2023-13. Nous avons lu et nous avons aimé : Gustave Thibon « Au secours des évidences ».
19 janvier 2023,
22ème anniversaire du rappel à Dieu de Gustave Thibon.
Gustave Thibon (1903-2001)
Dire que Gustave Thibon est inépuisable est au moins une litote.
Il est inépuisable parce que ses lecteurs n’en finissent jamais de revenir à ses ouvrages pour les relire, les méditer, les relire encore et les méditer toujours plus profondément ; il est inépuisable parce que ceux qui l’ont lu continuent de se nourrir de sa pensée, de ses réflexions, de ses interrogations et de la fulgurance des éclairs de son esprit bien au-delà de la lecture à strictement parler, puisque Thibon va ensuite alimenter, soutenir et leur permettre de développer leur propre réflexion et servir de propulsion à leur cheminement spirituel ; il est inépuisable encore parce qu’il a laissé des milliers de pages inédites et que des personnes de confiance, des années après sa mort, continuent de trier, classer et enfin publier ces pépites d’intelligence et de foi ; il est inépuisable toujours parce qu’en sus des volumes qu’il a publiés lui-même, il a également rédigé des centaines d’articles pour des revues, des recueils d’études, des journaux… etc. Peu à peu, ceux-ci sont retrouvés et publiés à nouveau, comme c’est le cas avec « Au secours des évidences ».
C’est en effet de cette manière qu’au mois de janvier 2022 est paru, chez Mame, grâce au travail de Françoise Chauvin, un nouveau volume venant allonger la bibliographie du « paysan philosophe » de Saint-Marcel d’Ardèche. Il s’agit, si je ne me trompe pas, du sixième volume posthume de celui auquel, personnellement, je dois tant, et cela a été pour moi un énième enchantement et bonheur spirituel.
Comme à chaque fois, les phrases du « cher Gustave » - ainsi que nous l’appelions entre nous de son vivant – ne se lisent pas : elles se goûtent et se savourent, de la même manière qu’un œnologue déguste un très grand cru.
A consommer sans aucune modération et sans aucun risque de tomber dans les travers de l’intempérance !
Frère Maximilien-Marie du Sacré-Cœur
Quatrième de couverture :
« Les mots les plus simples suffisent à délivrer la vérité que tout homme porte en lui… Le philosophe devrait toujours garder les yeux fixés sur Socrate, fils de la sage-femme et accoucheur des esprits – de tous les esprits, y compris celui de l’esclave du Ménon », nous dit Gustave Thibon.
Dans ces pages, écrites à l’intention du grand public, une intelligence souveraine circule incognito, qui peut éclairer tout le monde sans éblouir personne. On la reconnaîtra pourtant à certains indices, en particulier celui-ci : Gustave Thibon ne se retranche jamais dans un parti pris, pas plus qu’il ne se laisse aller à la moindre concession. Unir tant de souplesse à tant de fermeté n’appartient qu’aux grads esprits, dont la marque infaillible est d’être parfaitement libres.
Citation :
« Tout ce qu’on peut demander à l’Etat, c’est de ne pas prétendre faire notre bonheur à notre place. C’est-à-dire de se cantonner à sa tâche essentielle qui consiste à nous assurer la paix, la sécurité, la justice, tout en nous laissant la plus grande liberté possible de penser, d’aimer et d’entreprendre. Et pour cela, à l’inverse du courant centralisateur et bureaucratique qui submerge les nations modernes, il doit restreindre ses attributions au lieu de les étendre comme il le fait aujourd’hui. Le vampire a beau se déguiser en donneur de sang : par la force des choses, il retient à son profit la plus grande partie du liquide vital qu’il prélève… »
Gustave Thibon, in « Au secours des évidences », p.259.

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Dans le désert de la pensée, Gustave désaltère nos soifs!
Et pourtant le principe de 1789 (pas d’intermédiaire entre l’individu et la Nation) correspond de fait à l’Etat qui s’occupe de tout.
« Le Vampire donneur de sang qui retient à son profit le liquide vital » : d’où sa volonté, en 1791 par la loi le Chapelier, de détruire les corps intermédiaires et de supprimer la liberté des corps organisés.
L’évidence coule de ses mots comme une source pure.