2022-139. Du bienheureux trépas de Saint François de Sales.

28 décembre,
Fête des Saints Innocents (cf. > ici) ;
Anniversaire de la mort de Saint François de Sales (cf. > ici).

Apothéose de Saint François de Sales

28 décembre 1622
à Lyon
Saint François de Sales rend son âme à Dieu

       1622 : Sa Grandeur Monseigneur François-Bonaventure de Sales, Prince-évêque de Genève, en exil à Annecy, bien qu’il ne soit âgé que de 55 ans, est un homme fatigué, usé. Depuis longtemps, il « souffre de douleurs d’estomac, de fièvres et autres incommodités ». De plus, ces derniers temps ses douleurs aux jambes se sont accentuées, des plaies s’y sont ouvertes, si bien que les déplacements à cheval, surtout en ces pays de montagne aux sentiers accidentés, sont devenus dangereux. Cependant, selon le témoignage de ses familiers, « il gardait toujours son visage serein et ne se plaignait aucunement ».
Au printemps, il a dû, mandaté par Sa Sainteté le Pape Grégoire XV, présider le chapitre général des Feuillants (Ordre de Citeaux réformé) à Pignerol, puis séjourner quelque temps à Turin, où réside la cour du Duc-souverain de Savoie. De retour à Annecy, les chaleurs de l’été n’ont pas permis de soulagement à son état, d’autant que Monseigneur ne se ménage en rien…

   Et voilà qu’à la fin du mois d’octobre, Monseigneur de Sales reçoit de Son Altesse le Duc Charles-Emmanuel 1er « commandement exprès » d’accompagner son fils, le Cardinal Maurice de Savoie, en Avignon. En effet, après la signature du traité de paix de Montpellier (18 octobre 1622) avec le Duc de Rohan, chef des protestants du Midi, Sa Majesté Très Chrétienne le Roi Louis XIII a décidé de remonter à Paris par la vallée du Rhône.
Afin de renforcer les liens d’amitié entre le Duché souverain de Savoie et le Royaume de France, une rencontre a donc été programmée en terre pontificale, où seront réunis les Souverains de ces deux puissants Etats catholiques, puisque le Duc de Savoie lui-même viendra aussi rencontrer Sa Majesté le Roi Louis XIII. N’oublions d’ailleurs pas que la propre sœur de Louis XIII, Chrestienne [Christine] de France (1606-1663), a épousé en 1619 le Prince de Piémont, futur Duc souverain Victor-Amédée 1er.

   A cette nouvelle, il se fait grand émoi autour de François ! Tout le monde le supplie d’informer Son Altesse « du misérable état dans lequel il se trouve ». Mais lui répond sereinement : « Que voulez-vous, il faut aller où Dieu nous appelle ».
Il ne cache toutefois pas son pressentiment de la mort. Devant son frère Jean-François, qui est son coadjuteur, son cousin Louis et quelques amis rassemblés il annonce paisiblement : « L’heure du départ approche… Il sera suivi d’un autre et j’ai désiré faire mon testament ». Il leur en fait lecture dans l’émotion générale. Le lendemain, il se confesse et l’après-midi confère avec son successeur de toutes choses encore nécessaires. A la fin, il s’écrie joyeusement : « Ah, vraiment ! Il me semble par la grâce de Dieu que je ne tiens plus à la terre que du bout du pied seulement, car l’autre est déjà levé en l’air pour partir ! » Puis viennent les adieux à son cher clergé d’Annecy, au chapitre de la Cathédrale.
Il fait aussi appeler la petite fille du boulanger de l’évêché : « Adieu, ma fille, nous ne nous reverrons qu’au Paradis ». Elle mourra bientôt en effet.
Au matin du 8 novembre, il se rend à « la sainte Source » (c’est ainsi qu’on nomme le premier monastère de la Visitation à Annecy), où après avoir célébré la Sainte Messe, il fait ses adieux à ses filles : « Mes chères filles, que votre seul désir soit Dieu ; votre crainte, de Le perdre ; votre ambition, de Le posséder à jamais ». Puis, très vite : « Adieu, adieu, mes filles, jusqu’à l’éternité !»

