2022-117. Saint Martin de Tours, un saint qui n’avait pas « l’esprit du concile » : Dieu merci !

11 novembre,
Fête de Saint Martin de Tours, évêque et confesseur, apôtre des Gaules.

Saint Martin - miracle de l'arbre consacré aux faux dieux

Le miracle de l’arbre consacré aux faux dieux
(détail d’un vitrail de l’église Saint-Martin de Chagny, au diocèse d’Autun-Châlons et Mâcon)

On trouvera les litanies de Saint Martin > ici

Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,

       Saint Martin de Tours (316-397), dont nous célébrons avec joie la fête le 11 novembre, est bien l’un des saints les plus populaires de la Chrétienté occidentale. Son prénom, devenu nom de famille, est, nous dit-on, le patronyme le plus fréquent en France, où 246 communes portent son nom et plus de 3.700 églises sont placées sous son vocable.
Son immense labeur apostolique lui mérite le titre d’« apôtre des Gaules » ; les miracles, dont il constata par lui-même qu’ils s’accomplissaient en grand nombre à son tombeau, exercèrent une influence non négligeable dans le processus de conversion du Roi Clovis.

   L’art (sculpture, peinture, vitrail, miniature) et la dévotion ont particulièrement illustré et magnifié la « charité de Saint Martin », c’est-à-dire la scène du partage du manteau (la chlamyde militaire) en faveur du mendiant transi de froid, un soir de l’hiver 334 à Amiens, au point que cette scène tend parfois à occulter tout le reste de la vie de Saint Martin.
Cette dernière nous est pourtant bien connue, avec force détails, grâce principalement au travail de Saint Sulpice Sévère (vers 363 – vers 410), qui avait été son disciple. 

   Je voudrais justement insister aujourd’hui sur l’un des aspects de l’apostolat de Saint Martin les moins mis en valeur de nos jours, alors qu’il est pourtant bien renseigné et attesté : sa lutte contre le paganisme dans les campagnes de la Gaule romaine.
Une lutte qui ne s’embarassait pas de considérations humaines, puisque
Saint Martin détruisait les temples des fausses divinités et s’attaquait matériellement aux cultes idolâtriques, Dieu confirmant par des miracles éclatants la vérité et la justice de telles actions

   Nous lisons ainsi dans la Vie de Saint Martin de Saint Sulpice Sévère :

    »En certain village, il avait détruit un temple fort ancien, et entrepris d’abattre un pin tout proche du sanctuaire. Mais alors, le prêtre de ce lieu et toute la foule des païens commencèrent à lui opposer de la résistance. Et ces mêmes gens qui pourtant – par la volonté de Dieu – n’avaient pas bougé pendant la démolition du temple, ne supportaient pas que l’on coupât l’arbre. Martin s’employait à leur faire observer qu’une souche n’avait rien de sacré : ils devaient plutôt suivre le Dieu qu’il servait lui-même ; il fallait couper cet arbre car il était consacré à un démon. Alors l’un d’eux, plus hardi que les autres : « Si tu as, dit-il, quelque confiance en ce Dieu que tu déclares adorer, nous couperons nous-mêmes l’arbre que voici, et toi, reçois-le dans sa chute. Et si ce Seigneur, que tu dis être le tien, est avec toi, tu en réchapperas ». Alors, gardant une confiance intrépide dans le Seigneur, Martin s’engage à le faire. A ce moment, toute cette foule de païens donnèrent leur accord à un tel défi, et ils se résignèrent facilement à la perte de leur arbre, pourvu que sa chute écrasât l’ennemi de leurs cérémonies. Et comme le pin penchait d’un côté, en sorte que l’on ne pouvait douter du côté où il devait s’abattre une fois coupé, on place Martin attaché, selon la volonté des paysans, à l’endroit où personne ne doutait que l’arbre dût tomber. Ils se mirent donc à couper eux-mêmes leur pin avec une allégresse et une liesse extrême. La foule des spectateurs étonnés se tenait à l’écart. Et déjà le pin vacillait peu à peu, et, sur le point de tomber, il menaçait de s’abattre. A l’écart, les moines palissaient ; épouvantés par l’approche du danger, ils avaient perdu toute espérance et toute foi, et n’attendaient plus que la mort de Martin. Mais lui, confiant dans le Seigneur, attendait intrépidement. Le pin, dans sa chute, avait déjà fait entendre un craquement, déjà il tombait, déjà il s’abattait sur lui, quand Martin élève sa main à la rencontre de l’arbre et lui oppose le signe du salut. Mais alors – on eût cru l’arbre repoussé en arrière dans une sorte d’ouragan –, il s’abattit du côté opposé, de sorte qu’il faillit écraser les paysans qui s’étaient tenus en lieu sûr. Mais alors une clameur s’élève au ciel, et les païens demeurent stupéfaits d’étonnement, les moines pleurent de joie, tous à l’unisson proclament le nom du Christ ; et l’on vit bien que, ce jour-là, le salut était arrivé pour ce pays. Car il n’y eut à peu près personne, dans cette immense foule de païens, qui ne réclamât l’imposition des mains et n’abandonnât l’erreur impie pour croire au Seigneur Jésus » (Sulpice Sévère – Vita Martini, chap. XIV).

