2023-126. « En constante communion de pensée avec le Cœur Sacré de Jésus et le Cœur immaculé de Marie… »
16 octobre,
En France : fête de l’apparition de Saint Michel au Mont Tombe (cf. > ici et > ici) ;
Anniversaire de l’ignoble assassinat de Sa Majesté
la Reine Marie-Antoinette Habsbourg de Lorraine (cf. > ici, > ici, > ici, et > ici) ;
Anniversaire de la fondation de la Milice de l’Immaculée par Saint Maximilien-Marie Kolbe (cf. > ici).
Voici l’exacte suite du texte que nous avions publié > ici, dans lequel le Révérend Père Jean Charles-Roux évoquait le départ de la Reine martyre de la Conciergerie vers le lieu de son supplice. Le paragraphe suivant, que nous recopions ci-dessous, relate, lui, l’arrivée de la Reine sur la place Louis XV, ignominieusement appelée alors place de la révolution…
« En constante communion de pensée avec le Cœur Sacré de Jésus et le Cœur immaculé de Marie… »
« Arrivé sur la place du supplice, ce charreton à ordures, sur lequel, pour la trainer à la mort, les républicains du Comité de salut public avaient perché, en une ultime offense à toute l’histoire de France, et à toute la noblesse humaine, cette Princesse de Lorraine et du Saint-Empire, Reine de France et de Navarre, s’était dirigé, non pas du côté des Champs-Elysées, comme il en avait été du carrosse du Roi, mais vers celui des Tuileries. Car, si bonnes manières et courtoisie avaient été traits et souci de la cour de France, la cruauté à son plus tranchant et l’injure à son plus insolent avaient été ceux de la république. Aussi ceux à diriger cette dernière avaient-ils tenu à ce que cette figure si fameuse de la civilisation européenne, qu’ils avaient si galamment appelée cette « Chienne d’Autrichienne », fut guillotinée en vue du château à lui évoquer ses souvenirs les plus tendres, tous jetés par eux, depuis, dans le révolu à travers le sang et la cendre. Ils avaient, du reste, eu la satisfaction, comme l’ont relevé nombre de chroniqueurs et de gazetiers, de constater qu’en apercevant sa dernière résidence royale, la Reine avait été soudain saisie d’un émoi si intense, que toute sa contenance en avait été troublée. Mais sublime « philosophe » et « ange » que, selon Madame de Staël, elle avait été ; et, par la grâce de Dieu, héroïne jusqu’à la moëlle, qu’elle avait également été ; et, comme l’avait remarqué Tronçon Ducoudray, en constante communion de pensée avec le Cœur Sacré de Jésus et le Cœur immaculé de Marie, qu’elle s’était maintenue, elle s’était rapidement reprise, réalisant fortement, peut-on supposer, que, par ce rappel si direct des êtres les plus chers au moment d’être suppliciée, sa passion avait été singulièrement rapprochée de celle du Sauveur en Sa torture d’amour, quand Lui avait été sur la croix, et Sa Mère à ses pieds. Elle s’en était donc très vivement levée de son siège, avec quelque chose, en sa vêture blanche, d’une colombe prenant soudain son vol ; puis avait, pendant une seconde, contemplé toute la masse de la canaille et racaille de Paris et d’ailleurs, assemblée autour de la guillotine par les autorités athées, terroristes et républicaines à avoir désormais tyrannisé la France et emprunté son nom ; et, enfin, malgré ses mains liées derrière le dos, malgré ses dernières quarante-huit heures passées quasi incessamment sur la sellette, presque sans nourriture et sans sommeil, et malgré ses derniers dix-huit mois d’accablement de tous les malheurs et de toutes les peines, qui faisaient d’elle, selon Horace Walpole et Madame de Staël encore, l’une des plus grandes martyres de tous les temps, avait-elle alors sauté de la charrette pour gravir d’un pas ailé de danse à la Cour, l’échelle de l’échafaud, laissant sur le véhicule de son dernier trajet, le prêtre constitutionnel, qui, lorsqu’elle y était montée l’avait incitée au courage, seulement pour s’entendre répondre : « Voici des années, Monsieur, que j’en fais l’apprentissage ; ce n’est pas au moment où mes maux vont finir, qu’on me verra en manquer », et à qui, en guise d’adieu, elle avait adressé ce message, si près de se révéler effroyable prophétie : « Mes maux vont bientôt finir, mais les vôtres ne font que commencer ».
Ces maux ont été, en effet, universels et paraissent encore, deux-cents ans après, être inguérissables ; puisqu’ils ont été la destruction, en des guerres et révolutions aux hécatombes les plus sanguinaires qu’ait jamais connues l’histoire de la chrétienté.
Qui aurait pu croire alors que les initiateurs de ce désastre, annoncé par les Evangiles, seraient des sujets du royaume de Notre-Dame, si mystiquement aimé de Jeanne La Lorraine, et à qui Jésus avait confié d’amener les hommes à adorer Son Cœur ?
Ceux, en effet, à avoir tué Louis XVI, ont tué, du même coup, la France en tant que puissance chrétienne ; et ont, en tuant la Reine, tué aussi le Saint-Empire, embryon de la Chrétienté universelle, qui porte en religion le nom de Catholicité. »
Révérend Père Jean Charles-Roux
in « Louis XVII – La Mère et l’Enfant martyrs », ed. du Cerf, 2007. pp. 347-348
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Magnifique texte.
Hélas la révolution française anti-chrétienne est la mère de toutes celles qui ont suivi. Nous le payons encore.
BG.