2023-12. De Saint Théodose 1er le Grand, empereur, triomphateur de l’arianisme et du paganisme.

17 janvier,
Fête de Saint Antoine le Grand, abbé et confesseur (cf. > ici, > ici, > ici, et > ici) ;
Mémoire de Saint Théodose 1er le Grand, empereur ;
Mémoire de Sainte Roseline de Villeneuve (cf. > ici) ;
Anniversaire de l’apparition de Notre-Dame à Pontmain (cf. > ici, > ici et > ici).

buste moderne de Théodose dans sa ville natale de Coca

Buste moderne de Saint Théodose 1er le Grand,
dans sa ville natale de Coca (province de Ségovie – Espagne)

       Le saint empereur Théodose Ier, également appelé Théodose le Grand, n’est pas mentionné au martyrologe romain, mais figure dans plusieurs martyrologes particuliers et, tout spécialement dans ceux des Eglises d’Orient. Il fut le dernier empereur à régner sur les deux parties de l’Empire Romain, l’orientale et l’occidentale, unifiées une dernière fois sous son règne, de 379 à 395.
Saint Théodose Ier est connu, en particulier, pour avoir fait du christianisme la religion officielle de l’Empire Romain, la religion d’Etat (cf. > ici).
Il était un ardent et zélé défenseur de la foi chrétienne orthodoxe, la foi de Nicée.
Sa fête est célébrée le 17 janvier.

A – Sa vie.

   Issu d’une lignée aristocratique, Flavius Théodose est né le 11 janvier 347 à Cauca, dans la province romaine de Carthaginoise (aujourd’hui Coca dans l’actuelle province de Ségovie) : il était le fils de Théodose l’ancien, que l’on nomme souvent « le comte Théodose », et de Thermantia, tous deux chrétiens nicéens.
Il épousa Aelia Flacilla, dont il eut trois enfants ; deux fils : Arcadius et Honorius (qui lui succédèrent), et une fille, Pulcheria.
Aelia Flacilla (parfois appelée Aelia Placilla ou Aelia Plakilla) est elle aussi commémorée comme une sainte à la date du 14 septembre. Aelia, son épouse, et Pulcheria, leur fille, sont toutes deux mortes en 385.
Après la mort d’Aelia, Théodose épousa Galla, la fille de Valentinien Ier, dont il eut une fille, Galla Placidia, qui sera la mère de Valentinien III.

   Fils d’un officier supérieur de l’armée romaine, Flavius Théodose accompagna son père, le comte Théodose », en Britannia (aujourd’hui Grande Bretagne) pour réprimer la « Grande Conspiration », dite aussi « coalition barbare de 368 », qui avait vu l’alliance des Pictes de Calédonie, des Scots et Attacoti d’Irlande, et peut-être aussi de Saxons et de Francs, pour envahir la province romaine de Britannia.
En 374, il devint le commandant militaire (dux) de Mésie, sur le Danube inférieur, où il se distingua dans les batailles avec les Sarmates.
Son père ayant été disgracié puis exécuté au début de l’année 376, pour des raisons encore obscures, Théodose se retira dans ses domaines hispaniques (376-378), se tenant dans une prudente réserve.

   A cette époque, deux coempereurs, Valentinien Ier et Valens, gouvernaient l’Empire Romain : Valentinien Ier en Occident et Valens en Orient. A la mort de Valentinien Ier, le 17 novembre 375, ses fils, Valentinien II et Gratien, lui succédèrent à la tête de l’Empire Romain d’Occident. Théodose retrouva d’abord sa mission de chef d’armée contre les Sarmates, puis, à la mort de Valens à la bataille d’Andrinople (9 août 378) fut nommé, par Gratien, Auguste pour l’Orient.
Le 25 août 383, à Lyon (Lugdunum), Gratien fut assassiné lors d’une rébellion. C’est une période de grands troubles politiques. Théodose, qui a nommé 
son fils aîné Arcadius co-auguste en Orient, se retrouve unique empereur pour l’Empire Romain réunifié en 392, après la mort de Valentinien II, qui était devenu son beau-frère lorsqu’il avait épousé Galla.