Vitrail de l'abbatiale St Martin de Clamecy - détail

« Comment les païens voulaient faire mourir Saint Martin,
mais par le signe de la croix il abattit l’arbre de l’autre côté » :
détail d’un vitrail de la vie de Saint Martin
à l’abbatiale Saint-Martin de Clamecy.

   Cette conduite de Saint Martin contre les fausses religions n’est pas un cas isolé : on la retrouve dans la vie d’un très grand nombre de saints évangélisateurs, et elle se fonde sur l’exemple des saints Apôtres eux-mêmes, qui n’avaient pas reçu de Notre-Seigneur Jésus-Christ la mission de « dialoguer » avec les nations païennes ni de « s’ouvrir aux richesses » des cultes idolâtriques ni, non plus, de « recevoir avec respect les traditions spirituelles » des vieux paganismes, et pas davantage de mettre sur un pied d’égalité la véritable et unique religion révélée avec les croyances qui vouent des cultes aux forces de la nature ou aux démons.

   Car c’est bien de cela qu’il s’agit en définitive, et les paroles de Saint Paul à ce sujet ne sont pas équivoques :

« Ce qu’immolent les païens, ils l’immolent aux démons et non à Dieu. Or je désire que vous n’ayez aucune société avec les démons : vous ne pouvez boire le calice du Seigneur et le calice des démons. Vous ne pouvez avoir part à la table du Seigneur et à la table des démons ! » (1 Cor. X, 20-21).

   Ainsi, prendre part à un rituel « interreligieux », fut-ce dans l’enceinte du Vatican, et vénérer, par des prostrations et autres invocations ou simagrées, une idole figurant la « terre mère » et la « fécondité » – par exemple – n’a rien d’anodin, n’a rien de conforme à l’enseignement et à la pratique des Apôtres, n’a rien qui puisse être justifié par aucun des enseignements du Magistère catholique authentique et par les exemples des saints : c’est une abomination ; c’est « avoir part à la table des démons » ; c’est « avoir société avec les démons » ; c’est une trahison gravement coupable, un péché gravissime contre le premier commandement de Dieu.

Rituel païen dans les jardins du Vatican le 4 octobre 2019

4 octobre 2019 : rituel païen autour de l’idole « Pachamama » dans les jardins du Vatican

   Insistons avec force : ne pas s’opposer aux fausses religions, et – pour des raisons humaines parées de « valeurs humanistes » (la fraternité universelle, la paix dans le monde… etc.), dépourvues de toute vue surnaturelle – laisser finalement penser, aux chrétiens comme aux païens, que leurs croyances sont tout aussi « respectables » que la seule religion révélée et sont autant qu’elle des voies du salut, constitue un dangereux contre-témoignage, un scandale (c’est-à-dire, au sens étymologique une occasion de chute – cf. Matth. XVIII, 3) qui peut entraîner les fidèles dans l’indifférentisme ou diverses formes de syncrétisme, qui conforte les infidèles dans leurs erreurs, et qui, en définitive, peut les entraîner les uns comme les autres sur les chemins de la perdition éternelle.