Saint François de Sales en prière

   Le 9 novembre au matin, une foule s’est groupée autour des chevaux. Il y a aussi les pauvres d’Annecy, touchés par la misère. François donne ordre de distribuer généreusement des boisseaux de grains ; puis la petite troupe se met en marche et gagne le Rhône qu’il va falloir descendre. Il neige : « Il monte alors dans une nacelle et, en une bise très violente, se met à la merci du Rhône presque tout gelé par l’extrême rigueur du froid ». Il débarque pour aller souper et coucher à Belley.
Le jeudi 10 novembre, il atteint Lyon. La Révérende Mère de Chantal, qu’il n’a pas vue depuis trois ans, l’y attend : elle désire si ardemment s’entretenir avec lui, non seulement des affaires de l’Ordre, mais aussi de son âme. Cependant, on presse Monseigneur de reprendre le bateau, et lui donne mission à la fondatrice d’aller visiter deux monastères.
Le 11, il est à Vienne, puis ce sera Valence où un monastère de la Visitation vient d’être fondé. Ici, les biographes notent l’histoire de la bienfaitrice grâce à laquelle le monastère a été fondé : c’est une dame de 84 ans que la supérieure hésite à accepter, ce qui lui vaut cette réponse de Monseigneur : « La Visitation est fondée pour les jeunes, pour les vieilles, pour les saines, pour les maladives et les infirmes ». Et il promet qu’à son retour il donnera lui même le voile à la dame.
Le 14, à Bourg-Saint-Andéol, il est reçu « comme un saint tombé du ciel » : les consuls, le clergé, la foule en liesse l’arrachent presque à sa suite pour le conduire à l’église où est chanté un solennel Te Deum.
Enfin le 15, le peuple d’Avignon, enthousiaste, le reçoit avec la même exultation. Maisons, fenêtres et rues sont pavoisées, les oriflammes flottent et les tapisseries pendent. Surpris, dérouté, François de Sales voudrait échapper aux acclamations et tente de se dissimuler dans une boutique. En vain.
Il loge dans une modeste auberge, et aussitôt installé dans sa petite chambre il se met au travail.

Le lendemain, 16 novembre, les trompettes annoncent l’arrivée du Roi de France et du Duc de Savoie dans la Cité des Papes. Tout le monde se précipite aux fenêtres pour voir passer les somptueux cortèges des souverains et de leurs suites, mais François refuse : « Je vous laisse la place…Pour moi, je ne suis plus du monde, je m’en vais à mon Père qui est aux Cieux. Il faut que je travaille à son œuvre, pour lui rendre bon compte ».
Les fêtes succèdent aux cérémonies. François n’y assiste que lorsqu’il y est obligé. Il s’entretient de certains intérêts savoisiens, visite les Jésuites, célèbre la Sainte Messe en public et prêche.
Lui qui a toujours eu une très grande dévotion pour les deux sœurs, hôtesses de Notre-Seigneur à Béthanie, voudrait se rendre en pèlerinage à la Sainte Baume, mais le Prince-cardinal Maurice de Savoie ne veut pas qu’il s’absente : 
« Monseigneur, votre cœur est à la Sainte Baume, où vous êtes toujours solitaire !» Et il lui propose plutôt d’aller à Tarascon, rendre visite à Sainte Marthe : pèlerinage qu’il accomplit le 22 novembre.

   Enfin, le 25, tous s’embarquent pour remonter le Rhône jusqu’à Lyon où le Roi doit arriver le 29 novembre. Les deux Reines, Marie de Médicis et Anne d’Autriche les y attendent. Encore une fois ce sont les inconforts du voyage : une nuit, l’auberge où ils font étape n’a pour leur permettre de se reposer qu’un grenier garni de paille, pourtant Monseigneur, au matin, se montre jovial : « Je n’ai jamais si bien dormi !»
A Valence, il tient promesse et remet le voile à la postulante de 84 ans qui lui demande si elle ne peut pas en même temps faire sa profession. Il lui répond doucement qu’elle la fera au bout de son année de noviciat, conformément à la Règle à laquelle il ne faut point déroger sans raison. Cette religieuse, non seulement fera sa profession à la fin de son noviciat, mais servira Notre-Seigneur pendant plus de vingt années, mourant plus que centenaire !

Saint François de Sales remettant les Constitutions aux premières Visitandines

   A Lyon, refusant toutes propositions de logement, François va demander asile à ses filles de la Visitation Sainte-Marie de Bellecour, insistant pour s’installer dans la cahute du jardinier : « Je ne suis jamais mieux que quand je ne suis guère bien !» Il y sera plus libre, dit-il, pour accueillir sans déranger ceux qui viendraient le visiter, tout en restant proche de la Visitation, « comme un père avec ses filles ».
De fait, ce sera alors un flot continu de personnes sollicitant ses avis, ses conseils, sa direction dans cette chambrette sans confort. A cela s’ajoutent évidemment les cérémonies officielles et les prédications. Tout le monde veut le voir, tout le monde veut l’entendre : « Mon Dieu, que bienheureux sont ceux qui, dégagés des Cours et des compliments qui y règnent, vivent paisiblement dans la sainte solitude au pied du crucifix !»