   En devenant empereur pour la partie orientale, Théodose avait eu comme préoccupation principale la préservation des frontières de l’Empire menacées par les Goths retranchés dans les Balkans, si bien que, nommé Auguste en 378, ce n’est que le 24 novembre 380, que Théodose avait enfin pu entrer dans Constantinople, sa capitale. Après 380, avec le souci continu de la protection des frontières de l’empire d’Orient, il devra en outre venir en aide en Occident à son beau-frère Valentinien II qui combattait l’usurpateur Clemens Maximus (ce dernier sera exécuté le 28 août 388).
Après 
la mort de Valentinien II, Théodose donna à son second fils, Honorius, le rang d’Auguste d’Occident (janvier 393), mais dut encore faire face avec lui à une autre tentative d’usurpation du pouvoir, celle d’Eugénius, lequel fut finalement battu à la bataille de Frigidus (5 et 6 septembre 394).
Le premier jour de la bataille ne s’était pas bien passé pour les forces de Théodose, mais un brusque retournement des forces se fit le second jour après qu’il avait été réconforté par l’apparition de deux « cavaliers célestes tout vêtus de blanc » et que des vents cycloniques s’étaient levés, contrant les forces d’Eugénius, et semant le désordre dans ses troupes. Eugenius fut capturé et bientôt après exécuté.

monnaie de Théodose

Monnaie de Théodose

B – Le triomphe du christianisme nicéen.

   Bien que né dans une famille chrétienne, Théodose n’a été baptisé qu’en 380, lorsque, à Thessalonique, une grave maladie lui fit enfin comprendre qu’il était temps de passer du rang de catéchumène à celui de véritable chrétien.
Il fut été baptisé par l’évêque Ascholios de Thessalonique, après s’être assuré que celui-ci n’était pas arien.
Dès les débuts de son règne, une part considérable des activités de Théodose avait été consacrée à la défense de la foi orthodoxe et à la suppression de l’arianisme.
Le 27 février 380, avec Gratien, il signa l’édit (cf. > ici) déclarant que tous les sujets de l’Empire devaient professer la foi de Nicée.
En entrant à Constantinople (le 24 novembre 380 comme nous l’avons dit ci-dessus), Théodose commença à en expulser le parti arien. Saint Grégoire de Nazianze (cf. > ici) fut alors élu patriarche de Constantinople par le deuxième concile œcuménique, convoqué en 381.
Tout en se tenant strictement à la foi de Nicée, il tenta, mais en vain, des conciliations de paix avec les hérétiques ; il prit aussi des mesures sévères contre les rites et les temples païens, mit fin aux Jeux Olympiques (qui avaient été institués en l’honneur des dieux de l’Olympe ainsi que leur nom l’indique et comportaient des cultes païens) ; il refusa de restaurer l’autel de la Victoire au Sénat romain, et lutta contre les mœurs du paganisme (dès lors, l’homosexualité fut punie de mort) ; l’empereur cessa aussi de porter le titre de Pontifex Maximus, pontife suprême des anciens cultes de Rome (note : le titre sera relevé par le pape Théodore Ier en 642, mais alors dans le seul sens sacerdotal chrétien et en considération de la primauté romaine sur les autres patriarches).

   C’est dans ce contexte du combat, parfois ardu, contre les subsistances des cultes et des mœurs païennes qu’eut lieu le massacre de Thessalonique : en avril 390, en application des lois nouvelles, le responsable militaire d’Illyrie fit arrêter un célèbre aurige qui était coupable de mœurs infâmes ; mais la population réclamait sa libération à cause des courses de chars – divertissement très populaire – qui allaient avoir lieu : l’affaire dégénéra en émeute et plusieurs dignitaires impériaux furent assassinés. Théodose mena une répression sanglante qui fit plusieurs milliers de victimes.
Alors qu’il voulait rendre grâces à Dieu pour cette victoire sur les séditieux dans la cathédrale de Milan, qui à ce moment-là était la capitale de l’Empire, Saint Ambroise (cf. > ici), lui en interdit l’accès et l’obligea à une sévère pénitence publique, à laquelle il se soumit de manière très édifiante.