   Si le respect dû aux personnes et à leur conscience est une chose essentielle, il n’y a en revanche aucun respect qui soit dû à l’erreur : il n’y a qu’une seule Vérité, qu’une seule religion véritable voulue et révélée par Dieu, et, pour l’honneur et la gloire de Dieu, on ne peut en aucune manière considérer que les cultes idolâtriques ou se réclamant d’une autre « révélation » (forcément fausse ou d’origine diabolique puisqu’il ne peut y avoir de contradiction en Dieu), sont conciliables avec l’amour de la Vérité, avec l’amour du Dieu unique, avec l’amour de l’unique Sauveur, Notre-Seigneur Jésus-Christ,  et avec l’amour de l’unique véritable Eglise fondée par Lui.

   Ainsi ce qui, à la suite de ces documents du concile vaticandeux qui se nomment « Gaudium et Spes », « Dignitatis humanae » et « Nostra aetate », a été développé comme étant « l’esprit du concile » puis « l’esprit d’Assise », est-il aux antipodes de la Vérité, aux antipodes de la Tradition authentique reçue des Apôtres, aux antipodes de la pratique des saints, comme nous l’avons montré par exemple pour notre cher Saint Martin. 

   Aussi, au jour du Jugement, les Saints Apôtres, les Saints missionnaires et évangélisateurs des nations, tous ceux qui par obéissance au commandement de Notre-Seigneur Jésus-Christ : « Allez ! Enseignez toutes les nations, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit ; leur apprenant à garder tout ce que Je vous ai commandé » (Matth. XXVIII, 19-20), et « Allez dans tout l’univers et prêchez l’Evangile à toute créature : celui qui croira et sera baptisé sera sauvé, mais celui qui ne croira pas sera condamné » (Marc XVI, 15-16), n’avaient pas – Dieu merci ! – « l’esprit du concile », mais se sont dépensés pour étendre le Règne de Dieu et travailler au salut des âmes en combattant l’idolâtrie et les fausses croyances, se lèveront-ils pour prononcer en même temps que le Juge Suprême une sentence de réprobation éternelle envers ceux qui, laïcs ou clercs, auront dévoyé et trahi la Vérité de l’Evangile, et trahi la Charité qui leur commandaient – au mépris des considérations humaines – d’arracher les âmes aux séductions du démon à l’œuvre dans les fausses religions.

cathédrale de Bourges - Vitrail du Jugement dernier détail

Les réprouvés conduits en enfer
vitrail du Jugement dernier (détail) à la cathédrale de Bourges

Vous pouvez laisser une réponse.

4 Commentaires Commenter.

  1. le 13 novembre 2022 à 13 h 53 min Chantal de B. écrit:

    Merci beaucoup pour ces rappels.
    Nous qui avons vécu Vaticandeux, voyons bien les forts mauvais fruits de ce concile. Mais que faire avec ces évêques qui refusent la Tradition dans leurs diocèses ? Tout le monde n’a pas la chance de pouvoir aller vers la Tradition.
    Seigneur, ne leur pardonnez pas car ils savent ce qu’ils font…
    Aidez la France, Seigneur !

  2. le 12 novembre 2022 à 7 h 35 min Abbé Jean-Louis D. écrit:

    Saint Martin, brise les arbres de la suffisance et des hérésies que Satan a semés dans l’Eglise depuis le Concile Vatican II.

  3. le 11 novembre 2022 à 17 h 07 min Thizy écrit:

    St Martin, délivrez-nous de la voyoucratie et sauvez la FRANCE !

  4. le 10 novembre 2022 à 20 h 50 min Goës écrit:

    Prenons donc saint Martin comme exemple .

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>

A tempo di Blog |
Cehl Meeah |
le monde selon Darwicha |
Unblog.fr | Annuaire | Signaler un abus | mythologie
| jamaa
| iletaitunefoi