2022-37. Messe propre de la fête du Saint Linceul de Notre-Seigneur.
Vendredi de la 2ème semaine de Carême,
Fête du saint Linceul de Notre-Seigneur Jésus-Christ.
Dans les anciens missels d’un grand nombre de diocèses et congrégations, on trouve pour le vendredi de la deuxième semaine de carême la fête particulière du saint Linceul de Notre-Seigneur Jésus-Christ, célébrée selon le rit double majeur.
Cette fête a malheureusement disparu lors des réformes successives intervenues dans la liturgie depuis le milieu du XXe siècle. A strictement parler, elle n’a pas été supprimée, ainsi que quelques uns s’empresseraient de l’affirmer, mais on a appliqué envers elle la technique dite « du voleur chinois », stratégie au terme de laquelle ce qui était jadis une évidence a finalement totalement disparu de l’horizon des dévotions et usages liturgiques catholiques.
Voici donc les textes liturgiques de la Messe pour cette fête. En les lisant et les méditant, on comprend pourquoi les modernistes ont voulu la faire disparaître…
« La très véritable reproduction du Saint Suaire de notre Sauveur Jésus-Christ »
fresque des frères G.B. et G.M. della Rovere dans la chapelle des Pénitents Rouges à Nice
Feria VI post Dom. II Quadragesimae
in festo
SS. Sindonis D.N.J.C.
Introitus :
Humiliavit semetipsum Dominus Jesus Christus usque ad mortem, mortem autem crucis ; propter quod et Deus exaltavit illum, et donavit illi nomen quod est super omne nomen.
V./ Misericordias Domini in aeternum cantabo : in generationem, et generationem annuntiabo veritatem tuam in ore meo. Gloria Patri. Humiliavit.
Le Seigneur Jésus-Christ s’est humilié Lui-même jusqu’à la mort, et la mort de la croix ; voilà pourquoi Dieu L’a exalté, et Il Lui a donné le nom qui est au-dessus de tout nom.
V./ Je chanterai les miséricordes du Seigneur pour l’éternité : de génération en génération j’annoncerai par ma bouche Ta vérité. Gloire au Père…
Collecta :
Deus, qui nobis in sancta Sindone, qua corpus tuum sacratissimum e cruce depositum, a Joseph involutum fuit, passionis tuae vestigia reliquisti : concede propitius, ut per mortem et sepulturam tuam, ad resurrectionis gloriam perducamur. Qui vivis et regnas.
O Dieu nous avez laissé les empreintes de Votre passion sur le saint Linceul dans lequel Votre corps très sacré descendu de la croix fut enveloppé par Joseph [d'Arimathie] : accordez-nous avec bienveillance que par Votre mort et Votre sépulture nous soyons conduits à la gloire de la résurrection, ô Vous qui vivez et régnez…
Lectio Isaiae Prophetae (Is. LXII & LXIII) :
Haec dicit Dominus Deus : Dicite filiae Sion : Ecce Salvator tuus venit : ecce merces ejus cum eo. Quis est iste, qui venit de Edom, tinctis vestibus de Bosra ? Iste formosus in stola sua, gradiens in multitudine fortitudinis suae. Ego, qui loquor justitiam, et propugnator sum ad salvandum. Quare ergo rubrum est indumentum tuum, et vestimenta tua, sicut calcantium in torculari ? Torcular calcavi solus, et de gentibus non est vir mecum : calcavi eos in furore meo, et conculcavi eos in ira mea : et aspersus est sanguis eorum super vestimenta mea, et omnia indumenta mea inquinavi. Dies enim ultionis in corde meo, annus redemptionis meae venit. Circumspexi, et non erat auxiliator : quaesivi, et non fuit qui adjuvaret ; et salvavit mihi brachium meum, et indignatio mea ipsa auxiliata est mihi. Et conculcavi populos in furore meo, et inebriavi eos in indignatione mea, et detraxi in terram virtutem eorum. Miserationum Domini recordabor, laudem Domini super omnibus, quae reddidit nobis Dominus Deus noster.
Voici ce que dit le Seigneur Dieu : Dites à la fille de Sion : voici que vient ton Sauveur : voici sa récompense avec lui. Quel est celui-ci qui vient d’Edom ; de Bosra, les vêtements teints ? Il est beau dans sa robe, avançant dans la grandeur de sa puissance. C’est moi, qui parle justice, et je suis celui qui combat pour vous afin de vous sauver. Pourquoi donc votre habit est-il rouge, et vos vêtements comme ceux des hommes qui foulent dans un pressoir ? J’ai foulé le pressoir seul, et, d’entre les nations, il n’y a pas un homme avec moi : je les ai foulés aux pieds dans ma fureur, et je les ai foulés aux pieds dans ma colère : et leur sang a aspergé mes vêtements, et tous il a souillé tous mes habits. Car le jour de la vengeance est dans mon cœur, l’année de ma rédemption est venue. J’ai regardé autour de moi, et il n’y avait personne pour me venir en aide : j’ai cherché, et il n’y a eu personne qui m’aidât ; et mon bras m’a sauvé, et ma propre indignation m’est venue en aide. Et j’ai foulé aux pieds les peuples dans ma fureur, et je les ai enivrés de mon indignation, et j’ai renversé à terre leur force. Je me souviendrai des miséricordes du Seigneur, je chanterai la louange du Seigneur à cause de tout ce qu’a fait pour nous le Seigneur notre Dieu.
