2023-80. « C’est ainsi que Jésus a coutume d’accorder Ses dons : en plénitude ! »

22 juillet,
Fête de Sainte Marie-Magdeleine (cf. > ici, et > ici)

       La péricope évangélique lue au missel traditionnel à l’occasion de la fête de Sainte Marie-Magdeleine est celle de l’onction de Notre-Seigneur par la pécheresse lors du repas chez Simon le Pharisien (Luc VII, 36-50) avec l’enseignement que le divin Maître prodigue alors au sujet des dispositions du cœur – l’humble contrition et la gratitude – qui se doivent trouver chez les pénitents : « Lequel aimera davantage ?… Ses nombreux péchés lui sont pardonnés, puisqu’elle a montré beaucoup d’amour… »

   Ce récit évangélique a non seulement inspiré de nombreuses œuvres d’art (comme le tableau de Rubens que nous reproduisons ci-dessous), mais il a également suscité une abondante littérature spirituelle (prédication, méditations, commentaires… etc.).
En ce jour de la fête de la pécheresse pénitente qui s’est ensuite montrée l’une des plus fidèles et des plus ardentes parmi les disciples de Notre-Seigneur, nous proposons comme aliment de votre prière de larges extraits d’une ancienne homélie syriaque du VIème siècle sur le pardon accordée à la future Sainte Marie-Magdeleine.

Pierre-Paul Rubens - Repas chez Simon le Pharisien

Pierre-Paul Rubens (1577-1640) : le repas chez Simon le Pharisien (entre 1618 et 1620)
[Saint-Petersbourg, musée de l'Ermitage]

« C’est ainsi que Jésus a coutume d’accorder Ses dons : en plénitude ! »

- Extraits d’une homélie d’un auteur syriaque anonyme du VIème siècle -
cf. Luc VII, 36-50

   L’amour de Dieu, sorti à la recherche des pécheurs, nous est proclamé par une femme pécheresse. Car en appelant celle-ci, c’est notre race tout entière que le Christ invitait à l’amour ; et en sa personne, ce sont tous les pécheurs qu’Il attirait à Son pardon. Il parlait à elle seule ; mais Il conviait à Sa grâce la création tout entière. Personne d’autre ne L’a persuadé de lui donner la main pour qu’elle vienne au pardon. Seul Son amour pour celle qu’Il a modelée L’a persuadé, et Sa grâce L’a prié pour l’œuvre de Ses mains.

   Qui ne serait touché par la miséricorde du Christ, Lui qui, pour sauver une pécheresse, accepta l’invitation d’un pharisien ?
A cause de celle qui est affamée de pardon, Il veut Lui-même avoir faim de la table de Simon le pharisien, alors que, sous l’apparence d’une table de pain, il avait préparé à la pécheresse une table de repentance.

   Le pasteur est descendu du ciel vers la brebis perdue, pour reprendre, dans la maison de Simon, celle qu’avait enlevée le loup rusé. Chez Simon le pharisien, Il a trouvé celle qu’Il cherchait.

   Quand elle voyait les pieds de Jésus, la pécheresse les regardait comme le symbole de Son Incarnation, et quand elle les saisissait, elle croyait saisir son Dieu pour ainsi dire au niveau de Sa nature corporelle. Par ses paroles, elle Le priait comme son Créateur. Car il est clair que ses paroles, quoique non écrites, se laissent deviner par ses gestes. Celle qui, de ses larmes, baigne les pieds de Jésus, les essuie avec ses cheveux, verse sur eux un parfum de grand prix, ne peut que dire des paroles correspondant à ses actes. C’est une prière qu’elle présente au Dieu fait chair : en lui apportant son humilité, elle témoigne de sa confiance en Lui. Et par le dialogue qu’ils ont entre eux, elle apporte la preuve qu’Il est réellement homme.

   Telles furent donc les paroles adressées à Jésus par la pécheresse, quand elle se tenait à Ses pieds. Lui, dans Sa patience, les écoutait, et Il proclamait par Son silence la constance de la femme. Par Sa patience, Il proclamait l’endurance de cette femme, et par Sa bienveillance Il approuvait son audace. Il montrait que c’était justice qu’elle obtienne de Lui le pardon devant tous les invités. Il ne parla pas aussitôt, et, quand Il parla, Il ne dit qu’une parole. Mais, par cette parole, Il détruisit les péchés, supprima les fautes, chassa l’iniquité, accorda le pardon, extirpa le péché, fit germer la justice. Son pardon apparut soudainement au-dedans de son âme et en chassa les ténèbres du péché : elle fut guérie, elle reprit sens et, avec la santé, recouvra la force. Car c’est ainsi que Jésus a coutume d’accorder Ses dons : en plénitude. Il le fait aisément puisqu’Il est le Dieu de l’univers.

Afin qu’il en soit ainsi pour toi, prends conscience que ton péché est grand, mais que désespérer de ton pardon, parce que ton péché te semble trop grand, c’est blasphémer contre Dieu et te faire du tort à toi-même. Car s’Il a promis de pardonner tes péchés quel que soit leur nombre, vas-tu Lui dire que tu ne peux pas Le croire et Lui déclarer : « Mon péché est trop grand pour que Tu le pardonnes. Tu ne peux pas me guérir de mes maladies » ? Là, arrête-toi et crie avec le prophète : J’ai péché contre Toi, Seigneur (2 Reg. XII, 13). Aussitôt Il te répondra : « Moi, J’ai passé par-dessus ta faute ; tu ne mourras pas. »
A Lui, la gloire par nous tous, dans les siècles. Ainsi soit-il !

« Homélies anonymes sur la pécheresse », 1, 4.5.19 26.28 ;
d’après la traduction du syriaque par F. Graffin, dans « L’Orient syrien », 7, 1962, 179.181 189.193.195.

Pierre-Paul Rubens - Repas chez Simon le Pharisien - détail

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