2022-3. Vœux et perspectives pour l’an de grâce 2022, assortis de quelques précisions…
Lundi soir 3 janvier 2022,
Fête de Sainte Geneviève, vierge (cf. > ici et > ici) ;
Mémoire de l’octave de Saint Jean.
Le Mesnil-Marie, vu du nord-est, ce 1er janvier 2022
Chers Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion,
Dans l’inexorable marche des années qui rythment nos vies terrestres, nous voici passés de 2021 à 2022 : l’an de grâce 2022 !
Nonobstant le fait que ce passage d’une année à l’autre n’est jamais qu’un repère pratique né d’une convention – nécessaire cependant pour avoir des références communes dans notre vie en société -, et en sous-entendant tout ce que j’avais écrit dans les sept parties de cet article que j’avais intitulé « Métaphysique des vœux » (à partir d’ > ici), le mois de janvier étant le « mois des vœux », il n’est pas déplaisant de venir vers vous pour vous présenter les miens d’une manière toute particulière, en dehors de la formule « Bonne année, bonne santé ! » si usée et émoussée.
Je vous souhaite – et je prie pour cela -, bien sûr, que l’année 2022 soit pour vous remplie de bonnes et belles choses, et, certes, que vous ayez une bonne santé (et là je pense d’une manière très instante à tous ceux, très nombreux, parmi mes amis et connaissances dont la santé est fragile, ou éprouvée, ou qui lors des ces derniers mois ou semaines, ont été bien malades), mais je vous souhaite par dessus tout la force spirituelle et la sérénité d’âme pour porter pas à pas le poids des jours, chargés de leurs bagages – tellement encombrants parfois – de moments heureux et d’épreuves, de joies et de tristesses, d’inquiétudes et d’espérances, de contrariétés et de consolations…
Je pourrais ici reprendre mot pour mot ce que j’avais écrit le 4 janvier 2017 et que j’avais appelé « Au-delà des vœux conventionnels » (cf. > ici).
Le Mesnil-Marie, vu du sud, ce 1er janvier 2022
Beaucoup d’entre vous m’ont adressé de jolies cartes ou des courriels à l’occasion de ces fêtes de la Nativité, je les en remercie ici d’une manière globale et générale, espérant avoir le temps de répondre personnellement à chacun avant la fin de ce mois de janvier !
J’ai en effet beaucoup de courrier, papier ou électronique, en retard, vivant finalement toujours dans l’urgence des situations ou sollicitations immédiates, et manquant cruellement de temps pour tout faire.
Je voudrais d’ailleurs profiter de ces quelques lignes pour préciser quelques points…
A – « On n’arrive pas à vous joindre ! »
Combien de fois n’entends-je pas cette réflexion, avec plus ou moins de nuances.
J’en ai parfaitement conscience…
Mais je ne vous cèlerai pas qu’il n’y a aucune amélioration à attendre de ce point de vue-là, pour plusieurs raisons que je vais expliciter ci-dessous.
- 1) Un moine n’est pas un standardiste : il ne faut donc ordinairement pas s’attendre à « tomber sur lui » dès la fin de la troisième sonnerie du téléphone : pour ce qui me concerne cela ne se peut qu’à la condition que je me trouve dans mon bureau, et qu’en outre je sois disponible à ce moment-là.
- 2) Un moine n’est pas toujours disponible : Vous comprendrez aisément que je ne réponde pas au téléphone lorsque je suis en prière à la chapelle, lorsque je m’adonne à des travaux physiques à l’extérieur de la maison, lorsque je suis déjà pris par un visiteur, pendant certains temps d’étude qui exigent de moi une grande concentration, ou lorsque je suis au volant… etc.
C – Si donc vous avez besoin de vous entretenir avec moi, le mieux est de m’adresser un texto sur mon téléphone portable ou par courriel, afin que nous nous fixions un rendez-vous, et en me précisant – si possible – l’objet de l’entretien et le degré d’urgence.
Je ne peux d’ailleurs vous garantir de vous répondre aussitôt, pour les mêmes motifs que j’ai exposés ci-dessus.
Je ne veux – sauf urgence ou motif d’extrême importance – pas donner plus de temps aux entretiens téléphoniques que je n’en donnerais au parloir si je vivais dans une communauté.
