2023-133. Méditation pour la fête du Christ-Roi.
Dernier dimanche d’octobre :
Fête du Christ-Roi.
Présence de Dieu :
« O Jésus, Prince des siècles, Roi des nations, soyez l’unique Roi de mon esprit et de mon cœur ! »
Méditation :
1 – La liturgie de cette fête est un véritable hymne triomphal célébrant la Royauté du Christ.
Dès les premières vêpres, la figure de Jésus est représentée majestueusement assise sur le trône royal qui domine le monde entier : « Son règne est éternel et tous les rois Le serviront et Lui obéiront… Il siègera et dominera et il dira des paroles de paix aux nations ». La messe débute par la vision apocalyptique de ce Roi extraordinaire, dont la royauté est intimement liée à Son immolation pour le salut des hommes : « Digne est l’Agneau égorgé de recevoir la puissance, la richesse, la sagesse, la force, l’honneur… A Lui la gloire et la puissance dans les siècles des siècles ! » (Apoc. V, 12-13 – introït).
Dans l’épître, Saint Paul énumère les titres qui font du Christ le Roi de tous les rois : « Il est l’Image du Dieu invisible, Premier-Né de toute créature, car c’est en Lui qu’ont été créées toutes choses, dans les cieux et sur la terre, les visibles et les invisibles » (Col. I, 15-16). Ces titres appartiennent au Christ en tant que Dieu, parfaite Image du Père, Cause exemplaire de toutes les créatures terrestres et célestes, et, en même temps, Créateur, avec le Père et le Saint-Esprit, de tout ce qui existe. Car rien n’a l’existence sans Lui, mais « tout a été créé par Lui et pour Lui… et tout subsiste en Lui » (ibid. 16-17). Viennent ensuite les titres de Sa royauté en tant qu’Homme : « Et Il est aussi la Tête du Corps, c’est-à-dire de l’Eglise… Par Lui, Dieu S’est plu à réconcilier tous les êtres pour Lui… en faisant la paix par le Sang de Sa croix » (ibid. 18-20).
Lui qui est notre Roi par Sa Divinité, l’est encore en raison de Son Incarnation qui L’a constitué Tête de l’humanité, et en raison de Sa Passion par laquelle, au prix de Son Sang, Il a reconquis nos âmes qui Lui appartenaient déjà comme créatures.
Jésus est notre Roi au sens plénier du mot : Il nous a créés, rachetés, vivifiés, par Sa grâce, Il nous nourrit de Sa Chair et de Son Sang, nous gouverne avec amour et, par amour, nous attire à Lui.
Spontanément le cri de Saint Paul jaillit de notre cœur : Remercions le Père qui nous a « arrachés à l’empire des ténèbres et nous a transférés dans le royaume de Son Fils bien-aimé, en qui nous avons la rédemption, la rémission des péchés » (Col. I, 13 – épître).
2 – La proclamation de la Royauté du Christ, dans l’Evangile d’aujourd’hui, est la plus autorisée qui soit, puisqu’elle est tombée des lèvres mêmes de Jésus dans un moment très solennel, pendant le procès qui précédait Sa Passion.
Pilate L’interrogeait précisément à ce sujet : « Tu es le roi des Juifs ? » (Joan. XVIII, 33). A cette première question, Jésus ne répondit pas directement ; en effet, Il n’est pas le roi d’un peuple déterminé, et Son royaume n’a rien de commun avec ceux de la terre. Mais à la seconde question, plus précise : « Donc, Tu es roi ? » (ibid. 37), Il répondit sans réticence : « Tu le dis ! Je suis roi ! » Jésus proclame Sa royauté de la façon la plus formelle, devant le pouvoir suprême en Palestine ; Il la proclame, non au milieu d’une foule enthousiaste, ni dans le triomphe de Ses miracles, mais chargé de chaînes, devant celui qui est sur le point de Le condamner à mort, devant un peuple avide de Son Sang, quelques instants avant d’être traîné au Calvaire où, du haut de la croix, au-dessus de Sa tête couronnée d’épines, apparaîtra pour la première fois, le titre de Sa Royauté : « Jésus le Nazaréen, le roi des Juifs » (ibid. XIX, 19). Lui, qui avait fui lorsque le peuple enthousiaste voulait Le proclamer son roi, Se déclare Roi au milieu des humiliations inouïes de la Passion, affirmant ainsi de la façon la plus claire que Son royaume n’est pas de ce monde, que Sa royauté est tellement sublime que ni injures, ni outrages ne peuvent la voiler.
