2024-81. « Après nous avoir délivrés par Son sang, que Jésus-Christ nous comble de tous les biens ! »

Samedi in albis.

     Vous pourrez encore une fois lire ci-dessous l’un des sermons de Saint Augustin sur la fête de Pâques que l’on trouve dans le supplément aux œuvres complètes de notre Bienheureux Père : voici le huitième de cette série.
Saint Augustin y expose certaines des objections que font les impies ou les mécréants contre les notions mêmes de sacrifice et d’immolation au sujet de Notre-Seigneur Jésus-Christ, et il y oppose les arguments de la foi authentique.

Jésus Christ fils de Dieu rassemblant et protégeant l'humanité par son sacrifice sur la croix Frans Floris - blogue

Frans Ier de Vriendt, dit Frans Floris (1519-1570) :
Jésus Christ fils de Dieu rassemblant et protégeant l’humanité par son sacrifice sur la croix
(musée du Louvre)

Vignette Agneau pascal - blogue

Après nous avoir délivrés par Son sang,
que Jésus-Christ nous comble de tous les biens !

§ 1. Saint Augustin commence par exposer les objections que soulèvent les impies contre l’immolation du Fils de Dieu.

   L’apôtre saint Paul nous dit : « Jésus-Christ, notre Pâque, a été immolé » (1 Cor. V, 7).
On demande pour qui ou pourquoi Il a été immolé. En effet, des blasphémateurs fanatiques ne craignent pas d’élever la voix et de réclamer en ces termes : Les sanglants mystères des chrétiens sont assurément saints, pieux et pleins de miséricorde. Pour nous, nous sommes assurément des sacrilèges en offrant aux statues des divinités, des oiseaux et des troupeaux. Mais que penser du sacrilège des chrétiens dont le sacrifice parricide consiste dans l’immolation d’un Fils à Son Père ?
Si je réponds que le Dieu que nous adorons est l’amour même, ils m’objectent : Pourquoi donc Dieu, qui a défendu à Abraham d’immoler son fils, a-t-il permis l’immolation de Son propre Fils ?
Si je réplique : Jésus-Christ est mort pour tous les peuples, ils me répondent : Il est assurément plein d’amour, votre Dieu qui S’est laissé apaiser par le sang de Son Fils, plutôt que d’exiger le sang des peuples. Ils disent enfin : Votre Dieu est impie, car lui qui défend d’immoler un homme aux divinités, a voulu ou permis l’immolation de Son propre Fils.

§ 2. Réponses aux objections : ce ne sont pas les chrétiens qui ont immolé Jésus-Christ, mais ce sont les Juifs qui L’ont livré ; Son immolation opère le salut ; les chrétiens L’adorent comme Dieu venu dans la chair qui a opéré la Rédemption.

   Oh ! à quelles extrémités notre religion se voit réduite ! Qu’il est étroit, le sentier qui nous mène au vaste plateau de la foi, quand au contraire la multitude confuse des réprouvés se joue dans les voies les plus spacieuses Que notre chemin est étroit et escarpé ! Ce n’est qu’avec des efforts inouïs que nous portons la vérité ; tant d’arguments séducteurs nous sont opposés que nous nous laisserions facilement convaincre, si nous n’avions pas à enseigner avant tout l’amour de Dieu que nous adorons.
L’apôtre Saint Paul nous dit donc : « Jésus-Christ notre Pâque a été immolé »; nous disons pourquoi et par qui il a été immolé, afin de justifier de toute accusation de parricide le saint et innocent mystère de notre Pâque. Ce n’est pas nous, chrétiens, qui immolons Jésus-Christ, mais nous L’adorons dans Sa mort.
Vous nous demandez pourquoi nous adorons une victime immolée ? Parce que nous adorons le Fils de Dieu, avant même qu’Il ait été immolé. Vous demandez pourquoi Il a été immolé ? C’est aux Juifs sacrilégement religieux à répondre : il leur était prescrit d’offrir à Dieu un agneau pour la pâque ; or, en immolant Jésus-Christ à la place d’un agneau, ils ont offert à Dieu Son propre Fils. C’est ce crime des Juifs que l’Apôtre rappelle en ces termes : « Jésus-Christ notre Pâque a été immolé », c’est-à-dire immolé par ce peuple auquel Jean-Baptiste montrait le Christ en disant : « Voici l’Agneau de Dieu, voici Celui qui efface les péchés du monde » (cf. Jean I, 36).
Vous demandez pourquoi Jésus-Christ ne S’est pas soustrait à ce crime ? Parce que Son sang était dû pour le rachat du monde.
Quel crime avait donc commis le monde, pour que le sang ait dû servir à sa délivrance ? Il avait encouru la malédiction de la loi, et Dieu, voulant rester fidèle à Sa promesse, livra Lui-même Son Fils, dont le sang, quoique criminellement versé, devait être la rançon du pécheur condamné à la mort éternelle.
Un tel jugement de Dieu est assurément inspiré par l’amour, et sans porter atteinte à Son affection paternelle, il a fait retomber sur Son Fils la condamnation qui pesait sur le genre humain, et a voulu que Sa mort momentanée devînt le salut de l’univers.

§ 3. La bonté de Dieu dans le mystère de l’Incarnation.

   O profond mystère d’amour ! Le monde pèche, et Jésus-Christ est immolé, de telle sorte que Dieu, la justice et l’amour infinis, maintient le décret qu’Il avait porté et détruit le péché sans détruire l’innocence.
Telle est la vérité que Jésus-Christ Lui-même a fait entendre, avant même l’effusion de Son sang pour le salut du monde : « C’est ainsi que Dieu a aimé le monde, jusqu’à livrer pour lui Son Fils unique, afin que celui qui croit en Lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle » (Jean I, 29). De son côté, l’apôtre Saint Paul s’écrie : « Jésus-Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi, en Se faisant maudit pour nous ; car il est écrit : Maudit soit quiconque est pendu au gibet » (Gal. III, 13) ; et encore : « Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? » (Rom. VIII, 31). « Si Dieu n’a pas épargné Son propre Fils et s’Il L’a livré pour nous tous, comment avec Lui ne nous a-t-Il pas tout donné ? » (Ibid. 32).
Vous demandez pourquoi Dieu n’a pas épargné Son Fils : parce que, dans la Résurrection, ce Fils devait Lui être rendu. En effet, une majesté éternelle ne peut ni mourir ni finir. Mais si le Fils de Dieu ne pouvait naturellement ni mourir ni finir, cependant Il a voulu être crucifié, afin de 
Se dépouiller de Son corps mortel ; d’un autre côté, la barbarie des Juifs a été déjouée, car Jésus-Christ, mort, nous a été rendu par la Résurrection.

§ 4. Jésus-Christ, par Sa Résurrection, confond tous Ses ennemis.

   Voyez maintenant le Fils de Dieu ressuscitant des enfers : Il porte sur Son corps les cicatrices de Sa Passion, à l’aide desquelles Il put Se faire reconnaître ; car, s’Il l’eût voulu, Il eût fait disparaître toutes les traces de Son sacrifice. Lui qui a pu ressusciter, ne pouvait-Il pas Se guérir ?
Il salue Ses Apôtres et reçoit leur salut ; Il mange avec eux ; Il Se réjouit d’avoir accompli l’œuvre de la rédemption, pour laquelle Il est descendu sur la terre. Ainsi donc, mes frères, puisque vous êtes rachetés, demandez avec nous les biens que vous désirez.
Après nous avoir délivrés par Son sang, que Jésus-Christ nous comble de tous les biens !

Frans Floris - détail

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