2022-65. La réalité des temps que nous vivons pourrait être profondément modifiée et changer de cap, si nous étions des âmes de contemplation et d’émerveillement…

L'Ascension et le zodiaque - cathédrale de Chartres portail royal côté gauche

L’Ascension de Notre-Seigneur entourée des signes du zodiaque :
Cathédrale Notre-Dame de Chartres, portail royal (XIIe siècle), porche gauche.

frise fleurs de lys

La réalité des temps que nous vivons

pourrait être profondément modifiée et changer de cap,

si nous étions des âmes de contemplation et d’émerveillement…

(le texte qui suit fut originellement la lettre mensuelle adressée aux membres et amis de la Confrérie Royale pour le 25 mai 2022, qui était la Vigile de l’Ascension)

Riga quod est aridum…
Flecte quod est rigidum…
Fove quod est frigidum…
Sana quod est saucium…

(séquence de Pentecôte)

Vigile de l’Ascension.

Chers Amis,

       Les rencontres providentielles du calendrier font que ce « 25 du mois », en ce mois de mai 2022, coïncide avec la Vigile de l’Ascension de Notre-Seigneur Jésus-Christ : demain, la Sainte Eglise notre Mère, dans sa liturgie, nous invitera à exulter et à exhaler des cantiques de fervente allégresse pour célébrer l’entrée triomphale de notre divin Rédempteur dans le Royaume céleste, Royaume qu’Il n’a jamais quitté certes en Sa qualité de Verbe éternel, mais où Son humanité -  Son Corps et Son Ame – entre pour la première fois, à la tête du cortège triomphal de tous les Justes de l’Ancien Testament (et du début du Nouveau, tels Saint Joseph et Saint Jean-Baptiste) qui attendaient ce jour dans les Limbes bienheureuses (« le sein d’Abraham » comme les appelle Notre-Seigneur Lui-même dans l’histoire – qui n’est pas une parabole – du pauvre Lazare et du mauvais riche).

   En ce saint jour de l’Ascension donc Notre-Seigneur, vrai Dieu et vrai Homme, donne à cette humanité qu’Il tient d’Adam, donne à Son Corps qui a souffert pour nos péchés, donne à Sa chair ressuscitée, d’entrer dans la plénitude de Son Règne victorieux et éternel, en tête du cortège des âmes sauvées, encore séparées de leurs corps qu’elles ne retrouveront qu’au jour de la résurrection générale.

   C’est un mystère profond dont les subtils arcanes échappent à notre intelligence limitée : la Deuxième Personne de la Très Sainte Trinité qui, sans quitter le Ciel, en est « descendue » pour S’incarner, revient aujourd’hui en ce Ciel qu’Elle n’a jamais quitté en Sa qualité de Dieu en y introduisant ce que Dieu par nature ne pouvait avoir : une chair et une âme humaines ! Et les humains rachetés et sanctifiés qui L’accompagnent en un triomphal cortège sont, eux, encore dépouillés d’une partie de leur être : leurs corps en attente de résurrection !

   Voilà des certitudes de foi, voilà des éléments épars – comme les quelques pièces déjà assemblées d’un puzzle qui nous permettent de deviner confusément ce que sera le tableau achevé -, mais voilà encore tant de « trous noirs » dans le firmament de notre compréhension du Mystère !

   Nous scrutons donc ce Ciel, et notre Roi d’Amour qui y monte, davantage avec les regards d’une contemplation qui adore et s’émerveille de la Toute Puissance divine qu’avec les questions d’une volonté de compréhension absolue de type mathématique… La complexité du Mystère et toutes les zones d’ombre qui subsistent ici-bas et ne nous apparaîtront dans leur pleine lumière que lorsque nous entrerons nous-mêmes dans la vision divine, nous donnent l’occasion de nous élever dans une sublime réjouissance sans cesser de nous humilier devant le Dieu que nulle raison et nulle intelligence humaines ne peuvent prétendre saisir et enfermer dans leurs petites capacités !

   Pourquoi vous écris-je ces choses, qui peuvent paraître bien absconses et bien peu accordées à la réalité des temps que nous vivons ?

Parce que je crois que la réalité des temps que nous vivons pourrait être profondément modifiée et changer de cap, si nous étions des âmes de contemplation et d’émerveillement, d’adoration et de louange, comme le furent les grands chercheurs de Dieu, comme le furent un Saint Augustin – toujours à se poser des questions peu communes et à pousser ses auditeurs ou ses lecteurs à s’en poser -, ou une Sainte Angèle de Foligno.

   Le grand – le très grand – drame de bien des catholiques de notre triste époque est qu’ils ne savent pas s’émerveiller et s’émouvoir des mystères sacrés de leur sainte religion, qu’ils ne savent pas en contempler amoureusement les données révélées, en évitant les écueils des faux mysticismes d’une part, ou des sécheresses rationalistes d’autre part. Pour ceux-ci ce seront des questions finalement purement « techniques » et totalement arides d’un point de vue spirituel, pour ceux-là les nébuleuses brouillonnes alimentées aux sources troubles de pseudo « âmes privilégiées » dont les voies n’ont pas été authentifiées par la Sainte Eglise (voire condamnées) qui les égare dans un piétisme imprégné d’une sentimentalité sans fruits de véritables vertus évangéliques vécues de manière héroïque. 