Le fait que je sois seul au Mesnil-Marie, que ma vie ne soit pas celle d’un pur contemplatif cloîtré, que je me rende très souvent disponible et que je m’efforce souvent d’avoir une grande souplesse (le Bon Dieu m’ayant fait le don – un peu fatigant parfois – d’avoir un très mauvais sommeil et de ne dormir que très exceptionnellement plus de cinq heures par nuit : j’en profite bien souvent pour réciter mes heures et pour faire oraison), ne signifie en aucune manière que je n’ai rien à faire d’autre que musarder ou me complaire en relations humaines, certes agréables et édifiantes, mais qui ne peuvent absolument pas prendre le pas sur les impératifs essentiels de ma vie religieuse : « Messire Dieu premier servi ».
A l’intérieur du Mesnil-Marie, ce 1er janvier 2022
D – Et pour les visites ?
Lorsque j’accueille quelque visiteur, je préfère évidemment avoir été prévenu de sa venue.
Il me semble que c’est la plus élémentaire des politesse que d‘être totalement disponible à mes hôtes lorsqu’ils sont là, de manière à leur consacrer, en toute sérénité d’esprit, le temps qu’il faut pour écouter, répondre… etc. Ce n’est pas nécessairement le cas si, débarquant à l’improviste, ils me trouvent dans une tenue « improbable » – et pas toujours très ragoûtante -, comme ce fut le cas ce jour d’été où des personnes de passage me trouvèrent juché sur un escabeau, dans un vieux « ticheurte » troué avec de vieilles chaussettes dépareillées dans des « basquettes » sans âge, dégoulinant de sueur et de l’huile de lin dont j’étais en train d’enduire les poutres de l’avant-toit, puisqu’elle coulait le long du manche du pinceau, sur mes mains et mes bras !!!
Il peut aussi se trouver que je doive m’absenter pour visiter quelqu’un, faire des courses ou me rendre à un rendez-vous de santé (j’ai des séances de kinésithérapie très régulières en raison de l’état de ma colonne vertébrale), ou tout simplement pour faire un peu d’exercice physique : je trouve vraiment dommage – et cela s’est pourtant produit à plusieurs reprises – que des amis qui comptaient me faire une surprise se heurtassent à une porte close (je me suis retenu d’écrire : « trouvassent une maison close », mais tout le monde n’apprécie pas forcément mon humour un peu décalé !).
Vous le comprenez, ce n’est point-là de la misanthropie ou du repli sur soi, c’est juste une question d’ordre et de cohérence.
Campanile du Mesnil-Marie ce 1er janvier 2022
E – Cela m’amène presque naturellement à répondre à cette autre question : « Mais que peut-il bien faire de ses journées ? »
- 1) Outre la récitation de l’office divin (qui demande environ deux heures à deux heures et demi quotidiennes) et celle du chapelet des Sept-Douleurs de Notre-Dame (cf. > ici), outre les prières de dévotion, l’oraison et la lectio divina, j’ai une vie d’étude…
Mais ma vie ne se passant pas uniquement dans des sphères spirituelles désincarnées ou intellectuelles, je dois aussi faire face aux tâches ordinaires de la vie dans mon ermitage : le Mesnil-Marie est loin d’être fini de restaurer et d’aménager, et il y a encore beaucoup de travaux en perspectives en sus des nécessaires lessives, repassages, ménages, corvées de bois, entretiens récurrents… etc.
- 2) Par ailleurs, vous savez que je suis chanoine d’honneur du Chapitre de Saint Remi (cf. > ici, mais il faut noter qu’il n’est plus installé en Provence depuis quelques mois), avec le titre d’écolâtre, c’est-à-dire responsable de la formation : cela requiert de moi des séjours réguliers dans mon Chapitre et me demande du travail (des corrections de copie par exemple).
- 3) Je garde également mes responsabilités dans l’Union des Cercles Légitimistes de France et dans la Confrérie Royale, même si j’ai demandé l’an passé à ne plus être Prieur de cette dernière.
- 4) Au niveau local, j’entame ma sixième année de correspondant local de presse – ce qui me prend aussi du temps -, et je garde quelques responsabilités dans des associations, même si la « crise covid » a donné un grand coup de frein à leurs activités, et que je me suis mis en retrait de certaines d’entre elles.
