2023-91. De Saint Alype de Tagaste.

18 août,
Au Mesnil-Marie, fête de Saint Alype de Tagaste, évêque et confesseur ;
Mémoire de Saint Agapit, martyr ;
Mémoire du 4ème jour dans l’octave de l’Assomption de Notre-Dame.

Au Martyrologe romain, à la date du 15 août :
« A Tagaste, en Afrique, Saint Alype, évêque : d’abord écolier de Saint Augustin, il fut, depuis, son compagnon dans sa conversion, son collègue dans l’épiscopat, son généreux associé dans ses combats contre les hérétiques, et enfin participant de la même gloire dans le Royaume des Cieux (431) ».

Au Martyrologe propre des Ermites de Saint Augustin, à la date du 18 août :
« A Tagaste, en Afrique, Saint Alype, évêque et confesseur, qui fut d’abord disciple de notre Bienheureux Père Augustin, puis son compagnon dans sa conversion et son collègue dans le ministère pastoral ; il fut aussi son compagnon courageux contre les hérétiques et enfin son associé dans la gloire céleste ». 

   Nota bene :
Saint Alype a été ajouté au Martyrologe romain par le pape Grégoire XIII en 1584, à la date du 15 août, et, dès lors, la célébration de sa fête dans le calendrier propre de l’Ordre augustinien a d’abord été fixée au lendemain, 16 août, puis, tantôt au 17 ou au 18, en fonction des diverses congrégations augustiniennes, et le 19 dans l’archidiocèse d’Alger. Dans le calendrier augustinien réformé après le concile vaticandeux, il est fêté le 16 mai en même temps que Saint Possidius de Calame.

Saint Alype - église Saint-Augustin de Rimini

Saint Alype de Tagaste
(statue de l’église Saint-Augustin de Rimini)

   Né à Tagaste, en Afrique proconsulaire (aujourd’hui Souk Ahras, en Algérie), de parents qui faisaient partie de la classe noble locale, Alype (en latin Alypius) était de quelques années plus jeune que Saint Augustin (lequel naquit le 13 novembre 354). On place donc communément sa naissance aux alentours de l’an 360.
De petite taille, mais fort d’esprit et de caractère vertueux, Saint Augustin l’a décrit comme une personne de nature religieuse, d’une grande honnêteté et impartialité, épris de justice. Il reçut sa première formation scolaire dans les établissements scolaires de Tagaste, où il fut l’élève d’Augustin, qu’il retrouva un peu plus tard à Carthage, se faisant à nouveau son disciple : une amitié forte et pérenne s’établit alors entre eux, au point qu’ils en viendront à se donner l’un à l’autre le nom de « frater cordis mei – frère de mon cœur ». S’il n’a pas suivi Augustin dans les désordres moraux de sa jeunesse, il va partager avec lui la recherche de la sagesse : comme lui, séduit par la philosophie des manichéens, il embrassera les erreurs de cette secte.
Il était particulièrement admiratif de la stricte discipline des manichéens concernant la chasteté, et adhéra à l’opinion selon laquelle le mariage nuirait à perfection morale et à l’acquisition de la sagesse.

   Après ses études de rhétorique, Alype poursuivit des études de droit, et, pour cela, partit pour Rome en 383, commençant à gravir les échelons des hautes fonctions dans l’administration financière de l’Empire.
Lorsque, en 384, Augustin vint à son tour en Italie, il vint le rejoindre à Milan, et, tout comme lui, il ira entendre la prédication de Saint Ambroise. Avec lui, il inclinera de plus en plus vers le christianisme ; avec lui, il entendra leur ami Ponticien parler de la vie des premiers moines et sera bouleversé par le témoignage de ces hommes simples, armés de leur seule humilité, qui gagnaient le ciel après avoir conquis dès ici-bas la vertu et la paix intérieure qu’eux-mêmes n’avaient pu atteindre jusqu’alors (cf. > ici). Alype sera témoin de la fameuse « scène du jardin » où s’acheva la conversion d’Augustin : avec lui, il ira demander à Ambroise la grâce du saint baptême ; avec lui, il est baptisé par Saint Ambroise lors de la vigile de Pâques (25 avril 387) ; avec lui et quelques autres amis, il se retire dans la retraite de Cassiciacum, et, avec lui encore, après la mort de Sainte Monique, il revient à Tagaste où il aide Saint Augustin à établir leur premier monastère : on s’accorde aussi à dire qu’il participe avec lui à la rédaction de la Règle (cf. > ici).