   On ne peut tout détailler dans le cadre d’un article de blogue : ceux qui veulent connaître tous les détails de ces journées de Monsieur de Genève à Lyon en ce mois de décembre 1622 les trouveront aisément dans le remarquable ouvrage de Monseigneur Francis Trochu.
L’entrée solennelle de Louis XIII a lieu le 8 décembre, mais François n’y assiste pas : il préfère passer cette journée, mariale entre toutes, dans la cité qui honore depuis déjà des siècles la Conception immaculée de la Mère de Dieu, auprès de ses filles. En outre, la Révérende Mère de Chantal vient d’arriver ! Ce sera la dernière rencontre du Fondateur de la Visitation Sainte-Marie avec celle qui en est la Pierre fondamentale.
Ardente comme toujours, Mère Jeanne-Françoise désire « revoir toute son âme avec lui », moment qu’elle attend depuis trois ans ! De plus, elle a également des questions importantes à soumettre pour le bien de l’Ordre. Mais il faut compter avec le très grand nombre des ecclésiastiques, des princes, princesses, grands Seigneurs et grandes dames, rassemblés pour l’occasion, qui veulent s’entretenir avec Monseigneur… Attendant cette rencontre depuis trois longues années, voilà qu’« il n’a pas un quart d’heure à lui » pour rencontrer Mère de Chantal. Le 12 décembre pourtant, il vient au parloir : « Nous aurons quelques heures libres. Qui commencera de nous deux à dire ce qu’il a à dire ? » - « Moi, s’il vous plait, mon Père, mon cœur a grand besoin d’être revu de vous ». Suave mais grave, il la reprend : « Eh quoi ! Ma Mère, avez-vous encore des désirs empressés et du choix ? Je vous croyais trouver toute angélique ! » Il se moque gentiment mais en fait, il sait qu’elle n’a plus besoin de son enseignement : « Ma Mère, nous parlerons de nous-même à Annecy ; maintenant achevons les affaires de notre congrégation… » Elle obéit aussitôt. Puis, après quatre heures de travail sur des sujets d’importance pour l’Ordre, il lui demande de rentrer à Annecy en passant par Grenoble, Valence, Chambéry, Belley… Une fois de plus, elle prend la route, et le chemin du saint abandon à la divine Providence.

Mort de Saint François de Sales - vitrail de l'église Saint-François de Sales Paris 17e

   La santé de l’évêque aurait besoin de ménagement et de beaucoup de repos, mais la volonté des Princes lui impose de rester davantage à Lyon. Sa chambrette et le parloir de la Visitation continuent à être un vrai « carrefour spirituel ». Confessions, prédications, visites continuent jusqu’à la veille de Noël !
Le 24 décembre, le froid est très rigoureux et la ville est enveloppée d’un épais brouillard. Malgré cela, sur la demande de la Reine-mère, il monte à la Croix-Rousse pour bénir la première pierre de la nouvelle église des Récollets : la cérémonie dure près de trois heures, 
il prend froid et revient avec un fort mal de tête. Il célèbre la Sainte Messe de Minuit chez ses « chère filles » de la Visitation. La Supérieure, Mère de Blonay, a remarqué le visage rayonnant de Monseigneur au Gloria et lui demandera ce qui s’est passé : « Que voulez-vous ! Quand l’ouïe du corps est un peu dure, il est besoin que les Anges me parlent à l’oreille du cœur… » Il prêche pontificalement après la Messe de la Nuit, puis se rend chez les Dominicains où il confesse les Princes de Piémont, célèbre la Messe de l’Aurore et les communie.
De retour à la Visitation, il doit attendre jusqu’à midi pour célébrer la troisième Messe, celle du Saint Jour de Noël, car il a voulu attendre que l’aumônier de la Visitation, ait célébré ses trois Messes.
Après un très léger repas, il doit, entre autres, remettre l’habit à deux postulantes (et prêcher encore), puis aller faire ses adieux à la Reine-mère qui s’en va le lendemain et cela le mènera jusque tard dans la nuit !
Le lendemain, fête de Saint Etienne, il fait à ses filles le dernier entretien spirituel de sa vie : « Mes chères filles, il faut s’en aller, j’arrive à ma fin…» Après de nombreuses questions et réponses, il donne des enseignements admirables sur le saint abandon : « La vertu et l’amour de Dieu exceptés, la perfection consiste à ne rien demander et à ne rien refuser, mais se tenir prêt à faire l’obéissance ». A la fin, Mère de Blonay insiste : « Qu’est-ce que vous désirez qu’il nous reste le plus engravé dans l’esprit ?» - « Je vous l’ai déjà tant dit ! Ne demandez rien, ne refusez rien ».
Lors d’une visite au noviciat, Mère de Blonay lui demande d’écrire une pensée « pour nous avancer en la vertu ». Il prend la feuille de papier qu’elle lui tend et écrit, en haut : Humilité, puis au milieu et en bas, le même et unique mot : Humilité.
Puis en sortant du parloir de la Visitation, dans la cour, il rencontre les gouverneurs de Bourgogne et de Lyon et doit rester nue tête dans un froid glacial. Lorsqu’il pourra partir prendre congé du Prince de Piémont, il était frigorifié : « Je sens ma vue diminuer, il s’en faut aller et bénir Dieu ».

