Chemin de Croix du Très Précieux Sang de Notre-Seigneur Jésus-Christ :
Prière préparatoire :
Seigneur Jésus, notre divin Sauveur, nous allons, par la pensée et par la prière, placer nos pas dans les Vôtres sur le chemin du Calvaire : accordez-nous la très grande grâce d’avoir part aux grâces de salut et de sanctification que nous a values la généreuse effusion de Votre Précieux Sang !
Nous implorons Votre miséricorde pour nous-mêmes, pour les pauvres pécheurs – en particulier pour ceux qui se trouvent à l’agonie -, pour les âmes du Purgatoire – spécialement les plus délaissées -, et pour tous les besoins de Votre Sainte Eglise.
Nous Vous prions spécialement pour les hommes qui Vous ont renié, qui Vous blasphèment et qui Vous combattent : touchez, nous Vous en supplions, ô miséricordieux Jésus, leurs âmes endurcies par une goutte de Votre Sang Précieux, et ramenez-les à Votre Sacré-Cœur !
Notre-Dame de Compassion, enseignez-nous à profiter pleinement des grâces de la bienheureuse Passion de votre Fils que nous allons méditer, et dont vous avez recueilli les fruits précieux lorsque, debout au pied de la Croix, vous assistiez à l’écoulement surabondant de Son Sang rédempteur.
Puissions-nous, en prenant part aux souffrances et à la Croix du Christ Notre-Seigneur, et unis à votre Cœur douloureux et immaculé, parvenir à la vie éternelle que nous a obtenue ce Sacrifice sanglant de votre divin Fils.
Ainsi soit-il !
Cosimo di Lorenzo Rosselli (1439-1507) :
Crucifixion avec la Très Sainte Vierge, Saint Jean-Baptiste, Saint André, Saint François,
et Sainte Marie-Magdeleine (1503).
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Prières à chaque station :
- Avant chaque station :
V. Nous Vous adorons, ô Christ, et nous Vous bénissons.
R. Parce que Vous avez racheté le monde par Votre sainte Croix.
- Après chaque station :
Notre Père. Je vous salue Marie. Gloire au Père.
V. Ayez pitié de nous, Seigneur.
R. Ayez pitié de nous.
V. Que, par la miséricorde de Dieu, les âmes des fidèles défunts reposent en paix.
R. Ainsi soit-il !
Première station : Jésus est condamné à mort.
O doux Jésus, Vous êtes venu en ce monde afin d’y répandre Votre Sang pour nous sauver : Vous avez accepté d’être jugé par des hommes coupables ; Vous avez consenti à être condamné, Vous l’Agneau sans tâche, le seul innocent ; et Vous n’avez eu pour Vos juges et pour Vos bourreaux que pitié et miséricorde…
Accordez-nous, Seigneur, par les mérites de Votre Précieux Sang, de savoir pardonner ainsi que Vous-même l’avez fait, de tout notre cœur et sans rien retenir, afin que nous obtenions pour nous-mêmes le pardon selon la plénitude de Vos miséricordes.
Deuxième station : Jésus est chargé de la Croix.
Ô Jésus, Vous avez porté sur Vos épaules le poids de tous nos péchés, le poids de tous les péchés de tous les hommes de tous les temps… dont les miens !
Ce poids fut tel qu’aucune parole humaine n’a jamais pu, ne peut aujourd’hui, et ne pourra jamais l’exprimer.
Donnez-nous, Seigneur, avec la force surnaturelle dont Votre Précieux Sang peut nous remplir, de porter cette Croix avec Vous. Accordez-nous de ne jamais reculer, de ne jamais atermoyer lorsque Vous nous demandez d’unir nos petites croix de chaque jour à la Vôtre, mais de faire vaillamment de la Croix notre bien le plus précieux.
Troisième station : Jésus tombe sous le poids de Sa Croix.
Ô Seigneur, comment ne pas être bouleversé au plus profond de notre âme en Vous voyant tomber sous le poids de nos fautes, Vous le Tout-Puissant et le Glorieux devenu, sur ce chemin du Calvaire, le plus méprisé de tous les hommes ?
Fortifiez-nous par le Sang que Vous avez répandu en cette chute, ô Seigneur, afin que désormais nos propres chutes ni ne nous portent au découragement ni ne nous conduisent au désespoir, mais que, par la vertu de Votre Précieux Sang, nous nous relevions courageusement et continuions à avancer sur le chemin de la sainteté à laquelle Vous nous appelez !
Quatrième station : Jésus rencontre Sa très Sainte Mère.
La contemplation de cette rencontre de deux cœurs douloureux, unis dans une offrande totale pour la rédemption du monde, nous invite à tout donner, à leur exemple. Nous stimule à aimer le Christ comme Sa Mère L’a aimé, et à aimer Marie comme le Christ l’a aimée.
