2023-87. « Dieu aime la France ! » (Saint Pie X)
Il y a eu dans l’histoire de la Sainte Eglise catholique romaine, et jusqu’à une date récente, de très grands Papes qui ont beaucoup aimé la France, parce qu’ils voyaient en elle une sorte de phare pour la Chrétienté.
Mais il peut aussi arriver que certains Pontifes romains ne l’aiment pas et conspirent même avec les artisans de sa ruine : celui qui veut se donner la peine d’étudier l’histoire de la papauté pourra sans peine constater que ce ne sont habituellement ni les plus saints ni les plus édifiants ni les plus sages dans la liste de ceux qui se sont assis sur le Trône de Saint Pierre… car il peut, en effet, y avoir des pontifes calamiteux que la divine Providence, dans ses desseins mystérieux, inflige aux véritables fidèles.
J’en étais là dans mes réflexions lorsque, à l’occasion de l’une de mes études, cette divine Providence a daigné me consoler en me faisant découvrir le texte d’une courte allocution du Pape Saint Pie X prononcée lors de l’audience qu’il accorda le 23 septembre 1904 à un groupe de pèlerins français qui s’étaient rendus à Rome à l’occasion du cinquantième anniversaire de la proclamation du dogme de la Conception immaculée de la très Sainte Mère de Dieu (par le Bienheureux Pie IX le 8 décembre 1854).
En ces jours de préparation spirituelle à la fête patronale de la France, célébrée le 15 août, il m’a donc paru bon, de vous associer à cette consolation spirituelle qui m’a été donnée à la lecture de ces nobles paroles de Saint Pie X.
Certes, nous semblons encore bien loin de voir la conversion et les relèvements appelés par Saint Pie X, et sans doute – dans notre clergé officiel actuel tout comme dans ces hommes politiques qui usurpent le gouvernement de notre patrie – subissons-nous les châtiments de la révolution et de l’apostasie, mais au-delà de ces tristes réalistes constats, restons fermement ancrés dans l’espérance surnaturelle à laquelle ce texte de Saint Pie X nous exhorte !
Tolbiac
Allocution de Saint Pie X
adressée
aux participants du Pèlerinage national
à Rome
le 23 septembre 1904
[in AAS, vol. XXXVII (1904-05), pp. 231-235]
Si Nous n’avions pas déjà d’autres motifs pour faire le plus joyeux accueil aux chers pèlerins de France, il Nous suffirait d’avoir celui de la recommandation du vénéré Archevêque de Paris, au nom duquel, Monseigneur, vous Nous les avez présentés. Une raison spéciale, cependant leur donne droit à Notre bienveillante attention, et c’est qu’ils sont venus à Rome à l’occasion du cinquantième anniversaire de la définition du dogme de l’Immaculée Conception pour affirmer solennellement que la France est le royaume de Marie, et que, par conséquent, comme l’a proclamé la Vénérable Pucelle d’Orléans, Jeanne d’Arc, la France est le royaume de Jésus-Christ.
Aussi, ne pourriez-vous, chers fils, Nous donner une plus douce consolation dans ces moments où nous sommes profondément affligés par tout ce qui se passe au détriment de la religion dans votre patrie. Votre présence, en effet, Nous confirme dans Notre conviction que Dieu aime la France parce qu’Il aime l’Eglise, et que, puisqu’Il protège Son Epouse, Il veut aussi le salut de sa fille bien aimée.
Oui, Dieu aime la France, à cause des œuvres si nombreuses qu’elle a fondées pour le salut des âmes ; œuvres qui, comme les eaux d’un fleuve majestueux, répandent de tous côtés leur action bienfaisante. Dieu aime la France, à cause des conquêtes pacifiques de ses Missionnaires intrépides, qui courent porter la lumière de la foi aux extrémités moins connues de la terre et au milieu des ténèbres de l’idolâtrie.
Dieu aime la France, parce que, si elle n’a pas toujours correspondu à la mission qu’Il lui a confiée et aux privilèges qu’Il lui accordait pour remplir cette mission, Il n’a pas laissé sans punition son ingratitude, et Il l’a relevée par cette même main qui la châtiait.
Dieu aime la France, parce qu’en ces temps mêmes de proscription et d’angoisses, Il appelle Ses fils auprès des sanctuaires de Montmartre, de Paray-le-Monial et de la Grotte de Lourdes, à prier, à pleurer, et à admirer les merveilles de Sa toute-puissance. Dieu n’accorde des grâces pareilles qu’aux nations qu’Il veut sauver.
Dieu aime la France, parce qu’Il excite ses fils à manifester leur foi par le dévouement à l’Eglise, par l’attachement au Siège Apostolique et par l’amour envers le Vicaire du Christ, en les amenant, même au prix de sacrifices, auprès de la Chaire de Pierre pour entendre la parole de vérité, pour recevoir une direction dans leur œuvres, pour se ranimer dans les luttes qu’ils ont à soutenir : une nation qui a de tels fils ne doit pas périr.
Voilà, bien, très chers fils, une consolation que Nous partageons avec vous. A votre retour en France emportez avec vous, non pas seulement l’espérance, mais la certitude que N. S. Jésus-Christ, dans l’infinie bonté de Son Cœur miséricordieux, sauvera votre patrie, en la maintenant toujours unie à l’Eglise, et que, par l’intercession de la Vierge Immaculée, Il fera se lever l’aurore de jours meilleurs ; car ce pèlerinage si édifiant fortifiera encore davantage votre foi ; il donnera un nouvel élan à votre piété et établira un grand exemple à suivre pour tous vos frères.
Avec une même affection, Nous bénissons donc la France, et tout d’abord votre noble Episcopat, qui pour les intérêts religieux et le salut des âmes déploie un zèle infatigable. Nous bénissons avec toute l’effusion de Notre âme les Vicaires généraux, les Curés et leurs paroisses, et tous les prêtres, en priant Dieu de leur accorder les plus douces consolations dans l’exercice d’un ministère plein de fruits. Nous bénissons enfin de tout cœur vous tous, chers pèlerins, vos familles, vos amis et vos œuvres, afin que vous puissiez travailler avec un courage ardent et une pleine confiance dans le secours du Ciel. Que cette bénédiction soit une source de consolations, constantes pour tous ceux qui sont aujourd’hui présents ici, et pour ceux qui sont demeurés au loin.
PIUS PP. X

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Oui, nous espérons que la France se relève rapidement.
Que cette affirmation du saint Pape Pie X soit notre lumière dans ces temps qui sont les nôtres, pour nous garder dans l’espérance que la France se relèvera !