Annecy - gisant de cire de Saint François de Sales

   Le jour de Saint Jean l’Evangéliste, il se confesse et dit sa Messe « avec une dévotion extraordinaire ».
Puis il est encore accablé de visites. Il écrit deux lettres, les dernières. A 14 h, « s’étant soulevé de son siège, il est soudainement saisi de l’apoplexie dont il meurt le lendemain ». « Il fait sa profession de foi et s’offre en holocauste, consacre sa mémoire au Père, son entendement au Fils, sa volonté au Saint Esprit, son corps, sa langue et ses souffrances à la sainte humanité de Jésus Christ ». Il réclame l’extrême-onction qu’il recevra à minuit.

   Le 28 décembre, ce ne furent pourtant encore que visites. Après l’avoir saigné le matin, sur les cinq heures du soir, « les médecins jugèrent et résolurent de se servir de moyens extrêmes ». Des « moyens » vraiment extrêmes ! Cataplasmes sur le front : en les lui ôtant, on lui arrache la peau. Après lui avoir demandé son accord, les chirurgiens plongent trois fois les « bottons ardents » (tiges de fer rougies au feu) dans la nuque « d’où il sortit une grosse fumée ». On l’entendait gémir doucement « jetant toutefois forces larmes et ne proférant autre chose que les sacrés noms de Jésus et de Marie ». Un vrai martyre ! Le malade s’affaiblit de plus en plus, on le remet au lit. Il dit alors ces dernières paroles : « Le jour baisse, il se fait tard… Jésus, Maria !»
Son agonie dure deux heures. Il fait signe qu’il entend et comprend. Comme il l’avait demandé, on lui répète souvent ce verset : « Mon cœur et ma chair sont un cri vers le Dieu vivant ».
« Son âme, dit un témoin, était tellement avant aux doux ravissements de l’Eternité, qu’elle lui faisait tressaillir le cœur et le corps ensemble, bondissant de joie par l’espérance qu’ils avaient de se réunir en la résurrection générale, pour louer éternellement le Dieu vivant ».
On récitait les prières des agonisants à son chevet, avec les litanies des Saints, et c’est au moment même où on invoquait les Saints Innocents que Monseigneur François de Sales rendit son dernier soupir, ce jour des Saints Innocents, vers huit heures du soir, comme un dernier signe de la pureté de sa vie et de l’innocence de ses mœurs.
Il avait exactement 55 ans, quatre mois et sept jours, et avait dirigé son évêché de Genève pendant 20 ans et 20 jours.

Lyon - rue Saint François de Sales - plaque commémorative du lieu de la mort du saint

Plaque commémorative posée à l’angle de la rue Sainte-Hélène et de la rue Saint-François de Sales, à Lyon,
où se trouvait la « cahutte » du jardinier dans laquelle Saint François de Sales rendit son âme à Dieu

Lire aussi :
Béatification et canonisation de Saint François de Sales > ici

Armoiries de Saint François de Sales

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1 Commentaire Commenter.

  1. le 28 décembre 2022 à 1 h 34 min CdG écrit:

    Cher Saint François de Sales, je vous remercie pour votre présence bienveillante. Ne nous oubliez pas, priez pour nous, veillez sur notre famille, protégez-nous et unissez-nous dans le Sacré-Cœur.
    Dites pour nous un bon mot au Sacré-Cœur, obtenez-nous une vie sainte et paisible, une bonne et sainte mort, pourvue des Sacrements et accompagnée de l’affection et prière de nos proches, dans la piété religieuse.
    Aidez les vocations difficiles et prenez soin des âmes sans père spirituel. Aide-nous à cultiver de saintes amitiés spirituelles. Relevez ceux qui souffrent ou qui sont dominés par les passions.
    Je vous demande la Grâce de la renaissance de l’Ordre de la Visitation et des saintes communautés traditionnelles, simples et fraternelles ici et là.
    Adoucissez les caractères durs et anguleux, aidez-nous à pardonner, guérissez les blessures et défendez les âmes meurtries.
    Priez pour les prêtres et les évêques. Priez pour que le Sacré-Cœur nous donne un clergé saint, intelligent, bien formé, charitable et missionnaire et pour la conversion et l’éveil spirituel de nombreuses personnes et familles.
    Je vous confie également les situations que vous connaissez.
    Merci pour m’avoir accordée votre patronage cette année.
    Continuez de nous protéger.
    Amen.

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