2022-67. Le doux hôte de l’âme.
Méditation pour la Vigile de la Pentecôte
Présence de Dieu :
« O Esprit Saint, qui daignez habiter en moi, aidez-moi à m’ouvrir totalement à votre action ! »
Méditation :
1 – L’encyclique « Mystici Corporis » (note : publiée par le Vénérable Pie XII le 29 juin 1943) affirme que « le Saint-Esprit est l’âme de l’Eglise ». Ame signifie principe de vie. Cette affirmation équivaut donc à dire que le divin Paraclet est Celui qui fait vivre l’Eglise. De même que l’âme est le principe de vie du corps, ainsi l’Esprit Saint est le principe de la vie de l’Eglise, Corps mystique du Christ (cf. encyclique « Divinum illud munus » [Léon XIII, 9 mai 1897]).
(…) L’Esprit Saint demeurait dans l’Ame du Christ pour la diriger dans l’accomplissement de Sa mission rédemptrice. Jésus aurait pu assumer cette mission tout seul mais Il a voulu pourtant y associer l’Eglise. Et puisque l’Eglise prolonge l’œuvre du Christ, elle a besoin de la même Impulsion qui guidait Son Ame, il lui faut le Saint-Esprit.
En vérité, Jésus nous a mérité Son Esprit sur la Croix ; par Sa mort, Il a expié avant tout le péché, obstacle à l’invasion du Saint-Esprit et, une fois remonté au ciel, Il L’a envoyé aux Apôtres, représentant toute l’Eglise. Maintenant encore, tandis qu’Il siège glorieusement à la droite du Père, intercédant sans cesse pour nous, Il envoie continuellement à l’Eglise l’Esprit Saint qu’Il lui a promis. Et voici que le divin Esprit opère dans l’Eglise ce qu’Il opérait dans la très sainte Ame du Christ : Il lui donne l’impulsion, la meut, la pousse à accomplir la volonté de Dieu, afin qu’elle remplisse sa mission, c’est-à-dire qu’elle prolonge, à travers les siècles, l’œuvre rédemptrice du Sauveur. C’est justement pour cette raison que les anciens Pères ont dit que l’Esprit Saint est l’âme de l’Eglise, et dans le « Credo », l’Eglise elle-même L’invoque : « Dominum et vivificantem » !
Comme l’âme est principe de vie, ainsi l’Esprit Saint vivifie l’Eglise ; Il est l’Impulsion d’amour qui allume en elle le zèle pour la gloire de Dieu et le salut des âmes, qui donne lumière et force aux Pasteurs, ferveur et élan aux Apôtres, courage et foi invincible aux Martyrs.
2 – L’Eglise étant la « société » des fidèles, elle est constituée précisément par leur union ; ce sont les fidèles, c’est-à-dire nous-mêmes, qui formons l’Eglise. Dire que jésus a mérité l’Esprit Saint pour Son Eglise équivaut donc à dire qu’Il L’a mérité pour nous ; affirmer que Jésus, en même temps que le Père, a envoyé et continue à envoyer Son esprit à l’Eglise, c’est affirmer qu’Il nous L’a envoyé et continue à le faire.
L’encyclique « Mystici Corporis » s’exprime exactement en ce sens : l’Esprit Saint est communiqué à l’Eglise avec profusion, pour qu’elle-même et chacun de ses membres soient de jour en jour plus conformes à notre Rédempteur.
Ainsi donc, l’Esprit Saint exerce Son influence non seulement dans le Corps de l’Eglise, mais aussi dans chaque âme où Il habite comme « doux Hôte ». Il est en nous pour envahir nos âmes, les sanctifier, les former à l’image du Christ, et nous pousser à prolonger Sa mission rédemptrice ; Il est cet Elan d’amour qui nous sollicite à accomplir la sainte volonté de Dieu, qui nous oriente vers la glorification de la Très Sainte Trinité, qui nous porte en Dieu.
Mais si l’Esprit Saint est un Elan d’amour qui vient en nous pour nous sanctifier, nous porter en Dieu, comment se fait-il que nous ne devenions pas tous saints ?
Voilà un mystère qui met en évidence notre redoutable responsabilité.
L’Esprit Saint, en même temps que le Père et le fils, nous a créés libres et Il nous veut tels ; c’est pourquoi, en venant en nous, Il respecte notre liberté et ne la violente pas. Tout en désirant entrer dans notre âme et l’envahir, Il ne le fait que si nous Lui donnons libre accès. C’est le cas de rappeler le grand principe sur lequel Sainte Thérèse de Jésus aimait tant insister : « Dieu ne force personne ; Il prend ce que nous Lui donnons. Mais Il ne Se donne pas complètement, tant que nous ne nous sommes pas donnés à lui d’une manière absolue ». Si nous ne nous sanctifions pas, ce n’est pas parce que le Saint-Esprit ne le veut pas – Lui qui nous est envoyé et vient précisément à cette fin – mais parce que nous ne donnons pas pleine liberté à Son action. Voici le point où nous sommes en défaut : nous n’usons pas de notre liberté pour ouvrir entièrement notre âme à Sa puissante et amoureuse invasion. Mais si notre volonté Lui ouvrait complètement les portes, l’Esprit Saint nous prendrait sous Sa direction et, par Lui, nous deviendrions saints.
Colloque :
O Esprit Saint, Vous qui avez formé notre Rédempteur dans le sein très pur de la Vierge Marie ; Vous avez animé Jésus en Le guidant en tout ce qu’Il pensait, disait, faisait et souffrait durant Sa vie terrestre, et dans le sacrifice qu’Il offrit Lui-même au Père pour nous sur la Croix. Et lorsque Jésus monta au ciel, Vous êtes venu sur la terre pour y établir le Corps mystique du Christ, qui est l’Eglise, et pour appliquer à ce Corps le fruit de la vie, du Sang, de la Passion et de la mort du Christ. Sans cela, Jésus aurait souffert et serait mort inutilement. De plus, ô Esprit Saint, Vous descendez en nous dans le saint Baptême, pour former Jésus-Christ dans nos âmes, nous incorporer à Lui, nous faire naître et vivre en Lui, nous appliquer les effets et les mérites de Son Sang et de Sa mort, pour nous animer, nous inspirer, nous pousser et diriger en tout ce que nous devons penser, dire, faire et souffrir pour Dieu. Que devrait donc être notre vie ? Oh ! elle devrait être toute sainte, toute divine, toute spirituelle, selon la parole de Jésus : « ce qui naît de l’Esprit est esprit » !
« O divin esprit, je me donne tout entier à Vous. Prenez possession de mon âme, guidez-moi en tout, et faites que je vive comme un véritable enfant de dieu, comme un membre non dégénéré de Jésus-Christ, et comme une chose qui, née de Vous, Vous appartient totalement et doit être entièrement possédée, animée et conduite par Vous » (Saint Jean Eudes).
« O esprit Saint, âme de mon âme, je Vous adore. Eclairez-moi, guidez-moi, consolez-moi, dites-moi ce que je dois faire, donnez-moi Vos ordres. Je Vous promets de me soumettre à tout ce que Vous désirez de moi et d’accepter tout ce que Vous permettrez qui m’arrive » (Cardinal Désiré-Joseph Mercier).
Vous pouvez laisser une réponse.
Une page merveilleuse pour nous préparer à l’effusion de l’Esprit de Pentecôte.