2024-104. Méditation pour le cinquième dimanche après Pâques : la prière efficace.
Cinquième dimanche après Pâques.
Lectures : épître Jacq. I, 22-27 ; Evangile Jean XVI, 23-30.

La prière efficace :
Présence de Dieu :
« O Jésus, faites-moi comprendre que ma prière est nulle si elle ne s’appuie pas sur Vous ; qu’elle est vaine, si je ne la traduis pas en œuvres… »
Méditation :
1 – Dans l’Evangile de la Messe – tiré, aujourd’hui encore, du discours de Jésus après la dernière Cène -, l’Eglise continue à nous préparer à l’Ascension et à la Pentecôte.
« Je suis sorti du Père et Je suis venu dans le monde, dit Jésus ; maintenant, Je quitte le monde, et Je vais au Père » ; voilà l’annonce de Sa prochaine Ascension. Arrivé désormais au terme de Son ministère parmi les hommes, Jésus nous en fait la synthèse : un grand voyage du Père au monde et du monde au Père. Ainsi revient cette idée de « pèlerinage » que chaque chrétien doit appliquer à sa vie au point de la considérer comme « une nuit passée dans une mauvaise hôtellerie » (Sainte Thérèse de Jésus, in Chemin de la perfection XLII, 9), le cœur tourné vers la radieuse aurore de la vie éternelle.
« L’heure vient où Je ne vous parlerai plus en paraboles, mais ouvertement, du Père ». Telle est l’annonce de la Pentecôte : par l’entremise de l’Esprit-Saint, Jésus illuminera Ses Apôtres, leur faisant comprendre clairement les mystères divins, de sorte que le Père ne sera plus inconnu pour eux.
Tout ce que nous pouvons étudier et connaître des choses de Dieu est lettre morte, si l’Esprit-Saint ne nous en donne l’intelligence. C’est une raison de plus pour comprendre combien nous avons besoin de Lui, et pour désirer Sa venue.
En outre, l’Evangile d’aujourd’hui nous propose un autre sujet. Jésus, qui avait parlé bien des fois aux Apôtres de la prière et de la manière de prier, leur communique à présent le secret de la prière efficace : « Si vous demandez quelque chose à Mon Père en Mon nom, Il vous le donnera ». Jésus S’en va, mais Il leur indique un moyen efficace pour trouver accès auprès du Père : se présenter en Son nom, au nom de l’Homme-Dieu qui, S’étant immolé pour la gloire du Père et notre salut, mérite d’être toujours exaucé « à cause de Sa piété » (Hebr. V, 7).
Prier au nom de Jésus
2 – Prier « au nom de Jésus », signifie pratiquement la conviction que nos prières, comme du reste toutes nos bonnes œuvres, sans exception, n’ont aucune valeur si elles ne se fondent sur les mérites infinis de Jésus. Il faut donc être persuadés que, quoi que nous fassions ou quelle que soit notre prière, nous sommes toujours des « serviteurs inutiles » (Luc XVIII, 10), n’ayant par nous-mêmes rien de satisfaisant, et que tout ce qui en nous a quelque valeur, nous vient du Crucifié.
La première condition de la prière faite « au nom de Jésus » est, par conséquent, l’humilité, un sentiment toujours plus profond et réaliste de notre néant.
Mais la seconde condition est une confiance illimitée dans les mérites infinis de Jésus, qui dépassent notre indigence, notre misère, nos nécessités.
Jamais nous ne pourrons demander trop en Son nom ; nous ne serons jamais trop hardis en implorant la plénitude de la grâce divine sur nos âmes, en aspirant à la sainteté – cachée, peut-être, mais authentique – étant donné tout ce qu’Il nous a mérité.
Il n’est infidélité ou faute, tendance mauvaise ou misère sincèrement détesté, que le Sang de jésus ne puisse laver, purifier, pardonner ; il n’est pas de faiblesse qu’Il ne puisse guérir, fortifier, transformer. Il n’est pas de créature de bonne volonté, si faible et insignifiante soit-elle qui, au nom de Jésus, ne puisse aspirer à la sainteté.