   Je pose quelques questions :

-         La récitation ou le chant du « Credo » sont-ils pour vous l’énumération d’une liste de dogmes plus ou moins subis, à la manière dont un élève de primaire appliqué réciterait la liste des présidents de la troisième république ?

-         Ou bien cette récitation procède-t-elle d’une adhésion vivante et amoureuse à la Révélation divine ?

-         La récitation ou le chant du « Credo » vous font-ils tressailler d’allégresse et exulter intérieurement dans une action de grâces personnelle qui jaillit de la joie d’avoir reçu, à la mesure pourtant bien limitée encore de nos capacités présentes, d’avoir part à la révélation des Mystères divins ?

-         En un mot, votre chant ou votre récitation du « Symbole » sont-ils routiniers ou imprégnés de vie, de votre vie intérieure ?

   Permettez-moi un exemple tiré de mon histoire personnelle.
Jeune religieux, j’ai eu la grâce de connaître un conseiller spirituel qui ne manquait pas d’originalité et qui avait un don particulier pour briser ces paisibles routines d’une vie de piété bien « dans les clous ». Un jour, il me suggéra pour mon action de grâces après la Sainte Communion, de « chanter » intérieurement (pas à haute voix afin de ne pas déranger les autres religieux, et aussi pour ne pas paraître complètement « fada ») le Symbole de Nicée-Constantinople, comme on le chante pendant la Messe aux jours de fête et les dimanches, en m’efforçant de bien penser, avec le maximum d’application, à chacun des mots de cette solennelle affirmation de la foi de l’Eglise.
Le chant intérieur, mais très joyeux et très contemplatif, de cette profession de foi m’est devenu familier depuis tant d’années : et le Bon Dieu m’a donné d’expérimenter en retour combien est vrai le titre d’un très ancien (et remarquable) ouvrage que l’on trouvait jadis dans les séminaires et maisons de formation : « Les dogmes, générateurs de la piété ».

   La piété n’est pas faite de « petites pratiques de dévotion » mises bout à bout et entassées les unes sur les autres, en multipliant les formules récitées de façon machinale.
La piété est vie, et comme le Saint-Esprit Lui-même dont elle est un don précieux, elle doit souffler comme un vent impétueux en notre âme pour en pulvériser les étroitesses et y faire brûler ces flammes ardentes, qui éclairent et qui réchauffent, qui sont apparues au-dessus des apôtres et des disciples au saint jour de la Pentecôte.

   Je vous invite et exhorte très ardemment, après avoir contemplé avec ferveur le mystère de l’Ascension de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à entrer avec une ardeur enthousiaste dans la préparation de la si grande et si sublime fête de la Pentecôte, particulièrement par la neuvaine très officiellement encouragée par l’Eglise, qui nous fait appeler de tout notre cœur, de toute notre âme, de toute notre volonté, de tout notre amour, un renouvellement des dons reçus au saint baptême et à la confirmation, pour gagner en esprit contemplatif et élever le monde en nous élevant dans la contemplation des Mystères divins.

Frère Maximilien-Marie du Sacré-Cœur

frise fleurs de lys

 Prière pour demander les sept dons du Saint-Esprit :

       Ô Jésus, qui, avant de monter au ciel, avez promis à vos Apôtres de leur envoyer le Saint-Esprit pour les instruire, les consoler et les fortifier, daignez faire descendre en nous aussi ce divin Paraclet.

   - Venez en nous, Esprit de la Crainte du Seigneur, faites que nous redoutions par-dessus tout de contrister notre Père Céleste et que nous fuyions les séductions du malin.

   - Venez en nous, Esprit de Piété, remplissez nos cœurs de la tendresse la plus filiale pour Dieu et de la mansuétude la plus parfaite à l’égard de nos frères.

   - Venez en nous, Esprit de Science, éclairez-nous sur la vanité des choses de ce monde, faites que, voyant en elles des images des perfections divines, nous nous en servions pour élever nos cœurs vers Celui qui les a créés pour notre service.

   - Venez en nous, Esprit de Force, donnez-nous le courage de supporter avec patience les souffrances et les épreuves de la vie, et faites-nous surmonter généreusement tous les obstacles qui s’opposeraient à l’accomplissement de nos devoirs.

   - Venez en nous, Esprit de Conseil, accordez-nous la grâce de discerner, dans les occasions difficiles, ce que nous devons faire pour accomplir la volonté de Dieu, et ce que nous devons dire pour diriger ceux dont nous sommes les guides.

   - Venez en nous, Esprit d’ Intelligence, que votre divine lumière nous fasse pénétrer les vérités, et les mystères de la religion, et qu’elle rende notre foi si vive, qu’elle soit l’inspiratrice de tous nos sentiments et de tous nos actes.

   - Venez en nous. Esprit de Sagesse, faites que nous goûtions la suavité des choses divines à tel point que notre cœur les aime uniquement et qu’il puise dans cet amour une paix inaltérable.

   Gloire au Père qui nous a créés, au Fils qui nous a rachetés, au Saint-Esprit qui nous a sanctifiés.

Mosaïque de la Pentecôte - basilique du Rosaire Lourdes - Copie

Mosaïque de la Pentecôte
Basilique du Saint Rosaire, à Lourdes.

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