Pour méditer le Chemin de la Croix avec la Mère des Douleurs.

       Voici le texte d’un « Chemin de Croix » relativement court, mais qui, justement en raison de la brièveté des textes proposés comme point de départ des méditations, permet à chacun d’intérioriser dans la contemplation et le silence le mystère divin proposé à chacune des stations de la « via dolorosa », vécue en union avec la Très Sainte Mère des Douleurs.
Je l’ai écrit à l’intention spéciale des Amis du
Refuge Notre-Dame de Compassion à l’occasion de la Semaine Sainte 2022, afin qu’il soit le socle de moments d’intimité silencieuse avec Notre-Seigneur et Notre-Dame des Douleurs, sans se perdre dans de « hautes » considérations mais en se référant à tout moment au concret de nos vies quotidiennes…

Frère Maximilien-Marie du Sacré-Cœur.

Déploration par Bernardino Lanino

Bernardino Lanino (1512-1583) : Déploration sur le Christ mort

Prière préparatoire :

   O Jésus, notre doux Sauveur, me voici humblement prosterné à vos pieds, afin d’implorer votre infinie miséricorde, pour moi, pour les pécheurs, pour les mourants, et pour les âmes des fidèles trépassés. Daignez m’appliquer les mérites de Votre sainte Passion, que je vais méditer.
O Notre-Dame des Sept Douleurs, daignez m’inspirer les sentiments de compassion et d’amour avec lesquels vous avez, la première, suivi votre divin Fils, dans la voie douloureuse du Calvaire.

Avant chaque station :
V/ Nous vous adorons, ô Christ, et nous vous bénissons.

R/ Parce que vous avez racheté le monde par votre sainte Croix.

Après chaque station :
Pater noster. Ave Maria. Gloria Patri.
V/ Ayez pitié de nous, Seigneur.

R/ Ayez pitié de nous.
V/Que par la miséricorde de Dieu les âmes des fidèles trépassés reposent en paix.
R/ Ainsi soit-il

1ère station : Jésus est condamné à mort.

   O Très Sainte Vierge Marie, voici que votre Fils, celui auquel vous avez donné la vie, est condamné à mort. Ce sont nos propres péchés qui L’ont condamné, Lui qui n’en a jamais commis : mais Il est l’Agneau de Dieu qui a pris sur Lui nos fautes et a voulu paraître comme le coupable universel devant la justice divine offensée.
Vous êtes là, auprès de Jésus, pour souffrir avec Lui et pour vous associer à sa grande mission de Sauveur. Aidez-nous à dire, comme vous, un non ferme et résolu à toutes les formes du péché, puisqu’il empêche la grâce méritée par Votre divin Fils de demeurer et de croître dans nos âmes.

2ème station : Jésus est chargé de la croix.

   O Mère du divin Rédempteur, Jésus Lui-même nous a dit : « Si quelqu’un veut être Mon disciple, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il Me suive ». Toute votre vie nous montre combien vous-même, sa propre Mère, avez été Sa parfaite disciple, pratiquant en toutes choses l’abnégation et portant la Croix à Sa suite. Apprenez-nous à accepter toutes les petites croix de chaque jour, et à embrasser avec générosité tous les sacrifices qui se présentent à nous, afin de parvenir nous aussi à L’aimer comme vous L’avez aimé.

3ème station : Jésus tombe une première fois.

   O Bienheureuse Vierge Marie, Mère de Jésus, votre Fils trébuche et tombe, accablé par le poids de nos péchés. Mais Il se relève pour aller jusqu’au bout de Sa mission salvatrice.
Chacun de nos péchés est une chute, qui fait un mal profond à notre âme. Vous êtes invoquée comme Notre-Dame de la Sainte Espérance : enseignez-nous à nous relever comme Jésus nous en donne ici l’exemple ! Prenez-nous par la main et remettez-nous debout pour avancer malgré tout sur le chemin du ciel.

4ème station : Jésus rencontre Sa Très Sainte Mère.

   En rencontrant votre Fils sur le chemin du calvaire, ô très douce Vierge Marie, votre âme a ressenti avec une terrible acuité ce glaive de douleur qui vous avez été prédit par le vieillard Siméon. Depuis la salutation de l’archange au jour de l’annonciation, toute votre vie n’a été que la parfaite continuation de votre réponse d’alors : « Je suis la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon votre parole ». Vous le dites encore à Jésus, en silence, dans cette terrible rencontre. Vous ne vous mettez pas en travers de Sa route, mais vous êtes là pour Lui dire : « Humble servante de Votre volonté sainte, je Vous accompagnerai jusqu’au bout, ô mon divin Enfant ! »
Mère très affligée, priez pour que nous ne nous opposions jamais aux divines volontés de votre Fils, quoi qu’il puisse nous en coûter.

5ème station : Jésus reçoit l’aide du Cyrénéen.

