2023-39. « Celui qui est uni à Dieu devient fort de Sa force. »
Troisième dimanche de Carême,
Evangile de l’expulsion du démon muet et enseignement de NSJC sur l’action des démons (Luc.XI, 14-28).
Présence de Dieu :
« Je viens à Vous, ô Jésus, pour chercher en Votre Force divine, l’appui de ma faiblesse, de mon infirmité… »
Méditation :
1 – Dès le premier dimanche de Carême, l’Eglise nous a présenté Jésus en lutte avec le démon, mais tandis qu’elle nous Le montrait alors dans une humble position défensive devant les tentations du malin, elle nous Le fait voir, aujourd’hui, dans une attitude d’attaque et de victoire éclatante.
Voici un pauvre possédé, dit l’Evangile, qui « était muet ». Par un seul acte de Sa force divine, Jésus « chassa le démon, et lorsqu’il fut sorti, le muet parla et le peuple était dans l’admiration ».
Mais l’ennemi, comme pour se venger de la défaite, insinue dans l’esprit des pharisiens la honteuse calomnie : « C’est par le prince des démons qu’Il chasse les démons ». Jésus est accusé d’être un possédé et d’avoir reçu du Malin le pouvoir de délivrer le démoniaque. Mais le Seigneur veut démasquer à fond l’ennemi et avec une logique serrée, Il répond que Satan ne peut Lui donner un pareil pouvoir, puisque ce serait coopérer à la destruction de son royaume. Non, il ne peut en être ainsi : Jésus chasse les démons par « le doigt de Dieu », c’est-à-dire par la vertu divine.
Si Satan est fort et si ses satellites luttent avec lui pour régner sur l’homme, Jésus est plus fort que lui et le vaincra en lui arrachant sa proie. Il est venu précisément pour libérer l’humanité du pouvoir des ténèbres, détruire le royaume de Satan et instaurer celui de Dieu.
Si, de nos jours encore, Dieu permet que le démon travaille à entraîner dans le mal les individus et la société, Jésus, en mourant sur la Croix, a déjà versé la rançon de notre victoire. Ce trésor est à notre disposition : par la vertu et la grâce du Christ, tout chrétien a le pouvoir de vaincre n’importe quelle attaque de l’ennemi. Ne nous laissons donc pas déconcerter devant le triomphe du mal qui n’est que victoire apparente, puisque Jésus est le plus fort, l’unique et suprême vainqueur.
2 – Pour faire nôtre la victoire de Jésus sur le mal, notre collaboration est évidemment requise. Dans l’Evangile d’aujourd’hui, Jésus nous en indique divers aspects.
« Tout royaume divisé contre lui-même, se détruit » ; le Seigneur affirme ainsi que l’union est le secret de la victoire. Avant tout, union avec Lui, car sans Lui nous ne pouvons rien faire, mais ensuite, également, union avec le prochain. Si nous voulons travailler pour le triomphe du bien, collaborons avec nos Supérieurs et nos frères, pour ne former qu’un cœur et qu’une âme. Souvent, on pourrait agir avec beaucoup plus d’efficacité dans le domaine du bien si, renonçant à des vues personnelles, on travaillait en parfait accord. Il pourra même être nécessaire, quelquefois, de renoncer à des idées, des plans, des moyens meilleurs en eux-mêmes, mais ne nous laissons pas tromper : l’union est toujours préférable. La division ne mènera jamais à la victoire.
« Qui n’est pas avec Moi est contre Moi » ajoute Jésus. Le christianisme n’admet pas les indifférents. Celui qui ne se rallie pas résolument au Christ, qui ne travaille pas avec Lui pour l’avènement de Son règne, s’oppose à Lui, par le fait même, ainsi qu’à la diffusion du bien ; il est l’ennemi du Christ et partisan du mal. Omettre le bien qu’on pourrait et devrait faire, c’est déjà faire le mal et consentir à son développement.
La première condition de la victoire sur le mal est la collaboration active à l’œuvre du Christ, en union avec les frères. La seconde est la vigilance. Jésus nous avertit que l’ennemi du bien est aux aguets et que même après avoir quitté une âme, il est prêt à y retourner, plus fort qu’auparavant, « avec sept autres esprits plus méchants que lui », lorsqu’il la trouve vide et désarmée contre ses embûches. Le grand moyen pour empêcher l’accès du mal est de veiller dans la prière et remplir son cœur de Dieu, afin qu’il n’y ait plus de place pour l’ennemi. Et il n’y a plus aucune place lorsque l’âme est totalement unie à Dieu par l’acceptation et l’observance de sa parole, de sa volonté.
Jésus répond en effet, à la femme qui loue Sa Mère : « Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu et la gardent ». Certes, la Très Sainte Vierge Marie est bienheureuse d’avoir donné le jour au Rédempteur, mais elle l’est bien davantage encore de Lui être parfaitement unie dans l’observance de Sa parole.
Or, cette béatitude n’est pas réservée à Marie, elle est offerte à toute âme de bonne volonté, et constitue la plus grande garantie de la victoire sur le mal, car celui qui est uni à Dieu devient fort de Sa force.
Colloque :
« Mes regards vont sans cesse vers Vous, ô Seigneur, car c’est Vous qui dégagez mes pieds du piège. Regardez-moi et prenez pitié de moi, car je suis isolé et pauvre. Gardez mon âme et délivrez-moi ; je ne rougirai pas, car j’ai placé mon refuge et ma confiance en Vous » (Ps. XXIV, 15-20).
« O Trinité éternelle, ô très haute et éternelle Trinité, Vous dressez devant nous le Verbe doux et plein d’amour. O doux et amoureux Verbe, Fils de Dieu, de même que notre nature est faible et capable de tout mal, ainsi la Vôtre est forte et propre à tout bien, parce que Vous l’avez reçue de Votre Père éternel et tout puissant. Vous donc, ô doux Verbe, avez fortifié notre faible nature en Vous unissant à elle. Par cette union, notre nature est fortifiée, car la vertu de Votre Sang enlève notre faiblesse. Et nous sommes aussi fortifiés par Votre doctrine, puisque l’homme qui la suit en vérité, en s’en revêtant parfaitement, devient si fort et si capable de bien que la rebellion de la chair contre l’esprit s’éteint pour ainsi dire et qu’il est à même de vaincre tout mal. Vous donc, ô Verbe éternel, substituez à notre faiblesse la force de la nature divine que Vous avez reçue du Père ; et cette force, Vous nous l’avez donnée par Votre Sang et Votre doctrine.
O doux Sang, Vous fortifiez l’âme, Vous l’illuminez ; en Vous, elle devient angélique, Vous la couvrez tellement du feu de Votre charité qu’elle s’oublie entièrement elle-même et ne peut plus rien voir en dehors de Vous.
O doctrine de vérité, Vous donnez tant de force à l’âme revêtue de Vous-même qu’elle ne défaille jamais, ni sous le poids des adversités, ni sous celui des peines ou des tentations ; chaque lutte est couronnée d’une éclatante victoire. Misérable que je suis de ne Vous avoir point suivie, ô vraie doctrine ; voilà la raison pour laquelle ma faiblesse est telle que la moindre tribulation m’abat » (Sainte Catherine de Sienne).

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Belle méditation.
Très belle méditation, et quel désir d’y correspondre !
Donne-moi Ta Force, Jésus-Christ, Fils du Dieu vivant, que mon âme s’élève vers les réalités célestes et qu’elle soit brûlée de Ton Amour !