Graduale (Ps. LXVIII) :
Improperium expectavit cor meum, et miseriam : et sustinui, qui simul mecum constritaretu, et non fuit : consolantem me quaesivi, et non inveni.
V./ Dederunt in escam meam fel, et in siti mea potaverunt me aceto.
Mon cœur a attendu l’opprobre et la misère : et j’ai attendu avec constance quelqu’un qui prît part à ma tristesse, et nul ne l’a fait ; et quelqu’un qui me consolât, et je n’ai trouvé personne. V./ Pour nourriture ils m’ont donné du fiel, et dans ma soif ils m’ont abreuvé de vinaigre.
Tractus (Is. LIII) :
Vere languores nostros ipse tulit, et dolores nostros ipse portavit.
V./ Et nos putavimus eum quasi leprosum, et percussum a Deo, et humiliatum.
V./ Ipse autem vulneratus est propter iniquatates nostras, attritus est propter scelera nostra.
V./ Disciplina pacis nostrae super eum, et livore ejus sanati sumus.
Vraiment lui-même a porté nos langueurs, et lui-même a porté nos douleurs. V./ Et nous pensions qu’il était comme un lépreux, et frappé par Dieu, et humilié. V./ Or lui-même a été blessé à cause de nos iniquités, il a été écorché en raison de nos souillures. V./ Le châtiment qui nous rend la paix est sur lui, et c’est par ses blessures que nous sommes guéris.
+ Sequentia sancti Evangelii secundum Marcum (Marc. XV) :
In illo tempore : Cum jam sero esset factum, (quia erat Parasceve, quod est ante sabbatum) venit Joseph ab Arimathaea, nobilis decurio, qui et ipse erat expectans regnum Dei, et audacter introivit ad Pilatum, et petiit corpus Jesu. Pilatus autem mirabatur, si jam obiisset. Et accersito centurione, interrogavit eum, si jam mortuus esset. Et cum cognovisset a centurione, donavit corpus Joseph. Joseph autem mercatus Sindonem, et deponens eum involvit Sindone, et posuit eum in monumento, quod erat excisum de petra, et advolvit lapidem ad ostium monumenti.
En ce temps là, alors que le soir était déjà venu (parce que c’était la Parascève qui est avant le sabbat) Joseph d’Arimathie, noble décurion, qui lui-même attendait le royaume de Dieu, vint et entra hardiment chez Pilate, et lui demanda le corps de Jésus. Or Pilat s’étonnait qu’il fût déjà mort. Et ayant fait venir le centurion il l’interrogea pour savoir s’il était déjà mort. Et lorsqu’il l’eut appris par le centurion, il donna le corps à Joseph. Et Joseph ayant acheté un Linceul et détaché Jésus de la croix, l’enveloppa avec le Linceul, et il le déposa dans un sépulcre qui avait été taillé dans le roc, et il roula une pierre à l’entrée du sépulcre.
Credo.
Offertorium :
Ingressus Aaron tabernaculum, ut holocaustum offeret super altare pro peccatis filiorum Israel, tunica linea indutus est.
Aaron entra dans le tabernacle afin d’y offrir un holocauste sur l’autel pour les péchés des fils d’Israël, et il était revêtu d’une tunique de lin.
Secreta :
Accepta tibi, Domine, sint haec munera, cui pro mundi salute grata extitit Filii tui passio gloriosa. Per eumdem Dominum.
Que soient agréées de Vous, ô Seigneur, ces offrandes de reconnaissance, par lesquelles pour le salut du monde a été manifestée la glorieuse passion de Votre Fils. Nous Vous le demandons par ce même…
Préface de la Croix.
Communio :
Joseph autem mercatus Sindonem, et deponens eum involvit Sindone.
Et Joseph ayant acheté un Linceul et détaché Jésus de la croix, l’enveloppa avec le Linceul.
Postcommunio :
Satiasti, Domine, familiam tuam muneribus sacris : quaesumus, ut per temporalem Filii tui mortem, quam mysteria veneranda testantur, vitam te nobis dedisse perpetuam confidamus. Per eumdem.
Vous avez rassasié Votre famille au moyen de Vos dons sacrés, Seigneur : nous Vous demandons que, par la mort temporelle de Votre Fils dont témoignent les mystères que nous vénérons, nous ayons confiance que Vous nous donnerez la vie perpétuelle. Par ce même Jésus-Christ…
Vous pouvez laisser une réponse.
Rendons grâce pour Joseph d’Arimathie qui a donné, par son AMOUR, son LINCEUL à JÉSUS le CHRIST, MORT sur la CROIX !
C’est très fort !
Merci Frère !