2024-94. De la Bienheureuse Hélène Valentini, veuve et professe du Tiers-Ordre de Saint Augustin.

23 avril,
Fête de Saint Georges de Lydda, mégalomartyr ;
Mémoire de la Bienheureuse Hélène Valentini, veuve, tertiaire professe de l’Ordre de Saint Augustin.

Cathédrale d'Udine - autel de la châsse de la Bienheureuse Hélène Valentini

Udine, cathédrale Notre-Dame de l’Annonciation : chapelle des reliques ;
sous l’autel se trouve le corps de la Bienheureuse Hélène Valentini

       Udine, à environ 130 km au nord-est de Venise, est la capitale historique de la province du Frioul. Le visiteur de la cathédrale Notre-Dame de l’Annonciation ne manque pas de remarquer, sous l’autel de la chapelle dite « des reliques », une châsse dans laquelle est exposé le corps d’une femme revêtue de violet, dont le visage est recouvert d’un masque d’argent et sur la tête de laquelle on a placé une sorte de diadème représentant des fleurs : ici reposent, dans l’attente de la résurrection, les restes mortels de la Bienheureuse Hélène Valentini, qui a aussi été représentée dans le retable à droite du Sacré-Cœur (à gauche – du côté de l’Evangile – pour celui qui regarde) en symétrie avec Sainte Thérèse de Jésus, réformatrice du Carmel.

Châsse de la Bienheureuse Hélène Valentini

   La Bienheureuse Hélène (en italien Elena) est née en 1396 ou 1397 dans la famille noble des Valentini, seigneurs de Maniago (cité qui se trouve à une cinquantaine de km à l’ouest d’Udine). Nous ne savons pas grand chose de son enfance et de sa jeunesse, si ce n’est qu’elle avait au moins une sœur, prénommée Parfaite (Perfetta) que nous retrouverons plus tard.
En 1411 (elle est âgée de 17 à 18 ans), elle est accordée en mariage à un chevalier originaire de Florence établi à Udine, Antoine (Antonio) dei Calvacanti. De leur union naîtront six enfants.
Antoine mourut au bout d’une trentaine d’années de mariage. Avant que l’on ne refermât son cercueil, Hélène se coupa les cheveux et les déposa à l’intérieur avec ses bijoux en déclarant : « Je les ai portés par amour pour toi : emporte-les avec toi dans la tombe ! »

   Jusque là, sans avoir jamais été une vie de scandale, la vie d’Hélène avait été celle d’une femme de la haute société qui n’avait pas boudé les mondanités et plaisirs que son rang lui permettait. Mais, peu de temps après son veuvage, entendant dans l’église conventuelle des Ermites de Saint Augustin le sermon d’un prédicateur de renom, elle décida d’un changement de vie assez radical et demanda à entrer dans le Tiers-Ordre de Saint Augustin, où elle fera bientôt profession.

image ancienne de la Bienheureuse Hélène Valentini

   Sœur Hélène fut bientôt remarquée pour ses nombreuses austérités et son dévouement envers les plus nécessiteux.
Passant de longues heures dans la prière et la méditation des Saints Evangiles, elle fuyait le monde : pour ne pas être détournée de la contemplation par l’admiration parfois indiscrète des fidèles édifiés par son changement radical qui l’avait fait passer d’une brillante vie mondaine à une vie d’abnégation et de pénitence, les Augustins acceptèrent qu’on lui construisît une espèce d’oratoire de planches à l’intérieur de l’église Sainte-Lucie, lui permettant ainsi d’assister aux offices et de s’abandonner à l’emprise divine, de plus plus forte, dérobée aux regards de tous.
Bien plus, en 1444, le Révérend Père Provincial l’autorisa à prononcer un vœu de silence absolu, qu’elle devait suspendre une fois l’an, à Noël, pour un échange édifiant avec ses enfants et ses proches !

