! Mais il ne manque pas de congrégations ou d’abbayes dans lesquelles se trouvent nombre de jeunes femmes de la « meilleure société » où Maria trouvera parfaitement la place qui convient à sa naissance… Mais le Bon Pasteur ! où des « repenties » sont admises comme religieuses contemplatives, et où les religieuses sont appelées à rencontrer des « filles perdues » !!!
Maria tient bon.
Le 21 novembre 1888, elle entre au Bon Pasteur de Münster.
Une vocation qui ne sera pas sans combat. Un tempérament fougueux et impétueux comme le sien demandera qu’elle utilise les ressources de sa propre violence intérieure pour vaincre les excès de son tempérament.

   Avec le voile elle a reçu le nom de consécration de Sœur Marie du Divin Cœur
Victorieuse des épreuves du noviciat et des pièges de sa vivacité naturelle, elle est admise à la profession perpétuelle le 29 janvier 1891 : « Seigneur, j’ai tout laissé, absolument tout, pour Vous aimer jusqu’au dernier moment de ma vie, et pour diffuser autant qu’il me sera possible, la vénération de Votre Sacré-Cœur ».

Sœur Marie du Divin-Cœur après sa profession

Sœur Marie du Divin Cœur jeune professe

   Sœur Marie du Divin Cœur est d’abord chargée de jeunes pensionnaires. Elle a une préférence pour les plus difficiles : « Celles que j’aime le plus sont les plus marginalisées, celles qui sont dans la plus grande détresse. Elles sont mon trésor ».
Mais assez rapidement – trois ans seulement après sa profession, soit en 1894 -, elle est envoyée au Bon Pasteur de Lisbonne, puis, quelques mois après, est nommée supérieure du couvent de Porto, qui est alors en grande difficulté (la maison croulait sous les dettes, les religieuses étaient découragées, dépassées par une situation humainement désespérée).
Son zèle, sa combativité, son bon sens naturel et sa clairvoyance surnaturelle vont faire des merveilles pour redresser la situation, trouver des bienfaiteurs, restaurer l’ordre et la discipline autant que la ferveur : les vingt religieuses de la communauté de Porto revivent, et les septante-huit jeunes filles et fillettes dont elles s’occupent sont bientôt cent-cinquante-sept !

   Au cours de l’année 1896, elle commence à ressentir les attaques du mal qui l’emportera : une myélite, c’est-à-dire une grave inflammation de la moëlle épinière qui va entraîner progressivement la paralysie et nécessitera bientôt qu’elle soit maintenue par un barbare appareillage métallique pour lui permettre de conserver une certaine tenue, même en étant allongée.

   « Notre-Seigneur me fit comprendre que lorsque le Corps mystique de la Sainte Eglise exigeait des secours pour quelque besoin en général ou en particulier, Il envoyait souvent des souffrances corporelles, maladies… etc., à quelques unes de Ses épouses, afin d’obtenir par là les grâces nécessaires… »
Avec cette cruelle maladie, Notre-Seigneur la fait entrer dans une mission très spéciale qu’Il lui confie, à partir de 1897 : obtenir du Souverain Pontife la consécration du genre humain tout entier à Son Sacré-Cœur.

   Encouragée par ses conseillers spirituels, soutenue par des membres éminents de l’épiscopat portugais qui se feront volontiers eux-mêmes les porteurs de ses lettres à l’intention du pape Léon XIII, Mère Marie du Divin Cœur accomplit le plus gros du travail préparatoire à cette consécration voulue par le Ciel par l’offrande de ses souffrances, sans cesser de diriger sa communauté et les pensionnaires, sans cesser de veiller à la bonne marche de tout, sans cesser de recevoir les bienfaiteurs dont la maison a besoin, sans cesser d’accueillir les âmes en quête de conseils éclairés pour leur vie spirituelle.

   A Porto, on a conscience que « la supérieure du Bon Pasteur est une sainte » ; on prie pour sa guérison… mais il y a des prières que Dieu n’exauce pas.

Mère Marie du Divin Cœur et la consécration du genre humain au Sacré-Cœur

   Dans une des ses lettres à Léon XIII, Mère Marie du Divin Cœur – comme preuve de sa mission (et comme Sainte Jeanne d’Arc l’avait fait auprès de Charles VII) – a révélé quelques circonstances particulières personnelles que, seul, il pouvait connaître : le cœur du Pontife est gagné…
Mais il lui faudra vaincre les réticences de son entourage : on lui objecte qu’il peut consacrer l’Eglise, dont il est le Chef visible ici-bas, mais pas le genre humain tout entier, puisque bon nombre d’hommes ne sont ni baptisés, ni membres de la Sainte Eglise Romaine. On lui fait valoir qu’il peut bien attendre l’Année Sainte 1900, pour donner le temps à tous les fidèles de se mieux préparer à cette consécration… etc.

   Léon XIII est déterminé : il fait lever tous les prétendus obstacles doctrinaux par des théologiens sûrs et, le 25 mai 1899, il signe l’encyclique « Annum sacrum » par laquelle il annonce à tout l’univers catholique la consécration du genre humain au Sacré-Cœur pour la fête du Cœur de Jésus qui arrive : le 11 juin 1899.
Le pape procèdera lui-même à cette consécration à Rome, et tous les évêques catholiques devront, le même jour, chacun dans sa cathédrale et en union avec le Souverain Pontife, prononcer cette consécration, qui sera ensuite renouvelée tous les ans [note : Pie XI déplacera cet acte de consécration au jour de la fête du Christ-Roi – cf. > ici – réservant pour la fête du Sacré-Cœur un acte solennel de réparation cf. > ici].
Sa Sainteté ordonnait qu’en outre, dans tout l’univers catholique, cette consécration serait précédée par un triduum solennel de prédications et de prières.

  Mère Marie du Divin Cœur apprend par la presse la publication de l’encyclique « Annum Sacrum » et les dispositions prévues par le Souverain Pontife. Sa mission est achevée.

   Elle rend son âme héroïque à Dieu le 8 juin 1899, au moment où toutes les cloches de la ville – et de la Chrétienté – sonnent joyeusement pour annoncer l’ouverture des exercices du triduum : « Les fruits de la Croix ne font pas défaut ; et plus augmentent les souffrances, plus aussi sont assurés et solides les liens qui nous unissent au Sacré-Cœur de notre divin Epoux… » avait-elle écrit dans une lettre le 3 novembre 1897.

   Elle a été béatifiée le 1er novembre 1975 (en pleine Année Sainte). Sa cause de canonisation est toujours en cours.
A  l’Ermesinde, au nord du Portugal (district de Porto), son corps incorrompu est exposé et grandement vénéré, dans un sanctuaire dédié au Sacré-Cœur de Jésus dont elle avait entrevu l’édification.

Frère Maximilien-Marie du Sacré-Cœur.

Acte de consécration personnelle au Sacré-Cœur composé par la Bienheureuse Marie du Divin Cœur > ici

Châsse de la Bienheureuse Marie du Divin Cœur

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1 Commentaire Commenter.

  1. le 7 juin 2024 à 16 h 36 min Goës écrit:

    Une grande âme et un très beau château familial que celui de DARFELD.

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