- 5) Enfin, beaucoup d’entre vous le savent aussi, le Bon Dieu m’ayant fait le don de soulager certaines souffrances (brûlures ou inflammations connexes), je suis très souvent sollicité par des personnes, qui me joignent depuis toutes les provinces de France, et qui demandent mes prières afin d’alléger ou – parfois – faire entièrement passer leurs tourments. Je ne fais évidemment aucune « réclame », mais c’est le seul bouche à oreille qui fait qu’on me contacte du Languedoc ou d’Artois, de Bretagne ou de Provence, de Bourgogne ou de Guyenne, de Paris ou du Maine, d’Auvergne ou des Flandres…
Je sais que ce don est incompris de beaucoup et suscite souvent des questions – ou des réticences -, mais il ne s’agit pourtant de mon côté que d’une prière en invoquant la Très Sainte Trinité, la puissance de la Sainte Croix de NSJC et l’intercession des saints, pour des personnes endolories : pas de rite bizarre ni d’occultisme !
L’oratoire du Mesnil-Marie ce 1er janvier 2022
F – Nous aimerions avoir davantage de vos nouvelles !
J’entends ou lis assez fréquemment cette remarque. Je suis touché de la sollicitude amicale dont elle témoigne, mais connaissant plusieurs centaines de personnes, avec lesquelles j’ai des relations d’amitié et de confiance, il m’est impossible d’entretenir avec chacune une correspondance suivie à la manière de ma si chère marquise de Sévigné.
Ce blogue a l’avantage de permettre un certain suivi, bien que moins personnel, avec ceux qui souhaitent garder le contact ; de même, en l’état actuel des choses, que Facebook… Je connais et comprends les craintes et réserves légitimes que l’on peut avoir envers les réseaux sociaux, mais je vois aussi chaque jour le profit spirituel qui résulte de ma présence et de mes publications : des amitiés fidèles se sont nouées, des contacts importants se sont établis… Ce sont aussi des « lieux d’évangélisation » où, modestement, le Refuge Notre-Dame de Compassion rayonne et fait du bien.
Cela présente aussi quelques inconvénients (et je vous en entretiendrai bientôt plus longuement), puisque tous les hommes ne sont pas « bonae voluntatis » et qu’il peut arriver que, exposé de la sorte, l’on puisse aussi être suivi par quelques personnes franchement malveillantes ou déséquilibrées.
Mais n’est-ce finalement pas le cas en toutes occurrences humaines ?
Et le fait de quelques méchants doit-il faire taire et paralyser ceux qui cherchent à faire le bien ?
J’envisage peut-être la publication – par courriel ou courrier papier – d’une lettre confidentielle aux Amis du Refuge Notre-Dame de Compassion, mais c’est un surcroît de travail que je ne suis pas encore en mesure d’assumer.
Pour le reste, je suis, depuis déjà six mois, entré dans ma soixantième année : certains voudraient que j’organise une fête le jour de mes 60 ans, le dimanche 3 juillet prochain, mais j’avoue ne pas avoir le goût ni les moyens de cette organisation : comme ce sera un dimanche, dès à présent retenez que je vous invite à la Sainte Messe de ce jour, où que vous soyez, pour y déposer sous forme de prières les souhaits que votre amitié formule à mon intention !
Ma santé se maintient : mon médecin, que je vois régulièrement pour des contrôles depuis mon AVC d’avril 2013, s’emploie à maintenir mon foie malade dans les frontières du raisonnable, et s’attache patiemment à faire en sorte que ma vieille carcasse, malgré l’arthrose et autres sympathiques détraquements, me permette – selon les termes un peu crus de ce bon disciple d’Hippocrate - « d’em….er encore pendant très longtemps » les ennemis du trône et de l’autel !
Mes dernières analyses (à la fin juillet) montraient de manière indubitable que j’avais été touché par le virus de la covid, en raison du taux très élevé d’anticorps qui a été relevé dans mon sang ; mais je ne m’en suis pas rendu compte : point de fièvre ni de perte de goût ou d’odorat, pas d’embarras pulmonaires ou respiratoires. Peut-être était-ce lorsque, après Pâques, je me suis senti très fatigué ? Je l’avais alors attribué au contrecoup du grand carême et de la Semaine Sainte.
Je précise que je n’ai reçu aucune des injections prétendument vaccinales préconisées par le-gouvernement-qui-nous-veut-du-bien, et que je n’ai nulle intention d’en recevoir.
