2024-91. Méditation pour la solennité de Saint Joseph (mercredi de la deuxième semaine après l’octave de Pâques).
Mercredi de la deuxième semaine après l’octave de Pâques :
Fête du Patronage de Saint Joseph / Solennité de Saint Joseph (cf. les explications > ici).
Saint Joseph, protecteur de l’Eglise universelle
- Patronage de Saint Joseph -
Présence de Dieu :
« Faites, ô glorieux Saint Joseph, que sous votre patronage ma vie intérieure croisse et se développe ! »
Méditation :
1 – En cette semaine où prédomine la douce figure de Jésus, le Bon Pasteur, l’Eglise nous présente en Saint Joseph, encore un autre bon pasteur, à la garde duquel Dieu voulut confier la portion choisie de Son troupeau : Marie et Jésus.
Précisément parce que Joseph a été choisi par Dieu comme gardien de la famille de Nazareth, premier noyau de la grande famille chrétienne, l’Eglise a voulu reconnaître en lui le gardien, le patron de toute la Chrétienté. Telle est la signification de la fête de ce jour, qui complète ainsi celle du 19 mars et nous invite à fixer notre attention sur la mission du grand saint dans ses rapports avec Jésus et Son Eglise.
Dès qu’il connut le mystère de l’Incarnation, toute la vie de Joseph fut centrée sur celle du Verbe incarné ; pour Lui, il endura l’angoisse, la souffrance, les fatigues, le travail ; il Lui consacra toute sa sollicitude, ses énergies, ses ressources, son temps. Il ne s’est rien réservé mais, totalement oublieux des exigences, vues ou désirs personnels, il s’est donné entièrement aux intérêts et à l’œuvre de Jésus. Pour Joseph, il n’existe que Jésus et Marie, et il se rend compte que sa vie n’a d’autre raison d’être que de les servir, de les protéger. De cette manière, il a participé pleinement, en collaborateur humble et caché, à l’œuvre de la Rédemption. S’il n’a pas accompagné Jésus dans Sa vie apostolique et à la mort sur la Croix, – comme le fit, au contraire, Marie – il a cependant travaillé aux mêmes fins que le Sauveur.
Ayant été le gardien fidèle de la Sainte famille, il est impossible que, du haut du ciel, il ne continue pas à protéger la grande famille chrétienne de l’Eglise tout entière qui, certaine de son secours, et s’appuyant sur lui, s’écrie dans la Messe d’aujourd’hui : « Soutenus par le patronage de l’Epoux de Votre Sainte Mère, nous demandons, Seigneur, à Votre clémence que [...] par ses mérites et son intercession, Vous nous rendiez participants de la gloire céleste » (secrète et postcommunion).
Saint Joseph, gardien de la Sainte Famille
2 – La vocation de Joseph à devenir le gardien de la Famille de Nazareth a été également un appel à l’intimité divine. Il ne faut pas oublier qu’il se trouve sur la ligne de partage de l’ancien et du nouveau Testament : la première partie de sa vie appartient à l’ancien Testament, la seconde, au nouveau.
Avant la venue de Jésus, comme tous les patriarches de l’ancienne alliance, il aura certainement suivi la direction de son temps, et ses rapports avec Dieu auront été surtout informés par le sentiment de la crainte révérentielle. Mais dès que l’Ange lui révèle le mystère de l’Incarnation et qu’il vient à connaître que Marie, son Epouse, est la Mère du Rédempteur, tout change dans sa vie. Dieu, qu’il a toujours honoré comme le Très-Haut, l’Inaccessible, le trois fois Saint, lui devient proche, si proche qu’Il S’incarne dans le sein de son Epouse et le choisit, lui, Joseph, comme Son Père putatif.
A peine né, Le voici entre ses bras et confié à ses soins ; ensuite, Il croîtra sous ses yeux, se nourrira à sa table, dormira sous son toit. Quelle vie d’intimité ! non seulement de rapports familiaux externes, mais aussi de communication profonde, spirituelle, car Joseph sait par la foi que Jésus est son Dieu.
Avec Marie, le grand saint fut donc le premier à entrer dans cette vie d’amour et d’intimité avec Dieu, dont Jésus nous a descellé la porte.
Regardons donc Joseph accomplir sa mission, non seulement avec un dévouement extérieur sans bornes, mais aussi avec un cœur plein de Jésus, un cœur où fleurit une vie d’intimité divine splendide. Tandis qu’il s’adonne aux travaux requis par sa tâche de père putatif, il vit, dans le secret de son âme, dans des rapports d’amour ininterrompus avec son Dieu, le Verbe incarné.
Dans l’Eglise, chacun de nous a sa petite mission à accomplir pour le bien des âmes et la gloire de Dieu. Cette mission exige du travail, souvent même un travail fatigant, des sacrifices et une activité intense. Comme Saint Joseph, il faut que nous nous donnions avec générosité, totalité, sans ménagement ou réserve ; mais, en même temps, nous avons à nous consacrer également aux œuvres divines avec un cœur plein de Dieu, qui vit avec Lui dans une intimité accrue par l’exercice de l’oraison.
Joseph nous enseigne son doux secret de vie active et contemplative à la fois, afin que, à son exemple, nous sachions nous adonner à l’action sans négliger notre vie d’intime union à Dieu.
Saint Joseph, modèle de la vie intérieure
Colloque :
Contrairement à beaucoup de rois et de prophètes qui désirèrent voir et ne virent point, entendre et n’entendirent point, Dieu accorda à Saint Joseph non seulement de voir et d’entendre Jésus, mais même de Le porter, Le conduire, L’embrasser, Le baiser, Le nourrir, Le garder !… Après la mort, un sort pieux consacre les autres élus. La gloire reçoit alors ceux qui méritent la palme. Mais, ô Saint Joseph, égal aux Anges, vous jouissez, vivant, de Dieu, plus heureux de votre sort admirable !
« Oh ! Que de doux baisers vous avez reçu de Jésus ! Avec quelle joie vous vous entendiez appeler du nom de père par le petit Enfant qui commençait à balbutier, et quelle ne fut pas la suavité de Ses doux embrassements ! Avec quel amour, au cours des voyages, vous Le faisiez reposer sur vos genoux, lorsque Son petit corps d’Enfant était épuisé de fatigue ! Un amour sans réserve vous portait vers Lui, comme vers un très doux Fils que l’Esprit-Saint vous avait donné par l’entremise de la Vierge Son Epouse ! » (Saint Bernardin de Sienne).
« O glorieux Saint, c’est chose vraiment merveilleuse que les grâces insignes dont Dieu m’a favorisée, et les dangers – tant du corps que de l’âme – dont Il m’a délivrée par votre intercession. Les autres Saints semblent avoir reçu de Dieu le pouvoir de nous assister dans une nécessité spéciale ; mais vous, au contraire, étendez votre patronage à tous nos besoins… Les âmes d’oraison, en particulier, vous doivent une affection toute spéciale. Que celui qui n’aura personne pour lui enseigner l’oraison, vous prenne pour maître, et il ne s’égarera pas » (Ste Thérèse de Jésus, « Vie », chap. VI).
Puisse la vie de toute l’Eglise, ainsi que la vie intérieure de chaque chrétien, croître et prospérer sous votre patronage, ô Joseph. Je mets ma vie spirituelle sous votre protection. Vous, qui avez vécu si près de Jésus, introduisez-moi dans Son intimité et faites qu’à votre exemple, je puisse Le servir avec un cœur plein d’amour.
Père Gabriel de Sainte Marie-Madeleine, ocd
in « Intimité divine ».
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