2023-41. Guérissez-moi, Seigneur !
Jeudi de la troisième semaine de Carême :
Mi-carême.
La guérison de la belle-mère de Pierre
[Denys Calvaert, dit Denis le Flamand (1540-1619), église Saint-Jacques du Haut Pas - Paris]
Guérissez-moi, Seigneur !
Dans le passage évangélique qui est lu aujourd’hui dans le missel traditionnel (Luc IV, 38-44), nous voyons Notre-Seigneur opérer des guérisons : la belle-mère de Simon-Pierre tout d’abord ; mais aussitôt après on voit les gens de Capharnaüm accourir pour amener à Jésus tous les malades de la bourgade et des environs. « Et Jésus imposant les mains à chacun d’eux les guérit ».
De la même manière, on amène aussi des possédés en grand nombre dont Notre-Seigneur expulse les démons.
Nous sommes terriblement habitués à ces récits de l’Evangile qui nous montrent Jésus guérissant les maladies, physiques, psychiques et spirituelles.
Cette habitude est véritablement terrible, parce que, à force d’entendre la lecture des péricopes évangéliques qui relatent ces guérisons, nous n’en percevons plus la nouveauté, la force, la pertinence.
Et surtout, nous ne voyons plus le lien qu’il pourrait y avoir avec nous-mêmes.
Nous les entendons lire avec un esprit habitué, saturé, blasé, comme s’il s’agissait d’une rubrique de faits divers dans un médiocre journal local !
Il importe pourtant de se poser les bonnes questions :
- Suis-je véritablement convaincu que Jésus a opéré des guérisons miraculeuses et chassé des démons ?
- Et si je suis profondément convaincu de la réalité historique de ces miracles rapportés par l’Evangile, n’ai-je pas tendance à penser que ceci n’est valable que pour le passé, que pour le temps où Jésus était sur la terre ?
- Me suis-je déjà dit, avec une foi inébranlable, que Jésus qui a accompli des guérisons et chassé des démons, peut toujours le faire aujourd’hui en faveur de ceux qui le Lui demandent ?
- Me suis-je déjà présenté devant Jésus – qui est réellement et substantiellement présent dans le saint tabernacle avec Son Corps, Son Sang, Son âme et Sa divinité – pour Lui dire : « Seigneur, j’ai telle infirmité – physique ou spirituelle -, je suis accablé par telle tentation, tourmenté par tel esprit impur… : si Vous voulez Vous pouvez me guérir !» ?
- Qu’est-ce qui m’empêche d’agir de la sorte ?
- Notre-Seigneur Jésus-Christ manque-t-Il de puissance aujourd’hui ? N’est-ce pas plutôt moi qui manque de foi ?
Dans l’Evangile il est précisé que, en certains endroits, Jésus ne put accomplir de miracles « en raison de leur manque de foi » (Matth. XIII, 58)…
En revanche, presque à chaque fois qu’Il accomplit un miracle, Il S’assure auparavant la foi de ceux qui le Lui demandent : « Crois-tu que Je le puisse faire ? » (Matth. IX, 28), « Qu’il advienne selon ta foi » (Matth. VIII, 13)…
A chacun de nous, aujourd’hui, dans le fond du cœur, Notre-Seigneur peut dire comme à Sainte Marthe : « Ne vous ai-Je pas dit que, si vous croyiez, vous verriez la gloire de Dieu ? » (Jean XI,40).
Eh bien, Seigneur… « je crois, mais venez en aide à mon manque de foi » (Luc IX, 24), pouvons-nous souvent répéter à notre tour, comme l’a fait le père de l’enfant possédé que Notre-Seigneur délivra de l’esprit mauvais après Sa Transfiguration.
Seigneur, je suis malade : je porte en moi telle infirmité, telle blessure, telle cicatrice mal refermée…
Seigneur, je sais, et je crois fermement que Vous pouvez me guérir !
Seigneur, je viens à Vous, comme les gens simples de Capharnaüm et je Vous implore : Guérissez-moi, Seigneur !
Seigneur, je sais et je crois fermement que Vous me pouvez guérir, voilà pourquoi, comme les sœurs de Lazare je vous fais dire, non par un messager, mais par l’intercession de Votre Sainte Mère, des anges et de mes saints protecteurs : « Seigneur, voilà que celui que Vous aimez est malade ! », car je suis sûr de Votre amour pour moi !
Guérissez-moi, Seigneur ! Je ne Vous le dirai pas une fois, deux fois, dix fois, mais je « ferai le siège » devant Vous, comme la syro-phénicienne (Marc VII, 24-30) et je Vous casserai les oreilles – car c’est bien ainsi que la réflexion des apôtres agacés (Matth. XV, 23) nous fait comprendre qu’elle agissait – jusqu’à ce que Vous m’ayez guéri !
Guérissez-moi, Seigneur ! Je dévoile devant Vous les plaies de mon âme, les blessures de mon esprit, les infirmités de mon cœur, pour que Vous imposiez sur elles Vos mains qui guérissent !
Guérissez-moi, Seigneur !
Kyrie, eleison !
Seigneur Jésus, Fils de Dieu Sauveur, ayez pitié de moi, pécheur !

Vous pouvez laisser une réponse.
Merci, cher Frère, pour cette belle prière !
Merci beaucoup, cher frère, pour ce qu’il est bon de rappeler de temps en temps à nos cœurs secs et endurcis !
C’est vrai que l’on doit souvent se poser la question : Est-ce que je VEUX vraiment que le Christ me guérisse, et est-ce que je CROIS qu’il puisse vraiment le faire ?
« Reconnaissons que nous sommes pécheurs… ».
Oui,tous ensemble, au début de la célébration du Saint mystère de l’Eucharistie, nous nous reconnaissons pécheurs.
Merci, Frère Maximilien-Marie , cette supplique est justement celle dont j’ avais besoin !
Depuis le temps que j’implore le Seigneur de guérir mes infirmités spirituelles et psychiques en sachant que Jésus peut me sauver : j’attends, j’attends.
Je vais donc faire mienne cette prière, et – cette fois – j’espère qu’Il m’écoutera!