Federico Barocci - Saint Ambroise absout l’empereur Théodose Ier - Duomo de Milan - détail

Federico Fiori dit Fiori da Urbino ou Baroccio - le Baroche en français – (1535-1612) :
Saint Ambroise absolvant Théodose après sa pénitence publique (détail)
[cathédrale de Milan]

C – Sa mort, et son héritage spirituel.

   Souffrant d’hydropisie, Saint Théodose rendit son âme à Dieu, à Milan, le 17 janvier 395. Saint Ambroise prêcha son oraison funèbre (« De obitu Theodosii » P.L. XVI, 1385).
Sous son règne, pour la première fois depuis trente ans, l’Empire Romain avait été réunifié, mais aussi pour la dernière fois puisque, après sa mort, il fut à nouveau partagé entre ses fils Arcadius (empereur d’Orient) et Honorius (empereur d’Occident). Cette division marque une étape importante dans l’histoire : le monde romain ne sera plus jamais uni !
Moins d’un siècle plus tard, le 4 septembre 476, l’Empire d’Occident succombera sous les coups répétés des barbares ; tandis que l’empire d’Orient subsistera jusqu’au 29 mai 1453 (cf. > ici) : ces deux dates marquent, traditionnellement, le commencement et la fin de cette grande et riche période que nous appelons communément « le Moyen-Age ».

   Je suis bien convaincu que la carrière militaire et la manière autoritaire dont il gouverna l’Empire, en défendit les frontières contres les envahisseurs barbares, et œuvra pour l’extirpation de l’hérésie et des cultes païens, sont aujourd’hui des motifs de critiques, et peut-être même de scandale, pour nombre d’esprits « modernes » complètement émasculés par les fausses notions de « liberté religieuse », de « tolérance », d’ « acceptation » de toutes les opinions et de tous les comportements – même les plus déviants -, et cela jusque dans les rangs du clergé, même à des postes très élevés…
Pour moi, au contraire, avec les générations vigoureuses de l’antique Chrétienté, je suis profondément édifié par ce zèle pour la défense de la vraie foi et la promotion des bonnes mœurs, même si ce zèle s’est montré indiscret lors de l’affaire de Thessalonique, ce qu’il dut reconnaître et ce pourquoi il s’est soumis à une pénitence absolument exemplaire.

   Le devoir d’un authentique chef d’Etat chrétien est de mettre la puissance temporelle, dans l’ordre d’action qui est le sien, au service de la Vérité et du salut des citoyens commis à sa garde, dont il aura à rendre compte devant le tribunal divin, tout en les protégeant dans leur vie d’ici-bas.
A ce titre, je préfère de loin le zèle de Saint Théodose le Grand à l’attitude prétendument « tolérante » et « respectueuse des droits de l’homme » (ces prétendus droits inspirés par la révolte contre Dieu et Sa loi) des gouvernants modernes, qui sont responsables de la corruption et de la licence des mœurs de leurs peuples, de l’assassinat « légal » de milliards d’innocents, de l’avilissement et de la perversion des consciences, du détournement du bien commun, de l’inversion des valeur, de l’abrutissement et, peut-être, de la damnation éternelle de milliards d’êtres humains.

   Vraiment, il nous faut être fiers d’avoir eu de grands chefs d’Etat, des empereurs, des rois, des chefs de guerre, des princes et des hommes d’armes profondément chrétiens, qui ont mis leur sceptre, leur puissance et leur glaive au service du Christ Sauveur, unique Rédempteur du monde. Et nous, dans tous nos divers états de vie, clercs ou laïcs, célibataires ou mariés, responsables de familles (naturelles ou spirituelles), engagés dans les milieux professionnels ou associatifs, … etc., nous n’avons rien à renier de leurs prestigieux héritages ; nous devons tirer des leçons de leurs fautes mêmes – ainsi que de leur pénitence -, et nous devons aujourd’hui à notre tour nous montrer de véritables et dignes soldats du Christ.

Frère Maximilien-Marie du Sacré-Cœur

Saint Théodose 1er - blogue

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1 Commentaire Commenter.

  1. le 17 janvier 2024 à 14 h 41 min Goës écrit:

    Vivent les soldats du Christ !

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