Mais Jésus nous dit aussi, par ce geste, qu’Il tient à faire resplendir Sa royauté beaucoup plus sous l’aspect d’une conquête réalisée au prix de Son Sang, que sous celui d’un titre Lui appartenant en raison de Sa nature divine.
Dans tout l’élan de notre âme, allons à la rencontre de ce divin Roi qui Se présente à nous sous un aspect si humain, si aimant, si accueillant, de ce Roi divin qui étend les bras sur la Croix pour nous attirer tous à Lui, qui nous montre la blessure de Son côté comme le symbole de Son amour.
Non seulement nous ne voulons pas esquiver Sa domination, mais nous l’appelons, nous la demandons, afin qu’Il ait le primat dans notre esprit, dans notre cœur, qu’Il soit pleinement maître de notre volonté. Nous voulons nous soumettre, nous et tout ce qui nous appartient, « à Son très doux pouvoir » (collecte).
Colloque :
« Vous êtes Roi, ô mon Dieu, Roi éternel et immense, et d’un royaume que certes il ne Vous a pas fallu emprunter. Quand je récite dans le Credo que Votre règne n’aura pas de fin, je tressaille de joie, et, je Vous loue et Vous bénis de ce que Votre règne sera éternel » (Sainte Thérèse de Jésus – Chemin de la perfection XXIV).
« O divin Roi, très aimable Jésus, mon Rédempteur, mon Sauveur, mon Epoux, mon Maître et mon modèle, je Vous renouvelle aujourd’hui la consécration totale de mon être, Vous suppliant de prendre une possession absolue de moi. Soyez mon Souverain, mon Dominateur, mon Guide ; dirigez et gouvernez-moi entièrement, afin que tout tourne à Votre plus grande gloire. Soyez le Souverain de ma mémoire, de mon intelligence, de ma volonté, de ma sensibilité, que je veux Vous assujettir complètement, Vous invitant à régner en moi.
Votre règne est un règne de vérité, d’amour, de justice et de paix.
Faites que Votre règne de vérité s’établisse dans mon intelligence, détruisant tout erreur, supercherie ou illusion : éclairez-moi de Votre sagesse divine.
Faites que Votre règne d’amour s’établisse totalement dans ma volonté et la meuve, la stimule, la dirige toujours, afin que je ne sois plus mue par l’amour-propre ou les créatures, mais uniquement par Votre Esprit. Rendez forte, généreuse, constante cette volonté faible, mesquine et rebelle, fixez-la dans le bien, fortifiez-la par l’exercice persévérant de la vertu, et par les dons de Votre Esprit.
Faites que Votre règne de justice s’établisse dans toutes mes opérations de manière que toutes mes actions soient des œuvres saintes, marquées de cette caractéristique et accomplies avec pureté d’intention et grande fidélité, dans l’accomplissement de Votre sainte volonté.
Faites que Votre règne de paix s’établisse, non seulement dans mon âme, mais aussi dans ma sensibilité, de manière qu’elle soit harmonisée avec la partie supérieure, qu’elle concoure elle aussi à Votre gloire et ne soit ni un retard, ni un obstacle à mon union avec Vous » (Sœur Carmela du Saint-Esprit ocd).
Rd. Père Gabriel de Sainte Marie-Madeleine,
in « Intimité divine ».
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Tous les catholiques devraient suivre cette méditation.