2023-153. De Saint Félix de Valois, cofondateur de l’Ordre de la Très Sainte Trinité pour la rédemption des captifs.

20 novembre,
Fête de Saint Félix de Valois, confesseur ;
Mémoire de Saint Eudes de Lérins, abbé et confesseur.

Croix originelle des Trinitaires

Forme originelle de la Croix des Trinitaires

       Saint Félix de Valois, né en 1127 et mort le 4 novembre 1212, est cofondateur, avec Saint Jean de Matha, de l’Ordre de la Très Sainte Trinité pour la rédemption des captifs – qui est une congrégation de chanoines réguliers de Saint Augustin -, plus brièvement appelé Ordre des Trinitaires (et souvent aussi nommé Ordre des Mathurins avant la grande révolution).
Quelques historiens modernes contestent jusqu’à son existence, au prétexte que son nom n’apparaît qu’au XVème siècle dans les récits de la fondation des Trinitaires : ce qui, en fait, ne constitue pas une « preuve ».
Son culte immémorial a d’abord été reconnu en 1666 par le pape Alexandre VII, qui l’inscrivit ensuite au Martyrologe romain en 1671 ; enfin le pape Innocent XII étendit sa fête à l’Eglise universelle sous le rit double en 1694, la fixant à la date du 20 novembre (parce que la date du 4 novembre est déjà occupée par la fête de Saint Charles Borromée dans le calendrier romain). 

Saint Félix de Valois - vitrail de l'église Saint-Georges de Chassenard

Saint Félix de Valois
détail d’un vitrail de l’église de Chassenard (diocèse de Moulins)

Croix originelle des Trinitaires

Leçons du deuxième nocturne de la fête de Saint Félix de Valois
dans le bréviaire romain traditionnel :

Quatrième leçon :

   Félix, d’abord appelé Hugues, naquit en France, de la famille royale des Valois. Dès l’âge le plus tendre, il donna des gages sérieux de sa sainteté future, et principalement de sa charité envers les pauvres ; car, tout petit enfant, il distribuait, de sa propre main, des aumônes aux malheureux, comme s’il eût été plus avancé en âge et en pleine maturité de jugement. Devenu plus grand, il avait coutume d’envoyer aux indigents une partie des plats servis sur sa table, et il réservait d’ordinaire aux petits enfants pauvres le mets le plus savoureux. Au cours de son adolescence, il se dépouilla plus d’une fois de ses vêtements pour en couvrir les mendiants. Il obtint de son oncle Thibaut, comte de Champagne et de Blois, la grâce d’un condamné à mort, prédisant que ce misérable, alors assassin, parviendrait dans la suite à une très grande sainteté de vie ; l’événement confirma la vérité de cette prédiction.

Croix originelle des Trinitaires

Cinquième leçon :

   Après avoir passé d’une manière digne de louanges les années de son adolescence, son goût pour la contemplation des choses d’en haut commença à lui inspirer la pensée de la solitude ; mais il voulut auparavant recevoir les ordres sacrés, afin de s’enlever toute prétention au trône, dont la succession prochaine lui était assurée, en vertu de la loi salique. Ordonné Prêtre, il célébra avec la plus grande dévotion sa première Messe. Peu après, il se retira dans un désert où, vivant avec une extrême austérité, il nourrissait son âme de l’abondance des grâces célestes. Il y passa très saintement quelques années, en compagnie de Saint Jean de Matha, docteur de Paris, qui, poussé par une inspiration d’en haut, s’était mis à sa recherche et l’avait trouvé. Sur l’avis que Dieu leur donna par le ministère d’un ange, ils se rendirent tous deux à Rome, afin d’obtenir du souverain Pontife une règle de vie spéciale. De son côté, le pape Innocent III, pendant qu’il célébrait les Saints Mystères, eut une révélation, lui faisant connaître l’Ordre religieux et l’œuvre ayant pour but la rédemption des captifs. Ce pontife revêtit donc lui-même Félix et son compagnon de vêtements blancs, marqués d’une croix de deux couleurs et de même forme que ceux dont l’ange était revêtu lorsqu’il lui avait apparu. Le Pape voulut en outre que le nouvel institut religieux, conformément à l’indication emblématique de son habit aux trois couleurs, portât le nom de la très sainte Trinité.

Croix originelle des Trinitaires

Sixième leçon :

   Après avoir reçu du Souverain Pontife Innocent III leur règle propre, confirmée par son autorité, les deux saints retournèrent au diocèse de Meaux, dans le lieu appelé Cerfroid, où Félix agrandit le premier monastère de son Ordre, que, peu de temps auparavant, il avait construit avec l’aide de son compagnon. Il y fit merveilleusement prospérer l’observance religieuse et l’œuvre de la rédemption, qu’il propagea de là avec beaucoup de zèle dans les autres provinces, par l’entremise de ses disciples. C’est aussi en ce lieu qu’il reçut une faveur signalée de la Vierge Mère : la nuit d’avant la Nativité de la Mère de Dieu, par une permission divine, tous les frères restèrent endormis et pas un ne se leva pour la récitation de matines ; Félix, qui veillait, selon sa coutume, devança l’heure et, entrant au chœur, vit au milieu la bienheureuse Vierge, revêtue de l’habit de l’Ordre, marqué de la croix et accompagnée d’esprits célestes vêtus de même. Félix se joignit à eux, et la Mère de Dieu ayant entonné les divines louanges, il chanta tout l’Office avec eux. Il semblait avoir déjà reçu l’invitation de quitter les chœurs de la terre, pour aller se mêler à ceux du ciel ; un ange, en effet, l’avait averti que l’heure de sa mort était proche. Ayant exhorté ses fils à la charité envers les pauvres et les captifs, il rendit son âme à Dieu, plein de jours et de mérites, l’an de l’Incarnation mil deux cent douze sous le pontificat du même pape Innocent III.

Saint Félix de Valois - palais de la Mafra - Copie

Statue de Saint Félix de Valois au palais royal de Mafra (Portugal)

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