Mais afin que notre prière soit efficace, une troisième condition est requise : notre vie doit correspondre à notre prière, notre foi se traduire en bonnes œuvres. « Efforcez-vous de mettre la parole en pratique, et ne vous contentez pas de l’écouter, en vous abusant vous-mêmes. Car, si quelqu’un écoute la parole et ne l’observe pas, il est semblable à un homme qui regarde dans un miroir le visage qu’il tient de la nature ; à peine s’est-il considéré qu’il s’en est allé, oubliant aussitôt quel il était ». Cette forte exhortation de Saint Jacques, que l’épître du jour nous fait relire, est un pressant rappel du caractère concret de la vie chrétienne. Inutile est la prière, vaine la confiance en Dieu, si nous n’y joignons pas nos efforts généreux pour accomplir tous nos devoirs, pour vivre à la hauteur de notre vocation. Nous pouvons et devons tout espérer par le nom de Jésus, mais Il nous demande l’effort continuel pour Lui être totalement fidèles.
Colloque :
« Dieu tout-puissant, Père de Notre-Seigneur Jésus-Christ, Vous qui êtes clément, usez envers moi de miséricorde, car je Vous offre pieusement ce que je pourrais trouver de plus précieux ; tout ce qu’il me fut donné de trouver de plus cher pour Vous, je Vous le présente en suppliant. Il ne me reste rien que je n’aie offert à Votre Majesté ; il ne me reste rien, désormais, à ajouter, puisque je Vous ai envoyé mon espérance, mon avocat, Votre Fils bien-aimé. J’ai envoyé Votre glorieux Fils comme Médiateur entre Vous et moi, je Vous L’ai envoyé comme intercesseur par lequel j’espère obtenir le pardon. Je Vous ai envoyé ce Verbe que Vous avez donné pour réparer mes fautes, et je Vous expose la Passion que Votre Très Saint Fils a endurée pour moi. Telle est la sainte victime que je Vous offre pour Vous apaiser, afin que Vous me soyez propice.
Mon injustice est grande, en vérité, mais bien plus grande est la justice de mon Sauveur. Autant Dieu est supérieur à l’homme, autant ma malice est inférieure à Sa bonté, tant en qualité qu’en quantité.
Quelle faute l’homme pourrait-il avoir commise qui n’ait été expiée par le Fils de Dieu fait homme ? Quel est l’orgueil qui puisse se gonfler assez démesurément, pour n’être pas abattu par tant d’humilité ?
En vérité, ô mon Dieu, si l’on pesait les délits de l’homme pécheur, et la grâce du Dieu Rédempteur, on trouverait que la différence égale non seulement la distance de l’orient à l’occident, mais celle qui sépare l’enfer du plus haut des cieux.
Créateur excellent de la lumière, ah ! par les douleurs immenses de Votre Fils bien-aimé, pardonnez-moi mes péchés !
Faites, ô Seigneur, que Sa piété vainque mon impiété ; que Sa modestie paye pour ma perversité ; que mon irascibilité soit dominée par Sa mansuétude. Puisse Son humilité détruire mon orgueil ; Sa patience, mon impatience ; Sa bénignité, ma dureté ; Son obéissance, ma désobéissance ; Sa tranquillité, mon inquiétude ; Sa douceur, mon amertume !
Que Sa charité efface ma cruauté ! » (Saint Augustin).
Père Gabriel de Sainte Marie-Madeleine ocd.
in « Intimité divine ».
« Créateur excellent de la lumière, ah ! par les douleurs immenses de Votre Fils bien-aimé,
pardonnez mes péchés ! »
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Merci, ô combien, Frère Maximilien-Marie, pour ces textes admirables qui complètent les lectures et les prières de la messe de ce Vème dimanche après Pâques.
« Venez Esprit Saint, remplissez le coeur de vos fidèles ; allumez en eux le feu de Votre Amour. Envoyez Votre Esprit, Seigneur, il se fera une création nouvelle et Vous renouvellerez la face de la terre ! »
Amen.