2024-119. « Attirez-moi tout entier dans Votre Cœur ! » – Méditation pour la fête du Sacré-Cœur de Jésus.
Vendredi qui suit l’octave de la fête du Saint-Sacrement :
Fête du Sacré-Cœur de Jésus.
Présence de Dieu :
O Jésus, donnez-moi de pénétrer les secrets cachés dans Votre Cœur divin !
Méditation :
1 – Après avoir fixé nos regards sur l’Eucharistie, qui couronne tous les dons de l’amour de Jésus pour les hommes, l’Eglise nous invite à considérer directement l’amour du Cœur de Jésus, source et cause de tous les dons.
On peut affirmer que la fête du Sacré-Cœur de Jésus est celle de Son amour pour nous. « Voici ce Cœur qui a tant aimé les hommes », a dit Jésus à Sainte Marguerite-Marie ; « voici ce Cœur qui a tant aimé les hommes », nous répète aujourd’hui l’Eglise, en nous montrant que c’est justement « dans le Cœur du Christ, blessé par nos péchés, que Dieu a daigné nous prodiguer les trésors infinis de Son amour » (cf. collecte). S’inspirant de cette pensée, la liturgie du jour passe en revue les bienfaits immenses que nous devons à l’amour du Christ et élève une hymne de louange à cet amour.
« Cogitationes Cordis ejus », chante l’introït de la Messe : « Les pensées de Son Cœur – du Cœur de Jésus – subsistent de génération en génération pour délivrer les âmes de la mort et les nourrir au temps de la famine ». Le Cœur de Jésus est toujours en quête d’âmes à sauver, à affranchir du péché, à laver avec Son Sang, à nourrir de Son Corps. Le Cœur de Jésus est toujours vivant dans l’Eucharistie pour rassasier la faim de tous ceux qui soupirent vers Lui, pour accueillir et consoler tous ceux qui, déçus par les amertumes de la vie, se réfugient en Lui, y cherchant paix et réconfort.
Jésus Lui-même nous soutient dans le dur chemin : « Prenez sur vous Mon joug et apprenez de Moi que Je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos de vos âmes » (alléluia). S’il est impossible d’éliminer de la vie toute douleur, il est cependant possible à celui qui vit pour Jésus, de souffrir en paix et de trouver dans Son Cœur le repos des fatigues de l’âme.
2 – L’Evangile et l’épître nous montrent encore plus directement le Cœur de Jésus.
L’Evangile nous fait voir Son Cœur mis à nu par le fer de la lance ; « un des soldats Lui ouvrit le côté avec une lance », et Saint Augustin commente : « L’Evangéliste a dit ‘il ouvrit’, pour nous montrer que là s’ouvrit, en quelque sorte, la porte de la vie par où s’écoulèrent les sacrements ».
Du Cœur transpercé du Christ – symbole de l’amour qui L’a immolé pour nous sur la Croix – ont jailli les sacrements, figurés par l’eau et le Sang sortis de la blessure, et c’est précisément au moyen de ces sacrements que nous recevons la vie de la grâce.
Il est bien juste de dire que le Cœur de Jésus a été ouvert pour nous introduire dans la vie. Jésus a dit un jour : « Etroite est la porte qui conduit à la vie » (Matth. VII, 14), mais si nous entendons par cette porte la blessure de Son Cœur, nous pouvons dire que ne pouvait être ouverte porte plus accueillante.
Dans sa très belle épître, Saint Paul nous invite à entrer plus avant dans le Cœur de Jésus pour contempler « Ses incommensurables richesses » et pénétrer « dans le mystère caché en Dieu ». Ce mystère est celui de l’amour infini de Dieu, qui nous a devancés de toute éternité et nous a été révélé par le Verbe fait chair ; c’est le mystère de cet amour qui a voulu nous racheter et nous sanctifier dans le Christ « en qui nous avons libre accès auprès de Dieu ».
Jésus Se présente encore une fois comme la porte qui conduit au salut : « Je suis la porte. Celui qui entrera par moi sera sauvé » (Jean X, ç). Cette porte est Son Cœur qui, blessé pour nous, nous a introduits dans la vie.
L’amour seul peut nous faire pénétrer ce mystère d’amour infini ; mais un amour quelconque n’y suffit pas ; il est nécessaire, comme dit Saint Paul, d’être « enracinés et fondés dans la charité ». Ainsi seulement, nous pourrons « connaître l’amour du Christ, qui surpasse toute connaissance, de manière à être remplis de toute la plénitude de Dieu ».
Colloque :
« O Jésus, une disposition divine permit à un soldat d’ouvrir et de déchirer Votre côté. En même temps qu’en jaillirent le Sang et l’eau, fut versé le prix de notre salut, qui, en s’écoulant de la source mystérieuse de Votre Coeur, donne aux sacrements le pouvoir de conférer la vie de la grâce, et devient, pour ceux qui vivent en Vous, la coupe qui puise à la source vive de la vie éternelle. Lève-toi donc, ô mon âme, veille sans arrêt et approche ta bouche pour t’abreuver, en y puisant, à la source du Sauveur !
Puisque nous sommes venus une bonne fois vers le Cœur du très doux Seigneur Jésus et qu’il nous est bon d’y demeurer, ne nous en séparons pas facilement.
Oh ! Qu’il est bon d’habiter dnas ce Cœur !
Riche trésor, précieuse perle est Votre Cœur, très bon Jésus : nous les trouvons dans ce champ creusé de Votre Corps !
Qui rejetterait cette perle ?
Que ne donnerais-je plutôt toutes les perles, que n’échangerais-je toutes mes pensées et toutes mes affections pour acquérir celle-ci, en confiant toute ma sollicitude au Cœur du bon Jésus, et sans tromperie Il me nourrira (cf. Ps. LIV, 25).
Aussi, après avoir trouvé ce Cœur qui est Vôtre et mien, très doux Jésus, je Vous prierai, mon Dieu : recevez mes prières dans le sanctuaire où Vous exaucez. Que dis-je ? Attirez-moi tout entier dans Votre Cœur ! » (Saint Bonaventure – Arbre de Vie, XXX ; Vigne mystique, III, 3 & 4).
Rd. Père Gabriel de Sainte Marie-Madeleine ocd.
in « Intimité divine ».
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