2023-72. Qu’est-ce que le culte du Cœur Eucharistique de Notre-Seigneur Jésus-Christ ?
Jeudi dans l’octave du Sacré-Cœur :
en certains lieux, on célèbre la fête du Cœur eucharistique de NSJC
(le texte propre de la messe de cette fête se trouve, au missel, dans le supplément pro aliquibus locis).
Le texte qui suit est constitué d’extraits de la préface rédigée par le Révérend Père Régis Garrigou-Lagrange o.p. pour l’ouvrage de Sophie Prouvier (note : Sophie [1817-1891] fut une « âme privilégiée » qui reçut, à Besançon, des inspirations sur cette dévotion envers le Cœur eucharistique de NSJC) intitulé « Elévations sur la prière au Cœur Eucharistique de Jésus » (première parution aux Éditions de la Vie Spirituelle, Saint-Maximin 1926 ; seconde édition par l’ Atelier du Monastère Sainte-Catherine de Langeac, 2018.).
Le fondement de la dévotion au Cœur Eucharistique :
En expliquant ce que doit être la dévotion au Sacré-Cœur, la théologie enseigne que l’objet de notre adoration doit être à la fois le cœur de chair, symbole de l’amour, et l’amour symbolisé par le cœur, tous deux inséparablement unis. Le motif de ce culte est l’excellence de la charité du Christ, et aussi l’excellence de son cœur sensible, véritablement adorable en tant qu’il est le cœur de la Personne divine du Verbe fait chair, et le symbole de son amour. Le terme de cette adoration est la Personne divine elle-même, qui se manifeste dans l’amour et dans son symbole.
La dévotion au Sacré-Cœur contemple ainsi et adore en lui l’amour du Sauveur, principe de tous ses bienfaits, depuis la Nativité jusqu’à la consommation de l’œuvre rédemptrice dans le ciel. De ce culte est né une dévotion plus spéciale, qui en est un magnifique développement, celle au Cœur eucharistique de Jésus. Elle consiste, dit S.S. Léon XIII : « à rendre un culte d’amour, de reconnaissance, de vénération et d’hommages à cet acte de dilection suprême, par lequel notre divin Rédempteur, prodiguant toutes les richesses de son Cœur, institua l’adorable sacrement de l’Eucharistie, pour demeurer avec nous jusqu’à la consommation des siècles ». Ce Bref de S.S. Léon XIII, établit l’église pontificale de Saint-Joachim à Rome comme centre général de l’Archiconfrérie du Cœur Eucharistique de Jésus, le 16 février 1903.
C’est dans le même sens que le recueil officiel des prières indulgenciées par le Saint-Siège (la Raccoltà, éd. de 1898), définit dans une note la dévotion au Cœur Eucharistique : « Le culte envers le Cœur Eucharistique de Jésus ne doit pas s’entendre comme s’il était en substance différent du culte que l’Eglise professe pour son Sacré-Cœur ; seulement il prend pour objet spécial de vénération, d’amour, de reconnaissance et de réciprocité l’acte de suprême dilection, par lequel le Cœur très aimant de Jésus institua l’adorable Sacrement de l’Eucharistie et demeure avec nous jusqu’à la fin des temps » (revue de l’Archiconfrérie du Cœur Eucharistique de Jésus, juin 1914).
Cette dévotion approuvée d’abord par Pie IX en 1868, puis par Léon XIII, l’a été d’une façon solennelle et définitive lorsque S.S. Benoît XV a accordé aux nombreux Cardinaux, Archevêques et Évêques qui le demandaient l’Office propre et la Messe du Cœur Eucharistique, fixés au jeudi après l’octave de la fête du Saint-Sacrement, soit le jeudi après le vendredi du Sacré-Cœur.
Jésus instituant l’adorable sacrement de l’Eucharistie :
Cet acte souverainement important de la vie de Jésus demandait un culte spécial :
- La dévotion au Sacré-Cœur adore en lui d’une manière générale l’amour de Jésus-Christ donnant à l’homme tous les bienfaits du salut ;
- Le culte de l’Eucharistie adore et glorifie le corps et le sang de Jésus, présents sous le voile des espèces sacramentelles ; il a pour objet la Personne même du Sauveur dans son état sacramentel.
- La dévotion au Cœur Eucharistique s’adresse spécialement à un acte particulier de cette Personne adorable : « à l’amour de Jésus-Christ instituant l’Eucharistie, pour rester avec nous, nous donner son corps en nourriture et son sang en breuvage, pour s’immoler sur l’autel d’une manière non sanglante et fonder ainsi l’unité de l’Église. » (De cultu eucharistici explicatio dogmatica, par le P. Albert Lepidi o.p., Rome, 1905, p. 10 ; opuscule réédité par le P. Hugon, chez Téqui).
Le Cœur de Jésus nous donnant l’Eucharistie est appelé eucharistique, comme l’air pur qui rend la santé est appelé un air sain.
Un culte spécial pour l’acte de dilection suprême du Christ
On le voit, cette dévotion s’inspire surtout du mot de saint Jean (XIII, 1) : « Cum dilexisset suos qui errant in mundo, in finem dilexit eos : Avant la fête de la Pâques, sachant que son heure était venue de passer de ce monde à son Père, après avoir aimé les siens qui étaient dans le monde, Il les aima jusqu’à la fin ». Cet acte de dilection suprême, oublié de tant de chrétiens, demandait un culte spécial, fait d’action de grâces, d’adoration intérieure, de réparation et de supplication. Notre-Seigneur l’a fait comprendre à certaines âmes chaque jour plus nombreuses.
Les paroles de saint Jean-Baptiste restent, hélas ! toujours vraies : « Au milieu de vous, il y a quelqu’un que vous ne connaissez pas » (Jean I, 26). [...] Et pourtant Notre-Seigneur ne pouvait davantage s’incliner vers nous, davantage s’unir et se donner à nous. Essayons de mesurer, si possible, l’étendue des grâces qu’il accorde à tous, à la sainte messe, dans la sainte communion, dans la visite au Saint-Sacrement, lorsque les âmes ne résistent pas à ses prévenances divines. [...]
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Dévot du Sacré-Coeur, c’est avec joie et intérêt que je découvre le culte du Cœur Eucharistique de Notre-Seigneur Jésus-Christ.
Tous les légitimistes sont attachés à la dévotion au Sacré Cœur de Jésus.