   Lorsque, en 391, Saint Valère, évêque d’Hippone, choisit Augustin pour prêtre et qu’un second monastère est établi à Hippone, Alype participe à cette fondation : on ne sait pas exactement à quel moment il sera lui-même ordonné prêtre, on est toutefois certain que ce fut après Augustin.
Après la fondation du monastère d’Hippone, Alype fit le pèlerinage aux lieux saints de Palestine ; il alla aussi visiter Saint Jérôme, dans sa fondation monastique de Bethléem, et contracta avec lui une étroite amitié.
A son retour de Terre Sainte, Alype écrivit à Saint Paulin de Nole (cf. > ici) pour lui demander une copie de l’Histoire Ecclésiastique d’Eusèbe de Césarée : Paulin demanda alors à mieux connaître son correspondant et c’est Saint Augustin lui-même qui écrivit à Paulin pour lui parler de son très édifiant ami.

   En 393, Alype fut élevé à l’épiscopat et placé sur le siège de Tagaste. Pendant près de quarante ans, il brilla dans l’Eglise d’Afrique comme un réformateur du clergé, un maître de la vie monastique (sainte Mélanie la jeune restera à Tagaste pendant sept années sous sa direction), et un ardent défenseur de la foi contre les donatistes et les pélagiens. Il prit part aux conciles africains qui se tinrent dans le temps de son épiscopat, fut choisi – avec Possidius et Augustin – pour représenter les évêques catholiques à la célèbre conférence de Carthage (411), réunion de controverse avec les donatistes, ordonnée par l’empereur Honorius, qui voit le triomphe du catholicisme. Il participa au concile de Milévi (en Numidie), en 416, et fut désigné pour rédiger le rapport qui en fut envoyé au pape Saint Innocent 1er.
Dans la lutte contre le pélagianisme, il fut appelé à plusieurs reprises à se rendre en Italie, emportant avec lui les œuvres de saint Augustin pour les présenter au pape Saint Boniface 1er.

   La dernière mention d’Alype dans un document écrit se trouve dans la lettre CCXXVII de Saint Augustin, datée de l’année 428 : l’évêque d’Hippone, lui-même âgé de 74 ans, s’y adresse au « vieillard Alype » son ami pour lui annoncer la conversion de deux païens de leur connaissance.
On croit cependant qu’Alype fut auprès d’Augustin lors de son trépas et que, quoique plus jeune, il mourut à son tour dans les mois qui suivirent (430 ou 431).

Saint Alype - détail d'un vitrail de la basilique de Saint Augustin à Annaba

Saint Alype (détail)
vitrail de la basilique Saint-Augustin à Annaba (qui fut Hippone)

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4 Commentaires Commenter.

  1. le 20 août 2023 à 7 h 47 min Claude L. écrit:

    Il y a un tableau de Fra Angelico qui les représente tous les deux.

  2. le 18 août 2023 à 15 h 44 min Thizy écrit:

    Belle histoire; et pleine d’amitié.

  3. le 17 août 2023 à 20 h 56 min Goës écrit:

    Bien belle amitié entre Saint Augustin et Saint Alype !

  4. le 17 août 2023 à 19 h 05 min Abbé Jean-Louis D. écrit:

    Quelle admirable vie, toute portée par la Providence qui conduisit Saint Alype et Saint Augustin sur la voie de la sainteté !
    Bel historique qui nous fait admirer Saint Alype.

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