2023-157. Le 25 novembre, nous fêtons Sainte Catherine d’Alexandrie, vierge et martyre, céleste patronne des philosophes et des théologiens, ainsi que de nombreux corps de métiers.
25 novembre,
Fête de Sainte Catherine d’Alexandrie, vierge et martyre.
Icône grecque de Sainte Catherine d’Alexandrie
Il y aurait vraiment beaucoup, beaucoup, beaucoup de choses à écrire au sujet de Sainte Catherine d’Alexandrie, que nous fêtons le 25 novembre : je n’en écrirai pas autant que je le voudrais aujourd’hui.
Je commencerai donc modestement par me contenter de recopier ci-dessous la traduction des leçons du deuxième nocturne de sa fête dans le Bréviaire romain traditionnel, puisque cela constitue, en quelque manière, le « résumé officiel » de la tradition de la Sainte Eglise catholique authentifiée par son magistère, au sujet de cette vierge martyre.
Evidemment, le rationalisme et le modernisme s’en sont pris à son culte : nous ne nions pas qu’il puisse y avoir quelques difficultés d’ordre historique dans les actes de Sainte Catherine, toutefois, je ne trouve pas cela suffisant pour la reléguer au rang des « pieuses affabulations », puisque par ailleurs :
1) sa présence dans la vie de l’Eglise a été la source d’innombrables et merveilleuses grâces pendant des siècles pour les fidèles qui se sont confiés en elle,
2) de nombreux mystiques authentiques ont eu des visions à son sujet,
3) et que – c’est particulièrement important pour nous, Français – elle a joué un rôle essentiel dans la vocation et la mission de Sainte Jeanne d’Arc pour le salut de notre beau Royaume.
Nous rappellerons aussi qu’elle a été choisie pour céleste patronne des philosophes et des théologiens (et d’une manière générale pour tous les métiers liés au travail intellectuel), des prêcheurs et orateurs, des étudiants, des généalogistes et des notaires… De nombreux corps de métiers, spécialement ceux qui utilisent (ou utilisaient) des mécanismes comportant des roues se sont placés sous sont patronage : charretiers et charrons, cordiers et drapiers, couturières et fileuses de laine, tourneurs et rémouleurs, meuniers et potiers, plombiers et tailleurs, nourrices et gardes d’enfants, …etc. ; sans oublier bien sûr les jeunes filles en quête de mari !
Enfin, il faut souligner que sa vie, son martyre et la dévotion des fidèles pour elle ont suscité des milliers d’œuvres d’art signées par les plus grands noms de la peinture et de la sculpture;
Pour toutes ces raisons, et beaucoup d’autres encore, .
Tommaso di Cristoforo Fini, dit Masolino da Panicale (1383- vers 1447)
Basilique Saint-Clément (Rome), chapelle Castiglione :
fresques de la vie et du martyre de Sainte Catherine
* * * * * * *
Leçons des matines de la fête
de
Sainte Catherine d’Alexandrie
(bréviaire romain traditionnel)
Quatrième leçon.
L’illustre vierge Catherine naquit à Alexandrie. Ayant joint, dès sa jeunesse, l’étude des arts libéraux à l’ardeur de la foi, elle s’éleva en peu de temps à une haute perfection de doctrine et de sainteté, si bien qu’à l’âge de dix-huit ans, elle surpassait les plus érudits. Ayant vu traîner au supplice, par ordre de Maximin, beaucoup de chrétiens qu’on avait déjà tourmentés diversement à cause de leur religion, Catherine ne craignit pas d’aller trouver ce tyran, et, lui reprochant son impie cruauté, elle lui prouva, par des raisons pleines de sagesse, que la foi en Jésus-Christ est nécessaire pour le salut.
Masolino da Panicale - fresques de la vie et du martyre de Sainte Catherine, détail :
Sainte Catherine refuse de rendre un culte aux idoles
Cinquième leçon.
Maximin, rempli d’admiration pour la science de Catherine, la fit garder ; et rassemblant de toutes parts les hommes les plus savants, il leur promit de magnifiques récompenses, s’ils pouvaient la faire passer avec conviction de la foi du Christ au culte des idoles. Le contraire arriva : car plusieurs de ces philosophes réunis pour la convaincre, furent, par la force et la précision de ses raisonnements, embrasés d’un si grand amour envers Jésus-Christ, qu’ils n’auraient point hésité à mourir pour lui. Maximin entreprend donc, par les flatteries et les promesses, d’amener Catherine à d’autres sentiments ; mais comprenant qu’on l’essaierait en vain, il la fait battre de verges, meurtrir à coups de fouets garnis de plomb, puis la retient onze jours en prison, sans nourriture ni boisson.
Masolino da Panicale - fresques de la vie et du martyre de Sainte Catherine, détail :
Sainte Catherine confond les philosophes païens
Sixième leçon.
C’est alors que l’épouse de Maximin, et Porphyre, général de ses armées, entrèrent dans la prison pour voir la jeune vierge. Persuadés par ses discours, ils crurent en Jésus-Christ, et reçurent dans la suite la couronne du martyre. Cependant Catherine fut tirée du cachot ; on avait préparé une roue, où se trouvaient fixés de proche en proche des glaives aigus pour déchirer cruellement le corps de la vierge. Mais cet instrument de supplice fut bientôt mis en pièces à la prière de Catherine, et plusieurs, à la vue de ce miracle, embrassèrent la foi de Jésus-Christ. Maximin n’en étant que plus obstiné dans son impiété et sa cruauté, ordonna de décapiter Catherine. Elle présenta courageusement sa tête à la hache du bourreau, et s’envola au ciel, pour recevoir la double récompense de la virginité et du martyre. C’était le septième jour des calendes de décembre. Son corps fut miraculeusement transporté par les Anges sur le mont Sinaï, en Arabie.
Masolino da Panicale - fresques de la vie et du martyre de Sainte Catherine, détail :
le martyre de Sainte Catherine
(supplice de la roue, décapitation et transport de son corps par les anges sur le Mont Sinaï)
Vous pouvez laisser une réponse.
Tous les chrétiens, et au-delà même, connaissent Sainte Catherine d’Alexandrie. Mais autant que ce que nous livre le blog ?
Masolino da Panicale nous en apprend beaucoup par ses magnifiques fresques.