   Sainte Mère de Dieu, ainsi que l’a fait Simon de Cyrène, chacun de nous peut venir en aide à votre divin Fils. Nous pouvons même faire davantage, puisque lui fut réquisitionné alors que nous pouvons, nous, nous porter volontaires pour collaborer à Sa mission de Sauveur et de Sanctificateur des âmes.
A votre exemple, nous voudrions nous aussi venir volontairement en aide à Jésus. Pour cela, il ne nous suffit pas seulement d’accepter avec une résignation passive, mais de nous livrer et d’offrir avec enthousiasme à chacune des occasions de sacrifice qui se présentent ! Notre-Dame du oui, nous nous remettons entre vos mains pour mieux appartenir à Jésus ; nous nous consacrons totalement à vous, pour arriver par vous à dire toujours et en toutes choses oui à Jésus.

6ème station : Sainte Véronique essuie la Face ensanglantée de Jésus.

   Très Sainte Vierge réparatrice, votre Fils a miraculeusement imprimé sur le voile de Sainte Véronique l’image de Son Visage sacré, pour la récompenser de son courage et de sa fidélité : nous vous prions aujourd’hui de nous permettre d’entendre en vérité Ses appels à la réparation et de nous inspirer les réponses que nous pouvons concrètement y apporter, quand tant de chrétiens et tant de consacrés négligent d’y répondre. Nous savons que Jésus ne se laissera pas vaincre en générosité et qu’Il imprimera en notre âme les traits de Sa divine ressemblance, pour nous fortifier dans les voies, si pénibles pour notre nature peu encline à porter la souffrance, où nous pourrons consoler Son Cœur de toutes les indifférences, mépris et sacrilèges dont Il est abreuvé.

7ème station : Jésus tombe pour la deuxième fois.

   O très pure Vierge Marie, Jésus, votre Fils tombe à nouveau sous le poids de nos péchés… Pourquoi cette chute ? Parce que je retombe moi-même souvent dans mes erreurs coupables !
Mais Il Se relève encore, et c’est pour nous rappeler que si nous tombons souvent il est tout aussi souvent disposé à pardonner à ceux qui s’humilient et reviennent vers Lui avec douleur et contrition.
Mère compatissante, faites-vous toujours notre avocate, et obtenez-nous la grâce de ne jamais différer le moment de la contrition sincère et d’une salutaire confession.

8ème station : Jésus s’adresse aux femmes de Jérusalem qui se lamentent.

   Très Sainte Vierge Marie, alors que votre Fils s’adresse aux femmes de Jérusalem pour les inviter à ne pas verser de larmes de pur sentiment sur Lui, mais à pleurer sur la cause de Ses souffrances, c’est-à-dire le péché, accordez-moi de profiter pleinement de cette leçon et de savoir à mon tour la transmettre au monde qui se lamente sur les effets dont il approuve les causes et refuse de s’amender.
Reine du monde, et – à un degré tout particulier – Reine de France, présentez à Jésus vos incommensurables douleurs, pour obtenir au monde et à la France les grâces de véritable conversion sans laquelle ils courront à l’abîme !

9ème station : Jésus tombe une troisième fois.

   Notre-Dame du Perpétuel Secours, Mère de Jésus et notre Mère, votre Fils innocent tombe encore ! Il n’est plus pourtant qu’à une faible distance du sommet de la colline du Golgotha. Et même si, à chaque fois Ses douleurs – et la vôtre – se font plus intenses et plus vives, Il rassemble encore toutes Ses forces pour Se relever et aller jusqu’au bout de Son chemin d’humiliations et de souffrances.
Pourquoi est-il encore tombé ? Parce que, malgré mes meilleures résolutions et mes efforts sincères, je tombe encore moi aussi, et que dans mes chutes je suis porté à me décourager et à abandonner. Il Se relève donc pour me relever avec Lui et me donner, en ce moment précis, des grâces de courage et de persévérance. Vierge très forte, Vierge très prudente, Vierge persévérante et Victorieuse de toutes les embûches de l’ennemi qui veut nous empêcher de nous relever, priez pour nous, priez pour moi !

10ème station : Jésus est dépouillé de Ses vêtements.

   Marie Immaculée, Vierge très chaste, notre Mère très pure, combien vous souffrez de voir ainsi votre Fils mis à nu devant ceux qui moquent et raillent ! Jésus a consenti pleinement à cette nouvelle humiliation, en même temps que l’arrachage impitoyable de Ses vêtements ravive toutes les souffrances de Sa Flagellation, pour expier toutes les fautes liées à nos sensualités coupables.
O Marie, conçue sans péché, priez pour nous qui sommes couverts de la honte de nos péchés : purifiez-nous dans l’effusion salutaire du Très Précieux Sang de votre Fils qui coule ici en telle abondance et que Sa divine puissance nous rende forts contre les attaques de l’esprit d’impureté.

11ème station : Jésus est cloué sur la croix.