Ô Sainte Mère des Douleurs, Mère du divin Amour, recueillez vous-même quelques gouttes du Précieux Sang de Votre Fils pour en appliquer la vertu à nos cœurs, et pour purifier ainsi tout ce qu’il peut y avoir de désordonné dans nos relations affectives, de sorte que nous puissions aimer en toute liberté Notre-Seigneur Jésus-Christ par dessus tout, et notre prochain comme nous-mêmes pour l’amour de Dieu.
Cinquième station : Simon le Cyrénéen aide Jésus à porter Sa Croix.
Ô Seigneur, qui avez voulu, dans cette voie montante du Calvaire, que Simon de Cyrène fût réquisitionné pour Vous soulager un peu dans le portement de Votre lourde Croix, et qui avez transformé celui qui, au début, n’était là que par contrainte, en un saint, compatissant, volontaire et généreux à Vous suivre, nous Vous demandons, par la puissance transformante de Votre Précieux Sang, de toucher nos cœurs, afin que, sans hésitation, dévoués et secourables, nous sachions prendre part à Votre sainte Passion, en nous attachant à soulager le poids de la croix qui pèse sur les épaules de notre prochain.
Sixième station : Sainte Véronique essuie la Sainte Face de Jésus.
Seigneur, Votre visage sacré est tuméfié, blessé, souillé : il est méconnaissable sous les vestiges des ordures et les crachats dont on l’a couvert ; il porte les traces sanglantes de la flagellation et du couronnement d’épines…
Il n’en fallait pas moins pour restaurer en mon âme, et dans celles de tous les pauvres pécheurs, l’image et la ressemblance divines terriblement défigurées par le péché !
Par la puissance de guérison de Votre Très Précieux Sang, je Vous en prie, ô mon Sauveur, rétablissez en moi toute la plénitude de Votre grâce, pour que je porte en vérité le nom de chrétien, membre de Votre Corps mystique, appelé à Vous faire rayonner en tout ce que je suis et en tout ce que je fais.
Septième station : Jésus tombe une deuxième fois.
Ô mon très doux Seigneur, écrasé par le poids de tous nos péchés, Vous tombez une deuxième fois.
Pardon ! Pardon, ô Jésus, pour mes innombrables rechutes, souvent dues à mon manque de persévérance, mon manque évident de fermeté dans mes résolutions, mon inconstance, mon manque d’énergie à fuir les occasions du péché…
Par les mérites infinis du Sang que cette deuxième chute a fait couler, je Vous conjure de fortifier mon âme fragile et trop souvent velléitaire, pour que j’avance, à Vos côtés, d’un pas plus ferme et assuré !
Huitième station : Jésus exhorte les filles de Jérusalem.
Jésus, qui, malgré les tourments de Votre marche douloureuse vers le Calvaire, avez pris le temps de Vous retourner vers ces femmes de Jérusalem qui pleurent au bord du chemin, accordez-moi de bien comprendre la leçon que Vous leur donnez en cet instant tragique : Vous n’attendez pas de moi des larmes d’attendrissement, des larmes de sentiment, mais une contrition profonde et efficace qui m’engage pleinement dans la lutte contre le mal, en moi et autour de moi !
Précieux Sang du Dieu des miséricordes, soyez toujours présent à mon esprit, et soyez, je Vous en conjure, l’aliment qui fortifie sans cesse mon engagement résolu à la pénitence, à la conversion et à l’apostolat !
Neuvième station : Jésus tombe pour la troisième fois.
Encore une fois, ô mon Seigneur, Vous tombez !
Mais encore une fois, ô mon Sauveur, Vous Vous relevez !
Vous êtes tombé de tout votre long dans la boue et sur les pierres du chemin, et Votre Corps, terriblement affaibli, a encore saigné. Mais, comme l’agneau que l’on conduit à l’abattoir, Vous n’avez pas ouvert la bouche pour Vous plaindre et Vous lamenter sur Vous-même.
Je recueille les leçons de cette troisième chute. Je recueille les fruits sanglants de cette troisième chute. Je recueille dans le calice de mon âme, les gouttes de Votre Précieux Sang, et Vous supplie, par elles, de m’apprendre à ne plus m’apitoyer sur mon sort et sur mes misères, mais à me relever toujours pour avancer toujours.
Dixième station : Jésus est dépouillé de Ses vêtements.
L’impitoyable arrachement de Votre vêtement, collé à Vos blessures, les remet toutes à vif, et, alors que Vous venez d’arriver au lieu de Votre immolation, ô mon divin Jésus, à la loque de pourpre dont par dérision les soldats Vous avaient revêtu, Vous opposez, en ce cruel dépouillement, la pourpre sacrée du Sang rédempteur qui peut tout pardonner, qui peut tout purifier.
Couvrez, je Vous en supplie, toutes les plaies de mon âme de Votre Précieux Sang, répandu en une telle abondance, de sorte que je ne paraisse plus devant la justice divine que j’ai tant offensée, que revêtu de la Pourpre du Roi des rois qui, par chacune de Vos plaies, crie plus fort que le sang d’Abel : non pour appeler sur moi la vengeance mais pour m’obtenir la parfaite et définitive clémence.
