2023-159. Prière en forme de sonnet sur l’Evangile du Jugement dernier.
24ème et dernier dimanche de l’année liturgique :
dimanche de l’annonce de la fin des temps.
Nous autres, Chats, sommes naturellement des animaux nocturnes, et, même si l’extraordinaire intelligence dont nous a dotés notre divin Créateur nous rend capables de nous adapter en partie aux habitudes diurnes de nos humains de compagnie, nous gardons toujours nos instincts d’activité dans le temps où les ténèbres enveloppent la terre.
Il n’est donc pas rare que, lorsque Frère Maximilien-Marie se livre au sommeil pendant quelques heures – bien courtes parfois, je dois le dire -, j’en profite pour parfaire mes études, après avoir minutieusement inspecté les lieux confiés à ma vigilance, faisant en sorte qu’aucun petit rongeur ne vienne grignoter le matériel rangé à la sacristie, ou bien ces précieux livres, en lesquels on trouve tant de trésors.
Justement, parmi mes découvertes de ces derniers jours, il y a un auteur français dont j’ignorais tout, et dont mon papa-moine lui-même n’avait jusqu’alors point entendu parler : Lazare de Selve.
Né en 1550 et rappelé à Dieu en 1623, ce gentilhomme fut en charge de divers emplois, plutôt administratifs, pendant les règnes d’Henri IV et de Louis XIII. Il devait être profondément enraciné dans le terreau d’une foi vivante, puisque ce fin lettré ne nous a laissé que des œuvres spirituelles, malheureusement non rééditées de nos jours, parmi lesquelles des cantiques et des sonnets spirituels.
Vous trouverez ci-dessous l’un de ses sonnets intitulé « Sur l’Evangile du Jugement », dont la tonalité est bien en accord avec ce dernier dimanche de l’année liturgique et le début de l’Avent, qui nous rappellent la fin des temps et nous font espérer le second avènement de Notre-Seigneur Jésus-Christ.
Je le livre donc à votre lecture, à votre méditation et à votre prière, afin qu’à votre tour vous vous en serviez pour implorer la miséricorde et la clémence du Souverain Juge…
Sur l’Evangile du Jugement
Quand je pense, Seigneur, à cette fin du monde,
A ces astres tombant du haut du firmament,
A ces flambeaux du ciel éclipsés promptement
Et à ce feu brûlant l’air, et la terre et l’onde.
Quand j’oy (*) des quatre vents de la machine ronde
Ce grand son de clairons, ce grand ajournement,
Criant : « Levez-vous, morts, venez au jugement »,
Ô que je suis saisi d’une crainte profonde !
Mais quand je vois ce roi de gloire couronné,
De mille millions d’esprits environné,
Prononcer en tonnant la dernière sentence :
« Venez, bénis du père, et allez, malheureux »,
Ô seigneur, cache-moi, dis-je alors, tout peureux,
Dans l’abîme profond de Ta grande clémence.
Lazare de Selve
(*) : il faut évidemment, selon les règles de la prononciation et de la prosodie classique, faire la diérèse et prononcer « j’o-ÿ » (ce qui montre qu’en ce temps-là la première personne du singulier du verbe ouïr au présent de l’indicatif ne se prononçais pas « j’ois » comme de nos jours).
« Alors pleureront toutes les tribus de la terre,
et elles verront le Fils de l’homme venant dans les nuées du ciel,
avec une grande puissance et une grande majesté.
Et Il enverra les anges, qui, avec une trompette et une voix éclatante,
rassembleront Ses élus des quatre vents de la terre,
du sommet des cieux jusqu’à leurs dernières profondeurs »
(Matth. XXIV, 30-31)

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Magnifique tableau du retour en gloire de Notre-Seigneur Jésus-Christ.
Réponse :
Et si je vous dis que c’est une création personnelle réalisée grâce à un « créateur d’images » proposé par mon fournisseur d’accès à Internet ?