2023-100. « C’est Ma Croix que Je te tends aujourd’hui…»
Premier vendredi du mois de septembre.
« Le Vendredi Saint de l’année 1637, Sainte Jeanne de Chantal demandait avec insistance que, si ce n’était pas contraire à la volonté divine, le calice de ses peines intérieures fût éloigné d’elle. Alors une voix lui dit fermement : Quoi ! L’Homme de douleurs n’a pas été exaucé : ne prétendez pas l’être ! »
Mémoire de la Révérende Mère de Chaugy, p. 468.
Pierre Puget (1620-1694) : le Christ mourant sur la Croix (détail) [musée du Louvre]
« La grande vérité spirituelle du baptisé qui prend réellement conscience de ce qu’est la vie chrétienne est une orientation fondamentale de toute sa vie vers Ma Croix.
Je l’ai dit, et Je le répète à travers tous les âges par Mon Eglise et par la vie de Mes saints, et cela demeurera jusqu’à la fin des temps : il n’est pas possible d’être en toute vérité Mon disciple sans prendre la Croix à Ma suite, sans la porter après Moi ; il n’est pas possible d’entrer dans l’intimité de Mon Cœur sans étreindre la Croix, sans l’embrasser amoureusement, sans se laisser pénétrer par ses échardes et sans acquiescer à être accablé sous son poids, comme Je l’ai Moi-même été.
J’attends de toi que tu ne sois pas du nombre de ces trop nombreux chrétiens d’apparence, qui affirment M’aimer dans la mesure où Je leur accorde des consolations.
Lorsque arrivent les adversités, les peines, les contrariétés, les difficultés spirituelles, les épreuves, ces âmes ont tôt fait de s’attrister, de se lamenter sur leur sort, de s’apitoyer sur elles-mêmes, et de rechercher des compensations sensibles et des apaisements humains…
Je suis en quête d’âmes qui ne se recherchent pas elles-mêmes, qui ne se contemplent pas elles-mêmes.
Je recherche des âmes qui soient uniquement soucieuses de Mes intentions et de l’accomplissement de Ma volonté.
Et vers quoi est tournée Ma volonté ? Vers le salut et la sanctification des hommes ! Il en est tant et tant, en ces jours d’apostasie et de rejet de Mes commandements, qui se précipitent vers l’enfer, malgré l’effusion surabondante de Mon Sang dans la Passion. Oui, les âmes que J’ai rachetées à si grand prix, négligent et foulent aux pieds les grâces de la Rédemption que Je leur ai méritées, et elles tombent chaque jour par milliers dans l’enfer éternel.
Ma Rédemption est surabondante ; Ma grâce est offerte à tous ; mais la correspondance à la grâce fait défaut, par ignorance, par paresse spirituelle, par ingratitude, et par la faute de ceux que J’ai appelés à continuer la mission confiée à Mes apôtres et à Mes disciples, mais qui ne sont pas tourmentés du zèle pour le salut des âmes et qui, à cause de cela, ne les instruisent pas, ne les convertissent pas, ne leur enseignent pas la pleine Vérité, sont négligents dans l’administration des sacrements et la célébration du Saint Sacrifice, sont paresseux dans la recherche de la brebis égarée, s’illusionnent eux-mêmes et trompent les âmes au sujet du danger de l’éternelle damnation !
J’ai besoin d’âmes généreuses, d’âmes données, d’âmes offertes, d’âmes zélées, d’âmes immolées. J’ai besoin d’âmes qui prennent Ma Croix et qui marchent à Ma suite. J’ai besoin d’âmes qui se livrent sans réserve à la continuation nécessaire de Mon œuvre de salut et de sanctification. J’ai un urgent besoin d’âmes qui comprennent que Celui qui a tout obtenu pour le salut de tous, ne peut cependant les sauver tous s’Il n’est pas assisté, dans toute la suite des siècles, d’âmes qui s’unissent à Lui afin d’obtenir à leurs frères de correspondre aux grâces de la Rédemption : J’appelle ! Je suis Celui qui a tout obtenu, tout mérité, pour leur salut ; j’appelle des Simon de Cyrène qui marchent avec Moi sous le poids de Ma Croix.
Tu te sens indigne, faible, incapable de répondre à Mon appel ?
Une seule chose t’est nécessaire : retirer de ton cœur toute forme d’attachement à toi-même, tout amour-propre, toute espèce d’amour de toi-même. C’est cela qui M’empêche de faire pleinement en toi Ma demeure. Ton indignité, ta faiblesse, ton incapacité ne sont que de faux prétextes : le jour où tu auras remporté la victoire sur toi-même, tu seras revêtu de Ma force, et tu tes propres misères au lieu de te ralentir ou de te porter au découragement deviendront le terreau fécond où Ma grâce se déploiera et portera du fruit en abondance.
C’est Ma Croix que Je te tends aujourd’hui : ne la repousse pas, n’en sois pas effrayé.
C’est sur elle, sur elle seule, que tu trouveras Mon Cœur grand ouvert et pourras faire en Lui ta demeure… »
Vous pouvez laisser une réponse.
Puissent, vos prêtres, Seigneur, tous répondre à votre demande.
Elle est adressée à tous ceux qui veulent vous suivre en fidèles disciples, mais plus encore et totalement, à ceux que vous avez appelés au service de l’Autel.
Aidez-les à vaincre leurs peurs.
Le tableau de J-G Cornélius au musée du Hieron à Paray-le-Monial m’a profondément marquée et fait comprendre que le 1er mystère douloureux, l’Agonie de Jésus au jardin des oliviers, manifestait justement l’Abandon de Notre-Seigneur à la Volonté de Son Père …