   Quand elle n’était pas à l’église ou à ses œuvres de charité, elle vivait quasi recluse dans une petite pièce de la demeure familiale, dormant sur un « lit » de pierres recouvert d’un peu de paille, s’adonnant à de sévères macérations et flagellations, ne se nourrissant que de pain et d’eau.
Ses contemporains ont été spécialement frappés par le fait qu’elle avait disposé dans ses chaussures trente-trois petites pierres, afin d’expier les danses auxquelles elle avait jadis pris tant de plaisir et par lesquelles, répétait-elle, elle avait offensé les autres
, « en souvenir des trente-trois années pendant lesquelles mon doux Jésus, pour mon amour, a parcouru le monde ».
Toute cette pénitence héroïque à laquelle elle se soumettait était toujours inspirée par le double motif de l’imitation de Notre-Seigneur et de la réparation de son ancienne existence mondaine.

Bienheureuse Hélène Valentini d'Udine - blogue

   Sa sœur, Parfaite, gagnée par son exemple, entra elle aussi dans le Tiers-Ordre de Saint Augustin, vint vivre auprès d’elle et fut le témoin de ses mortifications, de ses charités, de sa vie d’oraison, mais aussi des persécutions et tentations diaboliques par lesquelles elle fut longtemps et cruellement tourmentée, jusqu’à parfois éprouver la tentation du suicide.
A plusieurs reprises, on la releva, alors qu’elle était étendue à terre, couverte d’ecchymoses, de bosses ou d’hématomes, à demi consciente, du fait d’agression démoniaques physiques. Le diable essayait de troubler ses oraisons en cognant les murs ou par divers autres bruits ou coups désagréables.
Un jour que, pour se rendre à la Sainte Messe, elle traversait un pont, le démon la saisit et la jeta dans la rivière : elle en sortit indemne et s’en fut à l’église comme si de rien n’était, mais totalement trempée…

   En contrepartie, Dieu la favorisa aussi de nombreuses extases, de visions célestes, d’entretiens avec Saint Augustin, Sainte Monique et quelques saints de l’Ordre ; elle fut également gratifiée du don des miracles et de la connaissance des choses cachées.
Ses grandes dévotions étaient – on serait tenté d’écrire « bien évidemment » – la Passion de Notre-Seigneur et la Très Sainte Eucharistie, raison pour laquelle on la représente parfois tenant dans une main une couronne d’épines et dans l’autre un petit ostensoir.

Statue de la Bienheureuse Hélène que l'on porte en procession

Statue de la Bienheureuse Hélène Valentini que l’on porte en procession

   En 1445, à l’occasion d’une chute, Hélène eut les deux fémurs fracturés : pendant plus de deux années, sa vie se passera désormais totalement alitée, quasi recluse, mais ne relâchant rien de sa ferveur ni de ses combats contre l’esprit des ténèbres.
Le samedi 23 avril 1458, elle était à toute extrémité et les Augustins vinrent célébrer une Messe dans sa cellule : elle rendit son âme à Dieu dans la soirée soutenue par la prière des Frères qui se relayèrent à son chevet.

   Ainsi mourut Hélène Valentini dei Calvacanti, dite aussi Hélène d’Udine, épouse, mère de famille, veuve, pénitente, mystique, que l’on invoque particulièrement contre les tentations diaboliques.
Elle fut inhumée dans l’église Sainte-Lucie, où sa tombe fut aussitôt entourée de vénération et sur laquelle des miracles se produisirent.
En 1845, l’archevêque d’Udine décida de la translation de son corps à la cathédrale, et le 27 septembre 1848, le Bienheureux pape Pie IX confirma son culte et la béatifia : c’est à l’occasion de ce transfert et de cette béatification que fut réaménagé l’autel de la « chapelle des reliques » de la cathédrale, puis commandé le tableau du retable en trois parties (cf. photo ci-dessous).

autel et retable de la cathédrale d'Udine avec la châsse de la Bienheureuse Hélène Valentini - blogue

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2 Commentaires Commenter.

  1. le 23 avril 2024 à 21 h 05 min Goës écrit:

    Que Sainte Hélène intercède pour nous dans ce combat contre les forces du mal.

  2. le 23 avril 2024 à 5 h 52 min Abbé Jean-Louis D. écrit:

    Sainte Hélène, intercédez pour nous dans le combat contre les forces du mal.

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