   Notre-Dame de Compassion, chacun des coups qui enfoncent dans les mains et les pieds de votre Fils les clous qui le rivent impitoyablement au bois de Son supplice, retentit avec un effrayant poids de souffrance dans votre cœur maternel. Mais vous ne vous plaignez pas et vous faites pleinement vôtre la prière de Jésus en cet instant : « Mon Père, pardonnez-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font ! »
Médiatrice du pardon et avocate des pécheurs, A ce moment, tous les hommes sont devenus vos enfants et vous les aimez tous bien plus qu’une mère ne peut les aimer. Si une mère aime ses enfants, comment un enfant ne peut-il aimer sa mère. Faites nous vous aimer et conduisez nous, dans l’amour, à votre divin fils Jésus.

12ème station : Jésus meurt sur la croix.

   Après trois heures d’agonie, dans un grand cri, Jésus rend Son âme à Son Père. Et vous, Ô Marie, bien qu’ayant vécu dans une étroite communion toutes les souffrances de Jésus, vous n’avez même pas la consolation de rendre le dernier soupir en même temps que Lui ! Au pied de cette croix d’infamie et de gloire, et sans goûter la mort, vous avez enduré davantage que tous les tourments de tous les martyrs de tous les temps réunis !
Mère très douloureuse, Mère très affligée, Reine des martyrs – et désormais notre Mère -, parce que vous avez tout souffert avec Jésus et en Jésus, vous êtes à tout jamais la fontaine de toute consolation en laquelle nous devons venir puiser les grâces de notre fidélité chrétienne, avec la force de gravir sous votre conduite le difficile chemin de l’union parfaite avec Jésus.

13ème station : Jésus, descendu de la croix, est remis à sa Très Sainte Mère.

   Notre-Dame des Sept-Douleurs, Vierge de Piété, votre Enfant divin repose encore quelques instants entre vos bras : toutes Ses plaies sont gravées dans vos yeux de Mère, et – plus encore – dans votre âme de co-rédemptrice. Tout est accompli de ce que l’archange vous avez fait comprendre au jour de l’Annonciation. Tout est accompli des prophéties concernant notre salut. Ceux qui ne se sauvent pas, ceux qui ne se sauveront pas ne le doivent qu’à la malice de leur volonté et de leurs actes : du côté de Dieu, tout est accompli !
Pour que nous n’ayons pas le malheur de laisser les grâces de Dieu sans fruit dans nos vies, gravez profondément dans nos cœurs le souvenir vivant et continu des Saintes Plaies de Jésus telles que vous les avez contemplées pour qu’elles nous aident à fixer profondément en notre volonté la mâle résolution d’éviter l’enfer et de gagner le ciel.

14ème station : Jésus est déposé dans le sépulcre.

   C’est vous, ô Marie, qui, assistée par le petit groupe des derniers fidèles, avez déposé le corps adorable de Jésus dans le tombeau. Son âme est descendue aux enfers où les justes de l’Ancien Testament acclament déjà Sa victoire. Dans le grand silence de votre cœur où la vive flamme de la foi et de l’espérance brûle indéfectiblement, vous veillez désormais dans l’attente de la très certaine résurrection de votre Fils, notre Rédempteur.
Dans votre prière, Sainte Mère des Douleurs, redites-vous en ce moment : « Le Puissant a fait pour moi de grandes choses, et saint est Son Nom » ?

Votre action de grâces pour les bienfaits de cette horrible et bienheureuse Passion de votre Fils, doit maintenant devenir la nôtre, et, avec votre aide, ô Marie – juvante Maria ! – nous prenons aujourd’hui la résolution de faire que toute notre vie, en toutes circonstances, soit action de grâces à Jésus pour Ses incommensurables bienfaits.

Prières finales :

   O Dieu, dans la Passion duquel, suivant la prophétie de Siméon, un glaive de douleur a transpercé le Cœur immaculé de la toute glorieuse Vierge Marie, votre Mère, accordez-nous, dans votre miséricorde, que vénérant et méditant sans cesse le souvenir de ses douleurs, nous éprouvions, maintenant et à l’heure de notre mort, les heureux fruits de sa compassion : ô Vous qui étant Dieu, avec le Père et le Saint-Esprit, vivez et régnez pour les siècles des siècles.

Ainsi soit-il.

Coeur de Marie aux sept glaives

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3 Commentaires Commenter.

  1. le 21 mars 2024 à 22 h 14 min Goës écrit:

    Tout est accompli.

  2. le 25 avril 2022 à 17 h 18 min T. G. M. écrit:

    Pour entrer dans ce chemin, posons-nous les bonnes questions : Qui es-tu ? Et qui suis-je pour être impliqué par ta mort ? Vais-je me positionner comme spectatrice ? Comme auditrice distraite et affairée ? Ou comme une compagne et une amie ? Le début de ce chemin se fera avec Lui, ou bien avec mes pensées et mes intérêts.
    Commencer un chemin de croix exige de nous ce total et complet décentrement : Il est condamné et s’est livré pour moi ! Pour toi ! Lui.

  3. le 15 avril 2022 à 14 h 49 min Nadia P. écrit:

    Oh ! merveilleux chemin de croix que je viens juste de faire en union avec tous les malades, les mourants ; et pour notre conversion.
    Merci cher frère de nous avoir guidés par ces textes.

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