Onzième station : Jésus est cloué sur la Croix.
Au cœur du paradis des origines jaillissait une fleuve quadriforme qui irriguait et vivifiait toute la terre, avant qu’Eve ne tendît, par désobéissance et orgueil, sa main sacrilège vers le bois de l’arbre défendu.
Sur le bois de l’arbre sacré de la Croix, Vous étendez Vos bras et Vos mains, ô Seigneur d’humilité et d’obéissance, pour que jaillisse un nouveau fleuve de vie, quadriforme lui aussi, au travers des adorables plaies de Vos mains et Vos pieds.
Je veux maintenant m’approcher de ces sources vivifiantes pour m’y abreuver et en recevoir la vie éternelle. Je veux poser mes lèvres pécheresses sur les lèvres de Vos plaies, et m’enivrer de Votre Précieux Sang pour exulter éternellement dans la joie de Votre salut.
Douzième station : Jésus meurt sur la Croix.
Dans ce pressoir mystique que Vous foulez seul, ô mon Seigneur, le vin de l’ardente colère du Dieu Tout-Puissant est changé en flots de miséricorde, de pardon, de grâces et de bénédictions.
Je contemple. Je contemple inlassablement l’Agneau immolé et vainqueur en Lequel la miséricorde et la vérité se sont rencontrées, par Lequel la justice et la paix se sont donné un éternel baiser.
C’est ici que Vous êtes victorieux du mal ; c’est ici que Vous nous réconciliez avec Votre Père ; c’est ici que Vous nous ouvrez la porte de Votre Cœur et nous invitez à y entrer, après que s’en sont écoulées les dernières gouttes de Votre Précieux Sang.
Treizième station : Jésus, descendu de la Croix, est remis à Sa Très Sainte Mère.
Notre-Dame de l’union parfaite à la Passion, Notre-Dame de Compassion, à laquelle Jésus crucifié nous a remis avant de rendre le dernier soupir, le Corps sacré de Votre Fils vous est rendu, totalement exsangue…
Aucune des grâces qui ont été obtenues par ce Sang, dont une seule goutte aurait amplement suffi à sauver le monde entier de l’effroyable surabondance de ses fautes, ne peut être perdue, puisque, debout au pied de l’ostensoir sanglant de la Croix, vous avez tout recueilli : Arche de la Nouvelle Alliance, Médiatrice de toutes grâces, ô notre Mère, donnez-moi de porter avec vous la mort du Christ, faites de moi – à votre suite – l’associé de Sa passion et l’adorateur de Ses plaies ; laissez-moi être blessé par Ses plaies, m’enivrer de la Croix et du Sang de votre Fils : « Fac ut portem Christi mortem, passionis fac consortem, et plagas recolere ; fac me plagis vulnerari, fac me Cruce inebriari et cruore Filii ! »
Quatorzième station : Jésus est mis au tombeau.
Le Sacrifice parfait est accompli. L’Hostie pure, l’Hostie sainte, l’Hostie immaculée a été immolée. Le Corps et le Sang sacrés ont été totalement séparés. La chair très sainte de l’Agneau sacrifiée est déposée dans le tabernacle du sépulcre neuf creusé dans la roche, devant lequel on roule une pierre et sur lequel on appose les scellés de l’incrédulité et du rejet.
« Suscipe, Sancte Pater, omnipotens aeterne Deus, hanc immaculatam Hostiam : recevez, ô Père Saint, cette Hostie immaculée… » Dans le silence du tombeau enténébré, je veux demeurer solitaire et paisible. Je veux veiller et ne pas m’endormir, près du Corps de Celui qui a répandu tout Son Sang pour moi. Je veux demeurer silencieux et rempli d’espérance, contemplant inlassablement, inondé d’une incommensurable gratitude, la Bienheureuse Passion par laquelle je suis racheté.
Prière finale :
Il est vraiment juste et nécessaire, c’est notre devoir et c’est notre salut, de Vous rendre grâces toujours et partout, Seigneur, Père saint, Dieu éternel et tout-puissant : Vous avez placé le salut du genre humain dans le bois de la Croix pour que, là-même où la mort était née, surgît la vie, et pour que celui qui vainquit par le bois, fut aussi vaincu par le bois, par le Christ Notre-Seigneur.
Par Lui les Anges louent Votre majesté, les Dominations Vous adorent, les Puissances se prosternent en tremblant ; les Cieux, les Vertus des cieux et les bienheureux Séraphins la célèbrent, unis dans une même allégresse.
A leurs chants, nous Vous en prions, laissez se joindre aussi nos voix pour proclamer dans une humble louange : Saint ! Saint ! Saint êtes-Vous, ô Seigneur, Dieu des Armées ! Le ciel et la terre sont remplies de la majesté de Votre gloire !
La Très Sainte Trinité
(peinture sur bois début du XVIème siècle, basilique Saint Hilaire, à Poitiers)
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