La Vierge de l’accueil, à la porte du Mesnil-Marie, ce 1er janvier 2022
G – J’ai intitulé ce long bavardage « vœux et perspectives ».
Mes vœux, je vous les ai présentés au début ; passons maintenant aux perspectives, si vous le voulez bien.
On ne peut presque pas désormais ouvrir la radio pour écouter un bulletin « d’information » (sic) sans que le sujet soit abordé : le printemps prochain sera celui de nouvelles élections républicaines.
Cela ne concerne pas directement les Légitimistes, qui restent solidement campés dans la position préconisée par S.M. le Roi Henri V (cf. > ici) et rappelée par S.M. le Roi Alphonse II (cf. > ici).
Cela ne signifie cependant pas que les Légitimistes se désintéressent de l’actualité politique et de ses enjeux, ni qu’ils sont inactifs (il faudra que l’on m’explique d’ailleurs en quoi aller urner est une action politique efficace). Au-delà de la comédie des élections pestilentielles et de leurs coups de théâtre courtelinesques, nos perspectives sont celles de la Restauration royale, dans ses principes traditionnels, et non accommodée à la sauce parlementariste pimentée des venins maçonniques.
Nous ne voyons pas une Restauration en dehors d’une conversion générale des peuples de France au catholicisme et un retour à l’alliance scellée dans les fonts baptismaux de Reims : on ne restaurera pas la Royauté très chrétienne en dehors des voies que Dieu Lui-même a prises pour l’établir, c’est-à-dire la conversion, conséquente à la prière, à la pénitence et au travail des saints !
Dans la situation actuelle de l’Eglise et de notre France, cela peut sembler pure utopie à ceux qui manquent de foi, mais nous ne devons pas douter de l’action de la Providence qui peut se servir des bouleversements humains et des crises les plus graves pour toucher les cœurs et illuminer les intelligences.
Présentement, la dictature républicaine est en place, sous de patelines apparences libérales.
Elle va se manifester par des attaques de plus en plus cruelles et outrées contre le droit naturel et contre le droit divin : nous sommes déjà entrés dans les années où nous assisterons à l’aboutissement des horreurs initiées par le siècle des prétendues lumières et par la révolution de 1789, avant de les voir s’effondrer dans un paroxysme d’abominations.
Mais ce sont ces abominations même qui susciteront la prise de conscience, le « retour au réel » et le sursaut spirituel de beaucoup.
Pour l’heure, prions, veillons, offrons de généreux sacrifices, formons-nous avec avidité afin d’être « toujours prêts à rendre compte de l’espérance qui est en nous » (1 Petr. III, 15). Travaillons avec ténacité à faire connaître et à défendre notre Souverain légitime et les principes de la monarchie capétienne traditionnelle de droit divin.
L’avenir immédiat ne sera pas tout rose pour les défenseurs de la Légitimité, comme pour les défenseurs de la Sainte Messe latine traditionnelle. Je l’ai déjà écrit et je le réécris : il faut passer par le temps d’une certaine clandestinité, par le temps de la résistance, du maquis et des catacombes.
A ce propos, permettez-moi de vous citer Georges Bernanos qui, dans les « Dialogues des carmélites », place ces mots sur les lèvres de leur aumônier au moment où les religieuses sont contraintes de quitter leur monastère : « Un poisson ne saurait vivre hors de l’eau, mais un chrétien peut très bien vivre hors la loi. Que nous garantissait la loi ? Nos biens et nos vies. Des biens auxquels nous avions renoncé, une vie qui n’appartient plus qu’à Dieu… Autant dire que la loi ne nous servirait pas à grand-chose… »
Bonne, heureuse et sainte année, mes chers Amis !
Bonne année dans l’indéfectible espérance !
Heureuse année à travers les médisances, calomnies, critiques et persécutions !
Sainte année dans la fidélité sans faille aux principes et envers Celui qui nous a aimés le premier et qui a versé Son Sang pour nous !
Que Dieu nous bénisse et nous garde !
Frère Maximilien-Marie du Sacré-Cœur
Vitrail de la chapelle du Refuge Notre-Dame de Compassion
dans la lumière de ce 1er janvier 2022.

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Bon courage !
Bonne et Sainte année 2022.
Merci pour les photos.